We are survivors ft. Vælyre

Le monde n'avait jamais été tendre avec les créatures comme lui. Mi homme mi poisson, il avait croisé assez peu d'âme dans sa vie qui pouvaient en dire autant. Enfin... qui osait en dire autant. Lui même se cachait d'être ce qu'il était. Bien qu'il eu déployé des talents un peu hors du commun comme son chant envoutant. Il n'avait pas le don d'hypnotiser, néanmoins les gens étaient particulièrement happés par sa présence scénique et son organe vocal. Un soir dans les basfonds Oshaariens, la créature hybride arpenta les rues de Borhae, portant sur son dos un instrument à cordes qu'il avait selon ses dires : trouvé. Il marchais tranquillement, les cheveux aux vents avant de pénétrer l'intérieure d'une taverne plus ou moins bien fréquentée. Il y avait du monde ce soir, comme plusieurs soirs déjà, Hael allait et venait dans la même taverne. Un sourire enjôleur parait son visage, tandis qu'il fit signe au tavernier avant de s'installer sur un semblant de scène : une estrade en bois au fond de la salle. Il s'assit simplement sur un tabouret.

Doucement il balada ses doigts sur les cordes, les pinçant doucement, les frottant avec délicatesse, forçant l'instrument à produire une douce mélodie. Les regards commencèrent à être quelques peu attirés par l'homme qui se montrait encore tout à fait mystérieux. Les lèvres piqués d'un sourire presque narquois, il regard cet instrument avec une pointe nostalgie. Il aimait quand les choses redevenait subitement plus simple, quand il n'était qu'un chanteur et rien d'autres. Avant que les problèmes ne se rappellent à lui, un moment suspendu dans le temps. Voilà ce que serait cette chanson : une pause.

Alors il releva le regard et de sa voix d'hybride il commença à entonner un premier chant, qui semblait sortir de l'ordinaire pour les habitants d'Oshaara. Sa voix était grave, profonde, elle semblait comme dérailler un peu, un son des plus agréables à entendre. Et les gens qui l'écoutaient, le regardaient avec attention n'auraient pu dire le contraire. Ils étaient tout simplement charmés. Hael portait un pantalon noir en cuir, une chemise blanche lâche et partiellement ouverte sur sa poitrine. Sa peau révélait une dizaine de tatouages éparpillés, autour de son cou et ses doigts des breloques, la plus part sans intérêt sauf une. Contre sa poitrine il portait toujours l'amulette de sa défunte mère...

Il ne fit pas attention à l'arrivée de nouvelles personnes dans la taverne, il remarqua cependant assis à une table un visage connu qu'il n'était pas mécontent de retrouver. Les nouveaux venus ne se montraient pas des plus sympathiques et semblaient bien connaitre le chanteur, ils firent mine de s'installer et d'écouter le concert improvisé...

Oshaara. Port d'attache de ce voyage, affaire. Attente d'un chargement de lotus noir de contrebande. La soirée est donc propice au calme, sans tempête. Bien que. Borhae, ville plus mal famée qu'Anhae, il se peut qu'il y ait ouragan de poings et de chaises. Ely a l'habitude, il s'adapte. Bien des vies, bien des délits, pour bien des débris. Il n’est pas entier Ely. Il a même tronqué son prénom, bouffé son patronyme pour tout changer. Il reste bien peu du Sovevna. Il n’est que pièces colmatées, emboîtées maladroitement pour refaire un homme. Il divague au gré des vents et là où l’on veut bien de lui. Fraîchement réengagé auprès de son ancien équipage, il navigue de nouveau sur les flots. Gravil l’a laissé filer pour ce soir, s’adonnant certainement à des leçons de navigation avec Neeva. Leçons hein? sourit Ely avec un rictus qui secoue sa carcasse. C’est ce qu’on dit. Rien de pire qu’une femme pour être détourné, manipulé, tué ? Trop dangereux. Il devrait le savoir, Gavril. Bien entouré, il ne risquait rien pour l’instant. Ainsi, le capitaine l’avait envoyé se dégourdir les pattes et se changer l’esprit pour quelques heures dans une taverne. Il l’avait également missionné de tendre l’oreille quant à un personnage douteux et redouté dans la profession. Pas pour son professionnalisme mais plutôt pour son idiotie, et son sadisme dépassant l’entendement. L’homme descendrait n’importe qui, de manière complètement ahurissante limite en public. Ils en avaient fait les frais quelques mois plus tôt, le suspect avait repris bien vite la mer avant que l’équipage n’eut le temps de constater le meurtre. Il est à Borhae. Il était, désormais, l’heure de lui rendre la pareille. Bien. Suffit de savoir où chercher, où le trouver, pour mieux le buter. Alors, en prévision, Ely tente de penser à autre chose, faire autre chose qui ne relèverait pas de la violence immédiate. Le sang, c’pas pour maintenant.

Le pirate est assis là, dans un coin de la taverne, dont il ignore complètement le nom… A vrai dire, il s’en fout. Il se dit qu’il y a un barde alors, il y va. Les chants avaient cette manie chez lui d’être telle une épée; à double tranchant. L’homme peut être bouleversé, agacé ou en colère. Des émotions contraires. Il lui arrivait d’être joyeux à l’écoute d’une musique, mais il se garde bien de le montrer. Il préfère se laisser aborder par ses bateaux émotionnels. C’était là, l’abordage le plus sécurisé qu’il puisse avoir. Le cantateur s’installe. Le voilà qui se dresse. L’allure n’est pas inconnue, la ligne, la chevelure, le minois. Tiens, Tiens. Hael. L’hybride, lui aussi. Le mi-poisson. Homme de voix, homme bavard et irritant. Mais peut-être bien un des seuls amis d’Ely avec Gavril. Autant dire, pas des masses. Il ne fait pas trop confiance, Gethin. C’est trop lui demander, lui qui a été balloté, tourmenté, et trahi. Toutes les déceptions sont bien trop lourdes à porter. S’il y en a un qui lui chiera pas dans les bottes, c’est Hael. Il arbore ses fétiches de toutes sortes. Des nouveaux tatouages aussi. Et surtout cette amulette. Cela crispe toujours Ely qui se retient d’apposer ses mains sur son propre torse, pour contrôler la présence de celle de sa mère éternellement ancrée dans sa poitrine. Il se rappelle que jamais il ne la perdra… Jamais… Au moins ça.

Alors que le barde commence son morceau, chante, l’échine s’électrise. Foutue voix. mais surtout foutue tonalité. Ely n’avait jamais essayé de chanter depuis la perte de sa mère. Elle qui chantait souvent pour lui, lui qui entonnait des chants marins en sa compagnie le soir venu. Il ne chante plus. un groupe s’ajoute au public. La tension est malsaine, menaçante. Mmh. L’allure, la démarche. Il y a quelque chose qui cloche et au vue des regards fixés sur Hael, cela présageait rien de bon. Clairement. Alors, ses mirettes se posent sur le chanteur, ça se croise. Le regard se durcit ”qu’est ce que t’as bien pu foutre ?”. Soupirant alors, il fait tanguer une dernière fois le breuvage dans son verre et le termine d’une traite. Il râle alors, le calme ne serait-il que tempête finalement ? Fait chier. Se levant alors, il se fraie un chemin vers l’extérieur. Car, quoi qu’il arrive, et si cela relève d’une mise à tabac, ils s’en occuperaient bien dehors… Non ?

La soirée aurait pu être simple, il n'y aurait qu'un chant ou deux, une clope et une au pire une bonne cuite et le lendemain aurait été un autre jour. Un de ces jours qui ressemblaient au précédent puis au suivant. Mais dans la vie de Hale la simplicité n’existait simplement pas. Il avait le don incroyable de se foutre dans la merde et de transformer une journée ennuyante en un vrai festival de conneries. Dans cette équation une constante : Hael et sa personnalité aventureuse et extravertie qui tentait des trucs qu'il devrait évidemment éviter. Puis il y a la variable qui parfois sortait de nul part et sauvait les fesses de l'hybride : un autre hybride, Vælyre. Cette équation fonctionnait plutôt à merveilles, contre toute attente il y avait une espèce d'alchimie entre les deux. Ils étaient tous les deux très différents, mais ne dit on pas que les contraires s'attirent ?

Dans la salle une tension malaisante s'installa de façon plus ou moins franche. Hael n'y fit pas attention, du moins il essaya de ne pas y faire attention pour continuer son show. Mais certains de ces visages lui dirent quelque chose. Nerveusement le regard du barde parcouru la salle s'arrêtant sur chaque physionomie, s'accordant quelques aller-retours vers son ami Vælyre. Peut être que celui -ci perçu la tension dans le corps du barde qui se tendait à mesure que le temps passait. Un mauvais pressentiment l’assaillit et la tension se fit soudainement plus palpable quand il aperçut le plus vieux sortir de la salle après un regard des plus abrupts.

Bien vite Hael mit un terme à son show, il se leva triomphant accueillant quelques applaudissement, massant quelques pièces balancées à la volée. Essayant de se soustraire aux regards un peu trop insistants à son encontre, il détala au plus vite. En effet, il profita de la masse de personnes l'entourant pour se soustraire aux regards insistant et se glisser à l'extérieur. Mais il ne fit pas illusion bien longtemps lorsqu'on le suivit.

« Vaaeeeelll » dit-il en abordant l'autre hybride. « Ça va ? Tu viens on va faire un tour... » Hael était très nerveux, et prêt à vite s'en aller. Sauf que très vite le groupe des énervés sortit de la taverne pour les rejoindre à l'extérieur. « Et meeeeerde.... »

A l'intérieur de la taverne, le barde semble faire un spectacle à la hauteur de sa réputation. Exceptionnel. Ely n'est pas étonné, non, un hybride comme lui, le chant est forcément juste. Chanceux dirait on ? maudits affirmerait on dans un murmure. Les moitiés hommes, moitié océanides étaient souvent exclus des deux côtés. Les Hommes sont dans leur racisme, les océanides dans leur purisme. A leur avantage ? cette capacité de se fondre dans la masse sans cette foutue amulette. Sa main se pose instinctivement sur sa poitrine la bosse sous son derme, il fait glisser sa main et par en quête de son anti stress favoris. Mais il n'a pas vraiment le temps de sortir sa cigarette qu'Ely se fait bousculer par un badaud puis deux. Il râle, et par réflexe en pousse un pour l'envoyer séant à terre un bon mètre plus loin. Tendu, le petit. Ce n'est pas Hael, ce n'est pas ses assaillants. Des cons. L’hybride en croise souvent, bien trop à son goût ou peut être est ce lui l’idiot, l’abruti. Certainement. On lui porte cela au visage souvent. Un imbécile, un goujat, un qui “ne sait pas ce qu’il rate” ou “t’es sans coeur”, ou “ton respect est à la hauteur de ton affection, t’en as pas”. Il a encaissé, et partiellement assumé. Il n’est pas clean, il n’est pas serein, il n’est pas bien. Littéralement. On l’a trahi de bien des manières et des plus violentes. Il répondra un jour. Il répondra, et ce sera la fin. Tante en haut de la liste. Elle mourra c’est certains, de quelle main, de quelles mains ? De quelles manières ? L’hybride, le déchu a imaginé bien des scénarios. Celui où il serait paralysé devant elle, aussi. Oui celui-ci. Car c’était une possibilité. Elle représentait tant d’horreurs, tant de douleurs.

Ely ramasse ses affaires puis se redresse. Une voix l'interpelle. Vael ? Bien des lustres qu'il n'a pas été appelé ainsi. Il enrage, se retourne et accorde à ce comparse d'infortune un regard aussi noir que le charbon. "Ely ! Bordel ! Non ça va pas !" il se détache d’Hael un instant. Comme si le toucher de son semblable était devenu électrique. Ils marchent côte à côte cependant, Ely marque une pause alors que les agresseurs se présentent. "J'ai même pas envie de te sauver l'cul" Gethin semble s’apaiser cependant, redescendre. Il enrage, il est presque soulagé qu’on lui offre une excuse pour se déchaîner. ”Puis, tu leur as fait quoi à ceux-là ? s'exclame t'il en agitant sa main en direction du groupe avant d'ajouter " T’as chanté ta plus belle chansonnette à leurs épouses et ce, de bien trop près ?” Gethin sourit dans un rictus en coin, toisant les hommes en face de lui. Ce devait être ça. ”Ou bien tu as une version tendancieuse du mot chanter, barde ?” ajoute Ely, guettant la réaction du menaçant petit groupuscule. Entre ses mains, naît la flamme qui allume sa clope. Il inspire, expire et attrape sa cigarette entre ses phalanges. ”Ou bien est ce ta joyeuse bande de femelles en transe pour toi ?” Il rit doucement attendant que ça se lance. Mais rien pour l’instant, pas bien décidés les ours. ”J’ignore si je dois m’inquiéter finalement, hein ?” Dans un élan fantaisiste, il imagine soudainement le groupe d’homme s’adoucir, un large sourire aux lèvres sortant de leur besace ou autres poches des offrandes à l’attention d’Hael. Mais aussi drôle que cela soit il, il est fort peu probable que des fleurs, du vins et autres gourmandises sortent de derrière leur dos. ” Alors t’as fait quoi à cette belle brochette de sourds et muets ?”

Dans la panique, la précipitation, Hael ne prend pas le temps de saluer correctement son ami. Il fuit à toutes jambes les problèmes qui lui courent après. A croire qu'ils sont tout le temps derrière lui et ne le lâchent jamais. Mais Ely et sa mauvaise humeur mettent un frein à Hael qui doit se contenter de marcher tranquillement près de l'hybride alors qu'il trépigne littéralement d'impatience. « Mais je sais pas... rien ! » mentit-il sans vraiment le vouloir, il ne se souvenait absolument pas de ces gens, la dernière fois il devait probablement être totalement bourré et a du faire deux trois poches pour se servir à boire. Du moins c'était ce qu'il aimait bien se raconter pour fournir une explication des plus raisonnables. Il savait qu'Ely le croyait pas, il était ce qu'il était et aurait bien du mal à changer de si tôt !

Hael ne savait plus trop quoi répondre à son ami qui se payait littéralement sa tête. le jeune barde fit mine de réfléchir quelques instants. Il n'était pas impossible qu'il ait séduit les mauvaises personnes... pas le moindre souvenir. « Tout ce que je peux te dire, c'est qu'une femme ne m'a jamais dit non... » sourire en coin et sourcils qui se relèvent dans un regard de défi. Le plus vieux semblait soudainement se déridé, cependant Hael se tendit de nouveau en voyant le groupe menaçant débouler sur eux. D'un pas de côté il se cacha légèrement derrière son ami comme un petit moineau apeuré, alors qu'il était aussi grand lui.

Mais le groupe se radoucit étrangement en approchant malgré tout à pas de loup. Ils semblaient vouloir en découdre malgré tout. « Mais rien te dis-je ! » affirma-t-il de plus belle à son ami.

Les hommes, fleurets ou mousquets à la main s'approchèrent doucement, les regards sombres et les mines renfrognées. « On veut juste le barde ! Laisse le nous et on oubliera juste qu'on t'a croisé... »

Le cœur de Hael se mit à battre à une allure dingue : « Ely non ! » chuchota-t-il à son ami en paniquant totalement.

La ruelle reste animée. Commerçants criant aux clients. Les silhouettes se cachent à mesure que l'altercation s'intensifie. Il ne fait pas bon vivre dans les parages quant il s'agit d'une rixe. Aussi futile est elle. On craint les pirates, on craint les malandrins, les malfrats et toutes ces têtes brûlées qui flirtent avec la violence et l'illégalité. On craint l'hémoglobine, les os brisés et autres impacts qui bleuissent le derme. On craint les râles revanchards, les poings offensifs et perdus. On craint la mort. On craint pour sa vie. D'être une victime collatérale. Ely ? c'est l'enfant perdu, l'esprit volatile, les phalanges frissonnantes. Il est né une seconde fois dans le sang, l'horreur et le massacre. Le voilà sur les bancs, attendant son tour sur le ring. Comme une addiction, une idiotie. L'homme observe, écoute à peine son ami qui lui ponctue le fait qu'il ignore la raison de cette prise à partie. Ses lippes vibrent, laissant échapper un "pfeu" peu gracieux. Les yeux roulent, tandis qu'il se place sagement. La taffe est expirée. Il fait son exposé, clope au vent, fumée virevoltante. "Tu m'en diras tant..." dit-il en le toisant légèrement par dessus son épaule. Il tapote sa cigarette avant de reprendre, une nuée volant vers le ciel, expirée par les lèvres presque sèches. "T'es un vile serpent toi... Si tu n'en demandais pas tant, tu n'aurais pas ce soucis de mémoire, p'tite tête" Quelle idée de séduire autant de femmes, pour se faire tant d'ennemis en devenir. Les maris. Car souvent, viles manipulatrices, elles diront que c'est le trompeur le fautif, se protéger du mari et sa propre situation confortable.

Poursuivant sa discussion comme si de rien n'était. Ely décale son menton et son visage. Un regard en coin sur les mousquets, les fleurets. Braves hommes. "Regarde ils ont sortis les jouets." il sourit et expire à nouveau. Il manque de respect, de tact. Faut dire qu'il n'est pas ici pour enfiler des perles ou tricoter un pull. "Ouhouh" rit il légèrement désormais. "T'as du vraiment faire un truc. Pour qu'ils te demandent aussi GENTIMENT" Il sourit face aux regards sombres. Si ce n'est pas son père ou sa tante qui le tueraient, Ely saurait trouver sa mort comme un grand. L'impulsif, l'irréfléchis. Et ce malgré la supplique de Hael. "Puisqu'il semble déterminé à ne rien me dire, mes amis..." Son regard oscille entre chaque assaillants, un doigt poussant les canons ou une lame bien trop proche. "Il a fait quoi ?"

Un murmure. "Crois tu qu'ils vont nous laisser partir comme ça ?" Une bagarre de plus ou de moins. Une gueule défoncée cela n'accentuerait que l'inquiétude sur celle des autres. Quitte à être une abomination autant l'être jusqu'au bout. "Allons messieurs, soyons bons gentlemen. Vous allez vous blesser avec vos cures dents et autres jouets pour enfant." Toujours plus. "Contre deux ?" il regarde par dessus son épaule une nouvelle fois, les hausse, grimace. "Un et demi...? C'est pas très égal non ?" La proposition vient après. "Est ce que quelques combats singuliers vous tenteraient ils ?"

Et Hael craignait tout cela. L’hybride ne se considérait que comme un pauvre bouc émissaire, mais le malandrin provoquait la malchance à chaque coin de rue. Et pourtant il avait peur. Il savait à peine se battre, ne pratiquait pas la moindre magie utile, si ce n'est sauter dans le port et disparaitre sous les flots. Pour ce faire il fallait courir vite et le jeune homme semblait dévoiler un talent certain en la matière. Il ne lui restait plus que ça : fuir. Détaler comme un lapin en espérant que ses ennemis oublieraient simplement son visage. Mais... le monde ne s’avérait pas aussi petit que le barde l'imaginait. A force de voyager aux quatre coins des sept mers finalement, il revenait assez souvent dans certains endroits. Et son visage n'était pas banal. Ceux-ci visiblement se souvenaient plutôt bien de lui et avaient terriblement envie d'en découdre avec lui.

Par chance, une fois de plus, il croisa la route de son ami Ely et celui-ci ne le laisserait pas se débrouiller tout seul. Du moins Hael comptait sur lui et savait qu'il pouvait lui faire confiance. Enfin il se persuadait qu'il pouvait lui faire confiance, l'hybride ne s'était jamais défilé, si ? Hael fit mine de réfléchir tandis que son ami le questionnait.

« Aucune putain d'idée ! » répondit-il sèchement, d’ailleurs il ne réfléchit même pas à savoir d'où il connaissait ses types. De toutes façons il les avait à peine regardé, les pirates se ressemblaient tous. Dans son imaginaire du moins, il ne savait pas faire la différence, il n'était pas non plus physionomiste et s'en claquait royalement. Survivre était sa seule et unique priorité à présent, et Hael commençait presque à trembler comme un petit lapereau.


« Qu'ils nous laissent partir ? » interrogea Hael, alors qu'Ely insistait pour avoir un semblant de vérité. « Tu leur fous une raclée et on coure non ? Ça serait plus simple que de discuter... » Le barde avait tout misé sur son ami, il s'en remettait d'ailleurs totalement à lui, mais il espérait quand même qu'il ne déblatère pas trop longtemps quand même car les autres ne semblaient pas vouloir en démordre.

Puis Ely fit une proposition. S'il avait pu, Hael serait sortit de ses gonds, du moins il afficha une mine clairement renfrognée. « Hors de question que je me battes ! T'es fou ou quoi ? »

En face les malotrus étudiaient la proposition... Se contenteraient-il d'exploser la gueule d'Hael et en rester là ? « Faisons un contre un dans ce cas... le barde contre moi ! »

Hael fit les gros yeux pris à nouveau de panique et se planquant toujours derrière Ely : « Ely non ! » chuchota-t-il à nouveau à son ami.

La situation devenait de plus en plus risible ou dangereuse. Mais le mercenaire était la pire des têtes brûlées. C'est un idiot. Un con. Un bougre. Cette conversation ne mènera nulle part et loin de la liberté. La fuite ? Pfeu. Ils n'allaient jamais les laisser faire. Mais soit. Bouclier pour Hael, Ely demande encore une fois ce qu'il avait foutu. Mais l'esprit du barde reste définitivement flou, muet. "Aucune putain d'idée" Ely soupire fortement. Sa clope détale à une vitesse folle. Ce sera de cendres et de sang alors, sans plus d'excuses, sans plus de justification. - Bon... Bon... tente t'il de calmer son ami. Son regard se tourne vers le groupuscule bien trop fermé à son goût. - Vous êtes pas un public facile vraiment. On essaie d'alléger l'atmosphère, le barde, il a les cordes vocales en berne rien qu'à vous voir là, à agiter vos cure dents, et vos joujous. Il enserre ses bras, regarde tapote de ses phalanges sa veste. - Nous ne sommes pas avancés... Et vu que vous n'avez aucune raison valables de prendre le barde. J'vous l'donnerais pas. Un large sourire sadique se dresse sur le visage du mercenaire. - Ils partiront pas sans toi. Ils nous poursuivront. Ils sont déterminés et j'ai pas envie qu'ils nous tiennent les savates des lieues. Tu es plus doué à la course qu'au combat ? parce que sinon c'est une idée hein ? murmure le blond au barde.

Alors l'homme propose un combat singulier. Hael se tend dans son dos, ce à quoi l'autre hybride lève un doigt. - tais toi, j'parle pas de toi, idiot. Un léger râle, c'est tout. ça claque doucement dans l'air. Le trio réfléchit, tergiverse puis finalement donne leur réponse. Tu m'étonnes... Le leader propose un combat contre Hael; et les sourcils s'arquent sur la gueule d'Ely qui le regarde. - Bon il semblerait que eux, ils parlent de toi. Il sourit encore Gethin. Il sourit souvent aujourd'hui. Amusé ? Malsain ? Les deux. Mais il est hors de question qu'ils touchent son ami d'hybride, cet effronté, ce Don Juan des bacs à sable (foutrement doué il faut l'avouer). Peut-être que si Gethin faisait l'effort... Peut-être... Non. Non. Séduire une femme, être séduit et mieux trahis. Bordel... Jamais. - Alors ? demande le chef sans concession, attendant son duel alors qu'Hael le supplie de ne pas le lâcher dans la fosse aux lions.

- Lui il ne compte pas dans l'deal non. le regard autant que le ton sont d'un sérieux sans borne, sans détour. C'est clair net et précis. La rapière s'avance, Ely se tend, la lame glisse entre ses doigts et le sang s'écoule. C'est chaud, ça pique, c'est désagréable. Enfoiré - T'es pas respectueux... remontant jusqu'au pommeau, Ely attire le leader vers lui puis l'attrape par le col. Un murmure. - Le barde ce s'ra toi et j'vais te faire chanter moi... Que pleuvent les coups, que la pluie de sang se déverse. Le combat commence et la haine s'immisce dans tous les recoins de cette ruelle. Personne n'ose s'y aventurer et il le vaut mieux. Car rien ici ne vaut le coup de s'y risquer. Mais pas les deux carnes qui se dressent contre leurs ennemis. Une bagarre, un règlement de compte. "Ce n'est que de leur faute après tout" qu'on pourrait les entendre dire. "Ils l'ont mérité non ? cela ne nous regarde pas après tout" Oui après tout, rien ni personne ne devrait s'interposer. Un risque de plus, un héroïsme à deux balles, un mort de plus peut-être, non. "On verra peut-être ce qu'il s'est passé dans les nouvelles du matin" Les potins, les articles attrape-nigauds. Le leader toujours debout, un comparse en moins pour lui. Le souffle coupé chez les autres. Essoufflement. Ely égratigné, légèrement amoché, les balles ont dansé avec son derme, juste effleuré. Presque des débutants, il tient l'autre à ses pieds. Le bras entre ses mains, la chausse sur le visage, il menace. Le membre se déboite en un coup sec. ça hurle, ça pleure. - Fais le taire. intime Ely à l'hybride qui se cache dans un coin. - Bon tu t'casses ou on continue ? demande t'il. De sa main dégouline l'hémoglobine, c'est chaud, ça perle. Mais il s'en fout l'hybride. On peut croire qu'il est né pour ça. Il a plutôt été créée pour ça. Il a été façonné par le mal, construit par les trauma de sa vie. La bâtisse est forte mais l'intérieur est presque tout pourri. Bouffé par l'humidité des déceptions, des déboires. Tâché par les trahisons et rongé par la rage, la colère et la haine. Elle en crame, la maison, elle en brûle et c'est seulement de cette manière qu'elle vit.

Jonglant entre humour et sérieux, Ely semblait presque s’amuser dans cette ruelle infâme. Hael s’était encore mis dans de beaux draps, mais pour le plus âgé cela semblait être une petite routine lorsqu’ils se croisent l’un l’autre. Etonnant d’ailleurs que l’hyrbide veuille encore bien prendre la défense du barde qui avait le don de se foutre continuellement dans la merde. A croire qu’il le faisait exprès depuis le temps ! Les gars n’avaient pas l’air commode, mais Ely avait l’air plus fort. Enfin Hael ne savait guère jauger ses ennemis, ni la force de Gethin. Pour lui, la meilleure défense était encore la fuite. Hael pensa d’ailleurs que c’est ce que son ami lui suggéra. Et se contenta d’un :

« Ah… » lorsqu’il comprit l’humour un peu sombre de son ami. Son cerveau tournait à 100 à l’heure, il n’y avait aucune information qui parvenait à le rendre complètement lucide. Le gamin était l’équivalent d’un petit chiot apeuré qui sursauta même lorsqu’un des gars brandit sa rapière vers Ely. Hael devait faire la même taille qu’Ely, pourtant là, s’il avait pu, il se serait fait aussi petit qu’une souris.

Puis finalement, la tension à son comble, le type attrapé par le col et les blagues d’Ely qui fumaient dans l’air. La bagarre se fit presque soudaine. Ça tirait, ça cognait, ça tambourinait, ça craquait, ça cassait. Les coups dans les gueules, les balles qui fendaient l’air. Hael ne savait presque pas où donner de la tête et il détestait sa battre. Il était si mauvais, alors qu’avec un bon entraînement il serait probablement aussi efficace que le gaillard qui essayait tant bien que mal de lui donner un coup de main.

Finalement Ely ordonna à son ami de se bouger les fesses et de venir l’aider. Grinçant des dents, le barde se rappela qu’il avait un pistolet à poudre. Il lui restait probablement une charge ou deux, mais Ely maintenant le gars il suffisait juste de le faire taire. Alors D’une grande enjambée Hael pointa son arme sur la cuisse du gars et tira. Il ne restait pas beaucoup de poudre, mais le type saignait et gémissait de douleur. Suffisant pour donner un avertissement aux autres et empêcher le dernier de se relever.

Hael attrapa Ely, blessé, par le bras et l’attira en dehors de la ruelle.  « Viens, restons pas là. » Piqué au vif, une boule de remords et de culpabilité se nichant dans l’estomac, le barde ne voulait pas que la situation s’éternise. Hael était légèrement déstabilisé par la violence que son ami était capable de déchainer. Il ne le jugeait pas au contraire, sans lui il serait un homme cuit, encore une fois. Encore une énième putain de fois Ely lui sauvait les miches. Il finirait par ne plus vouloir l’aider, c’était certain…

Le barde eut la sensation qu’il devait faire taire les démons, apaiser l’aura, soigner les blessures. Il ne ferait probablement aucun miracle, Ely avait besoin de plus que cela, bien plus qu’Hael ne pourrait jamais lui apporter. Mais si au moins il arrivait à ne serait-ce que glisser un sourire sur ses lippes serrées par les traumatismes passés.
Quelques pas, un détour dans une ruelle, puis une autre, la foule les dissimulait. Ils entrèrent dans une autre taverne, un peu plus tranquille cette-fois-ci.

« J’suis désolé Ely… C’est pas la soirée que j’voulais… » L’hybride serra les dents.  « Laisse moi t’payer un coup, » Hael fit signe au tavernier qu’il leur amena deux chopes de bières.

Excuses. Donnes moi des excuses. La violence pour moteur, Ely ne semble pas avoir d'autres choix, d'autres ressources. Il carbure à l'hémoglobine. L'explosion des gueules ne lui procure aucune joie, aucune satisfaction en soit, non. Le vide se comble un instant pour grandir à nouveau lorsque la tempête se calme. C'est sans fin, puis qu'il n'a aucune balance. Il n'a peu de famille et aussi idiot que cela puisse paraître, même s'il charriait sans cesse Hael, c'était ce qui se rapprochait le plus d'un frère, à l'image de Gavril. De ce qu'il pouvait en capter... De la fraternité Gethin. C'est un être bancal socialement. Son père ne lui a pas appris, sa vengeance prenant la main. Nul doute qu'il ait aimé son fils profondément, mais depuis l'assassinat de son épouse, sa fille et l'entourage... La guerre, l'homme s'est enfoncé dans une vendetta laissant les restes derrières, sous couvert d'entrainement intensif. Balloté pour être protégé, l'hybride avait appris, s'était entrainé, avait pris les coups par centaine pour mieux les contrer, les assener. Il est devenu une machine. En automatique, pas de place, le cul entre deux chaises, entre deux mondes qui se sont battus parce qu'il existait. Le fruit d'une union hérétique et pourtant reconnue jadis. Alors, quitte à voguer dans l'entre-deux, autant être limbes et apporté le jugement.

Un coup de feu alors qu'il se dresse contre son dernier adversaire. Des chiots face à un loup, Ely les avait croqué. Il avait promis de les faire chanter, chose promise, chose due. Un léger sursaut lui agrippe l'échine. Un regard par dessus son épaule, un soupir. - Tu sais que par faire taire, tu aurais pu simplement l'assommer hein... Il va brailler comme un porc maintenant. Une lueur sombre passe dans son regard avant de revenir se concentrer vers la dernière brute. Mais l'horreur se lit sur son visage et il baisse les armes. Les paroles d'Hael font leur chemin alors qu'il tire Gethin par le bras. Ely s'éteint, les muscles se relâchent et cèdent. Il suit alors le barde, enjambant le corps de l'abruti blessé par Hael. Il a de la chance que le mercenaire ne lui rajoute pas un coup bien calculé pour le terminer. Il se retient alors et prend la route à la suite du chanteur. Il s'arrête un instant et se rallume une clope. Prenant son temps, Ely cale ses mains dans ses poches, cachant les égratignures sur ses poings. Sur leur chemin, une fontaine, là dans le coin, il prend le loisir de passer ses paluches sous l'eau, les secoue pour les sécher.

Ensemble les deux hommes rentrent dans une toute autre taverne. Plus calme que la précédente, l'ambiance semble apaisée. Les carcasses rejoignent un coin de l'établissement pour se rafraîchir. Ely râle et expire une taffe lorsqu'il éloigne la cigarette de ses lippes. - J'me doute que c'était pas la soirée de tes rêves. Arrête ça, là... Les excuses. Il marque une pause, soupire - T'as pas à t'excuser avec moi. Méfie toi juste... Il y a des gars qui ne se contentent pas d'une fuite et seront bien trop vexés pour ne pas te retrouver. Les choppes de bière se posent avec affirmation devant leurs yeux. Le breuvage montée par une mousse généreuse tangue et s'explose un peu sur la table. Les nodos glissent. - La prochaine est pour moi... Il marque une pause. -  J'suis pas un héro, et j'serais pas toujours là... Fais profil bas, veux tu ? L'homme est une brute, un merdeux, un salaud, il ne sauve pas, il expulse ses démons aux creux d'une bagarre, d'un combat qui n'est parfois pas le sien. Pour ce qui est d'Hael, la motivation est réelle et toujours aussi bancale. Comme pour toute relation avec Gethin. Amoureuse ? Mh, déconnez pas. L'homme trouve l'amour surfait, surfaux. Pacte avec certaines dames aux mœurs légères. Elles sont peu, très peu. C'est bien trop et bien suffisant. - Qu'avais tu prévu ce soir ? après avoir chanté j'veux dire ?

L’ambiance de la taverne était fort sympathique. Plus douce et calme que la précédente, tout cela aurait pu donner envie au barde d’entonner quelques chants, mais…Il n’en avait ni l’envie ni l’énergie. Pourtant il adorait ça se donner en spectacle, mais il comprit qu’il en avait assez pour la soirée. Hael ne savait pas pourquoi il avait un comportement aussi autodestructeur. S’attirer les ennuis était une seconde nature pour lui. Rien ne pouvait l’empêcher de remuer la merde et d’attirer tous les problèmes jusqu’à lui. La fuite était sa seule bouée de sauvetage, jusqu’à ce qu’il tombe sur Ely. Il lui devait de nombreuses fois d’être en vie.

Mais l’hybride refusa catégoriquement toute excuse de sa part. Balayant d’un revers de main les doléances de Hael, Ely lui expliqua qu’il ne pourrait fuir éternellement et que les problèmes finiraient toujours par le retrapper. La preuve : c’était ce qui c’était passé ce soir. Et Ely ne sera pas toujours dans les parages.

« Mmh… » Le barde savait que son ami avait raison. Il descendit d’une traite sa première chope de bière avant qu’Ely en commande une autre. « Ca m’arrange car j’ai plus de thunes… » Il avait utilisé sa maigre recette pour leur payer la première pinte. De temps en temps, il lui arrivait d’être honnête. Mais il était toujours éternellement fauché. Il y avait des choses qui ne changeaient jamais.

Faire profil bas ? « Je vais essayer mais j’te promets rien… » C’était littéralement plus fort que lui. « Je vais m’faire embaucher sur un navire, foutre la paix au monde quelque temps, m’faire oublier. » Une décision étonnamment très éclairée de la part d’Hael. Le gars était loin d’être un idiot de service même s’il avait tendance à se faire passer pour plus bête qu’il ne l’est en réalité. Un moyen de défense, de fuir la réalité et les responsabilités. De se fuir lui-même d’une certaine manière aussi et son comportement dépravé.

Puis changeant de conversation Ely lui demanda ce qu’il avait prévu d’autre pour la soirée. Hael releva un sourcil, « Aucune idée… m’envoyer en l’air peut-être ? » dit-il un peu trop franchement à cet homme qui repoussait la gente féminine comme la peste noire. Le plus jeune était absolument tout le contraire de son aîné. Il avait les mœurs légères et vagabondes, un vaurien qui n’hésitait pas à se laisser tenter. « Bizarrement j’ai plus très envie… et toi ? Tu voyages sur quel navire en ce moment ? » Hael se montra bien curieux à l’encontre de son ami. Peut-être une occasion à flairer…

Plus de thunes L'hybride ricane avec légèreté. L'ambiance est plus légère. La descente fut directe, franche. Hael avale sa pinte avec envie et précipitation. Il semble vouloir effacer un chapitre bien trop brutal de cette journée autrement qu'une soif. Ely boit à son tour, ça lui arrache la gueule. Les plaies piquent et ça fait un mal de chien. Alors dans un ultime acte, il boit son breuvage cul sec à l'image de son ami. Il agite sa main et donne plusieurs nodos afin de s'assurer quelques breuvage d'avance pour lui et Hael. On les sert. "J'te promets rien" - T'as mangé dernièrement ? Parce qu'au fond, l'homme s'inquiète pour son hybride de barde.  Il souffle doucement, s'enfonce dans sa chaise, prend ses aises, se détend. Il tend son cou et l'étire. Les phalanges fouillent dans les poches de sa veste pour en tirer des cigarettes. L'allume, tire une taffe et la retire de ses lippes, observant Hael lui sortir ses projets.

- Un bateau c'est pas une mauvaise idée, prendre la mer de temps à autre... Il le regarde. - Je ne vais pas tarder à faire une pause pour ma part, encore quelques mois et je pars me caler sur un port quelconque. Peut-être Ka'hauni. Une taffe et il manque de s'étouffer face à la franchise du barde. S'envoyer en l'air. N'en étonne, il s'envoyait en l'air de temps en temps, très ponctuellement. Contrat scellé, respect mutuel et sans sentiments. Tout est gardé dans le fond d'une chambre d'un bordel, d'un lit. - ça aurait été un bien meilleur programme que se faire bastonner ou tuer. Plus agréable certainement. Il sourit, en coin, malicieux, taquin. P'tit con que tu es Reprenant son sérieux, il tapote la cendre pour qu'elle chute. Une taffe expirée dans les airs. Il descend finalement son second verre. - Le New Calypso II. On retourne où on est bien comme on dit. il sourit doucement et attend d'être servi à nouveau. Il demande alors quelque chose à manger de quoi caler les ventres pour mieux appréhender les effets de l'alcool sur l'esprit. Hors de question qu'ils finissent au fond d'un caniveau parce qu'ils n'auront pas été prudents. Avec les cons encore dehors. - J'peux demander à Gavril s'il a du boulot en rentrant. On t'emmène. Un sourire léger encore. - Pas que cela me ravisse de t'avoir sur les bottes mais au moins tu f'ras pas d'conneries suicidaires. ricane t'il, le vilain. Il lève son verre. - En attendant, tachons de terminer cette journée, mieux qu'elle n'a failli se terminer. il marque une légère pause. - A la tienne