fire burning; wyl & hael

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@Wyl Sinda

Chaleur enveloppante, assourdissante, Borhae n'épargnait personne. Porté par ses pas lourds, le jeune hybride erra dans les rues de la ville basse avant de pousser une porte en bois grinçante celle d'un établissement en apparence peu recommandable. L'air n'était pas plus léger qu'à l'extérieur, il y avait cette odeur très persistante de lotus noir, dont les vapeurs suffisaient à enivrer ceux qui la respiraient. Cette drogue qui ne semblait pas en être une, cachait rudement bien son jeu, et donnait déjà à Hael l'envie d'en consommer, pour mieux se laisser consumer. Le bauge était un endroit qu'il avait pris l'habitude de fréquenter. Qu'on soit hybride, pirate, marchand, rien n'avait d'importance ici. Le barde était cependant apprécié par ici et il aimait y revenir aussi souvent qu'il le pouvait. Pousser la chansonnette, et gagner quelques nodos de façon plus... honnête ? L'homme n'était pas connu pour mettre du cœur à l'ouvrage, le mot travail ne faisait pas vraiment partie de son vocabulaire. Et pour s'en sortir il n'hésitait pas à faire les poches des badauds et se faire embaucher sur un navire pour mieux le fuir plus tard. Cela ne lui donnait pas une excellente réputation, mais il arrivait encore à ne pas trop se faire remarquer.

Ici il n'était qu'un barde... un barde avec pas mal de talent, une belle voix qui en disait long sur sa nature de semi-océanide. Mais un barde avec des textes qui donnaient envie de connaitre l'histoire jusqu'au bout. D'un pas chaloupé, l'hybride promena son sourire et ses expressions enjouées dans toute la taverne. Beaucoup de monde le saluait, il s'arrêta alors d'une table à l'autre pour rire, boire un verre, fumée quelques feuilles de lotus noir. Puis bien vite on demanda... du moins on exigea qu'il pousse la chansonnette. Ce a quoi il se résigna bien vite comme s'il n'avait pas envie, feignant la gêne qu'on le réclame ainsi. Mais l'homme s'amusait toujours de toute cette attention, d'ailleurs il adorait la sensation que cela lui procurait.

Alors très vite il se saisit de son luth et au milieu de l’assistance commença à jouer avec les cordes et libérer quelques notes, quelques harmonies. Puis sa voix groovy et rauque à souhait attira tous les regards. Il conta cette vieille histoire avec son ami Ely, un autre hybride qui vivait lui aussi tout un tas d'aventure mais qui cachait sa voix. Alors Hael décida d'en avoir pour deux... Puis soudain dans l'assistance du mouvement, une effluve plus féminine se fit entendre...

Ven 8 Mar 2024 - 4:41

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Quand on vient d’une fratrie aussi nombreuse que Wyl, partager devient une seconde nature. On partage son pain, son assiette, l’eau du bain, l’attention de maman, les vêtements, sa paie du jour … et c’était sans compter les autres enfants du bordel. Sans avoir particulièrement le cœur sur la main, la cuisinière savait offrir sans compter et se fréquenter un peu. Désormais, la vie sur les rafiots l’avait habitué à un confort rudimentaire au profit d’une vie bien remplie, et malgré les désagréments, Wyl ne s’imaginait pas redevenir sédentaire pour le moment. Peut-être dans quelques années, quand son dos ne supportera plus les planches de bois en guise de matelas, quand l’aventure deviendra corvée, et quand elle et sa dulcinée se surprendront à rêver d’un avenir moins agité à deux.

Mais ce que Wyl aimait encore plus partagé, c’était la tête d’affiche. Particulièrement quand elle n'était pas invitée à poser dessus.
Alors quand, arrivé de nul part, un charmant grand dadais souriant commence à pousser la chansonnette, sur sa terre natale par-dessus le marché, les oreilles de Wyl se dressent comme celles d’un matou qui a trouvé de quoi jouer.
L’ambiance de la taverne est exactement ce qu’elle avait recherché pour la soirée. Beaucoup moins cossue que sa Anhae natale, les pourboires sont moins gros, les gens moins mignons, et le lotus noir est si présent que c’est comme si il prenait sa bière avec eux. Mais c’était ce dont elle avait besoin parfois. Une petite retraite dans les bas-fonds qui puent l’urine. Sa soeur serait probablement furax de la savoir les deux pieds dans un seau de merde, mais c’était un problème pour demain.

Les yeux pleins de fumée, Wyl écoute la mélodie le menton dans le creux de sa paume, sourire lointain et l’air beaucoup moins attentif qu’elle ne l’était. Elle écoute son histoire sans se douter que si le personnage lui rappelle quelqu’un, c’est peut être pas totalement un hasard. Elle aurait peut-être reconnu Ely deux chopes de bières en arrière. Maintenant c’était trop lui demander.

Wyl aussi a de belles histoires à raconter ! Des dizaines de contes qui sont nés dans sa tête. Des poèmes épiques en hommage aux exploits de sa soeur. Des chansonnettes inspirés par les murmures d’Echo. Des balades ou elle parle avec détail et adoration de la beauté de sa Béryl.
Tant de répertoire de chansons magnifiques à choisir.
Alors elle en choisit aucune.

“Matou blanc et noir, hissé sur l'muret” Commence Wyl accompagné de son ukulele, debout sur sa chaise, incapable de se souvenir comment elle avait fini dans cette position. Probablement poussée par une force inconnue -l’alcool, complétement l’alcool.
“J’ai pas une thune pour payer mon loyer
Complètement à la rue, et j’en ai rien a faire !
J’saute à terre et m’éloigne, ma queue dans les airs!”

Malgré le changement de ton, la bande d’assoiffés autour d’eux était un excellent public. Il faut dire que vu leur état, le contraire serait étonnant. Les applaudissements se font pas attendre et Wyl continue sa sérénade, dévisageant le jeune homme avec un air entre la satisfaction et le défi.

“Toutes les minettes que j’croise en rit:
M’sieur l’chat, vous êtes un vrai bandit !
J’aimerai si fort, qu’vous soyez mon mari.
Mais j’suis pas une fille des rues, moi !
Je suis une lady !”

(c) DΛNDELION

Sam 9 Mar 2024 - 23:11

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@Wyl Sinda

A l'écoute des premières notes entonnée par une joyeuse inconnue dans l'assistance, les lippes du barde s'étirèrent en un sourire bien ravageur. Voix enchanteresse aussi rauque et puissante que la sienne, la jeune femme délia des vers bien originaux à propos d'un chat ce qui amusa Hael autant que l'assistance subjugué par cette intervention inopinée. La moitié du public était sous l'effet dépresseur du lotus noir dont la fumée brouillait les sens. La belle brune armé d'un ukulélé délia des notes un peu plus entrainante que la ballade de l'hybride qui préférait jouer de sa voix plutôt que de son luth. Mais doucement cherchant à accompagner le rythme de la belle, il ajouta quelques notes.

Debout sur une chaise, absolument tous les regards s'étaient tournés vers elle, Hael compris. Portée par l'ambiance, par le spectacle initié par l'hybride la femme se sentie pousser des ailes. La chanson était drôle, le rythme fort entrainant et les rimes efficaces. Cette histoire de chat trouvait son sens dans une improvisation savamment orchestrée. L’œil attentif, le sourcil relevé, Hael était fort impressionné. Il aimait improviser lui, se débrouillait pas trop mal à l'occasion, mais l'hybride était rapidement subjugué par les autres talents se sentant tout de suite pas aussi bon qu'il s'imaginait. La soif d'apprendre peut-être... Toujours fort admiratif du talent des autres.

Alors que la jeune femme arrivait au bout de sa mélodie, du moins c'est ce que Hael se dit, le barde poursuivit le rythme en montant à son tour sur une chaise pour surplomber l'assemblée et se mettre à sa hauteur.

« Lady de minuit, ne tombez pas dans le piège,
Je suis un malfrat, un vaurien, un stratège...

Vous brillez, vous êtes bien trop belle,
Je suis un chat canaille, un infidèle,

Et dans mes rêves je vous dévore,
Je vous admire, vous êtes un trésor. »

Prit dans le jeu des rimes, il poursuivit la dite chanson, se laissa emporté dans une fièvre, incapable de résister aux mots, aux proses. La lueur de défi dans le regard, le sourire taquin, les lippes espiègles.

Jeu 14 Mar 2024 - 22:50

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L’invitation fut lancée comme une bouteille à la mer. Mais Wyl fut plus qu’enchantée de voir qu’elle fut reçue non sans un enthousiasme certain. Une partie d’elle, celle qui était toujours prête au pire, s’attendait à une hostilité immédiate. Partager la scène, c’est partager les gains, et tout les bardes n’étaient pas les plus joyeux à l'idée de se voir refuser quelques nodos en plus. Mais que nenni ! Le jeune homme saute également sur une chaise, sourire radieux sous ses longues bouclettes brunes. Et sans faire plus de discours, il entre dans la danse -ou plutôt la chanson- et y rajoute ses propres vers. Au rythmes des fonds de pintes qui s’abattent sur les tables qui noient le son des cordes pincées par la jeune femme. Mais son rire, lui, résonne clairement. C’est le genre de moment qu’elle préfère : quand la chanson fait la conversation à sa place. Quand les inconnus devenaient les meilleurs amis même pour le temps d’un refrain. C’est pour cette raison que Wyl n’avait jamais pu poser son instrument, ou même sa joie de vivre. Kalyani et sa famille ne cessaient de lui répéter de se faire discrète. Lui rappeler que sa bonne étoile ne va pas toujours briller, et que sa nature même est un danger pour elle. Détestée par deux mondes, terre et mer, l’hybride devait rester sagement à l’écart, et espérait qu’on l’oublie. Jamais de la vie. Pas tant qu’il y aura des gens pour chanter avec elle.

En une enjambée, Wyl est debout sur la table, slalomant avec dextérité entre les bières et les assiettes vides, mise à part quelques-unes qui tombent au sol presque silencieusement comparé à la cacophonie ambiante. Wyl passe d’une table à une autre, comme le chat de la chanson, avec le but précis de rejoindre l’autre joyeux fanfaron.

“Ronron dans les ruelles, j’ignore les souris
Pas l’temps pour ça! J’ai un autre appétit
Jolie Minette, si vous aimer c’est un crime
Empaillez-moi ! J’en suis le coupable ultime !”

Hissée sur sa table, elle arrive devant le barde. Malgré les plateformes surélevée, la différence de taille les met peu ou prou a la même hauteur. Laissant à la jeune matelot l’occasion de le regarder dans ses yeux rieurs.

“Valeureux minet, ricane la belle dame
Être si insouciant et libre, quel drame !
Ni délicat, ni distingué, ni galant
Mais hélas ! Vous m’avez volé mon palpitant!”

Conclue-t-elle, théâtralement tragique, dos de sa main sur son front, faisant mine de s’évanouir dans les bras de l'autre barde. Le geste est immédiatement précédé d'éclats de rire et d'applaudissements : rien de mieux qu'un petit drame pour garder son public en haleine !

(c) DΛNDELION

Mar 19 Mar 2024 - 15:28

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@Wyl Sinda

Improvisation bien engagée, les deux bardes attiraient, hypnotisaient l'assistance. Il y avait dans les geste, les voix, un groove inimitable dont quiconque était insatiable. Eux ? Ils s'amusaient. Comme deux gosses, deux gamins des rues qui parcouraient le monde sans se poser trop de question, qui se délectaient de leur spontanéité. Ils ne se connaissaient pas, ne s'étaient absolument jamais rencontré, ignoraient tout de l'autre mais embrassaient simplement la même passion.

Amusé Hael regarda la barde féline slalomé entre les choppes d'une table à l'autre, lui ne bougea pas du haut de sa chaise. Il laissa la jeune femme prendre toute la lumière sur elle, il était définitivement son premier fan ce soir là. Lippées piquées d'un large sourire, il observe intrigué, il dévore son énergie. La jeune femme termina la chanson brillamment improvisée en arrivant sur lui, tombant dans ses bras telle une plume.

Ensemble ils rirent de la prestation, de l'improvisation savamment menée. Un duo, deux âmes, deux flammes crépitant ensemble. Le public applaudit, une énergie immense se dégageait, ils en demandaient tous encore. Mais Hael durant cet instant, infime certes, il n'avait d'yeux que pour cette inconnue. Il le reposa au sol, et engagea la conversation :

« Incroyable... Je suis bluffé... » lui dit-il, un sourire accaparant toujours ses lèvres. Très vite le tavernier fit porter deux chopes à l'intention des deux bardes, la tension retombant dans la salle. Les verres étaient comme un paiement dans le coin et vu leur prestation ils le méritaient tous les deux.

« Au fait moi c'est Hael... » Il devait bien commencer par se présenter pour en apprendre plus sur elle. Il trinqua dans sa chope avant d'en boire une bonne gorgée.

Mar 26 Mar 2024 - 3:51

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Un sourire pareil ne pouvait qu’être contagieux. Agitant sa main pour le début d’une révérence avant se faire une parfaite imitation d’un Duc en penchant son torse, elle remercie l’inconnu pour son compliment. “Allons ! Les dieux m’ont juste offert un parfait compagnon.” Rétorque-t-elle à la fois taquine et radieuse. La bière est acceptée sans faire de chichi, parfaitement consciente de la mérité après un tour de force pareil. Tirant un tabouret avec une de ses jambes, quoique moins habillement que si elle avait été totalement sobre, elle s'assoit lourdement dessus en invitant son nouvel ami à faire de même.

“Wyl.” Se présente-t-elle à son tour avec enthousiasme. Il est peu probable que les deux jeunes gens se recroisent un jour dans l’archipel, mais qu’importe ! Ils pourraient être a peine sorti de prison, ou en cavale pour un quelconque délit. La seule chose qui est importante, c’est qu’ils sont prêts à rigoler ensemble pour le temps d’une soirée. À barouder d’un port à l’autre, Wyl a appris à laisser les belles compagnies derrière elle, en espérant les recroiser un jour lointain. En attendant qu’elle a le privilège d’avoir deux maisons : Echo, et la maison Rouge. Un luxe dont peu de personnes peuvent se vanter.

La moitié de sa pinte gratuite déjà engloutie, Wyl essuie sans aucune grâce la mousse sur la commissure de ses lèvres. “Un joli brin d’voix que tu as Hael !” Commente-t-elle avant de poser son coude sur la table, le menton dans le creux de sa main, et sourire inquisiteur aux lèvres. Wyl a visiblement envie de discuter. Potentiellement à la recherche d’une inspiration pour une nouvelle chanson. “ Alors dis moi : Qu’est-ce qui peut amener une jolie bouille pareille dans un bouiboui puant de Borhae?” Elle papillonne des yeux. Ce n’est pas uniquement une question histoire de faire la conversation, Wyl est sincérement intéréssé par le profil atypique du jeune homme devant elle. Au milieu des crevards alcooliques aux chicots pourris, on peut dire qu’il fait une nette différence. “Travail ? Argent ? Fuite ?... Danger ?” ajoute-t-elle d’un ton inutilement théâtral, sourcil levé et sourire jusqu’aux oreilles.

(c) DΛNDELION

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@Wyl Sinda

Installés autour d'une table, les deux nouveaux comparses dégustaient une petite bière tandis que le reste de la taverne retournait tranquillement à ses occupations. Le lotus noir envahissant toujours l'endroit de sa fumée blanche et épaisse. Hael avait l'air un brin hagard, le sourire bête accroché aux lèvres les yeux fatigués. L'alcool commençait à lui monter légèrement à la tête, il était bien mieux assit que debout.

« Enchanté Wyl ! » Il n'avait jamais entendu ce nom, ni même déjà croisé la demoiselle. Il était venu quelques fois sur Oshaara et était loin de connaitre tous les bardes qui sillonnaient l’archipel non plus. Mais il fut bien en joie d'être tombé sur la splendide Wyl... et puis ce timbre de voix si particulier. Rare étaient les humains à pouvoir prétendre chanter aussi bien... Wyl était peut-être hybride ou océanide... Le jeune homme était plutôt curieux mais n'oserait jamais lui poser la question, ou peut-être avec un coup dans le nez. Il serait si heureux de rencontrer l'une de ses semblables.

« Je te retourne le compliment... ton chant, ton texte, je suis admiratif... » sourire en coin, avant de boire une autre gorgée d'alcool. « On dirait la voix d'une sirène... » chuchota-t-il. Il y a bien des coins dans l'Archipel où parler d'océanides était devenu bien dangereux... Peut-être que le jeune homme manquait de jugeote pour oser poser une telle question... Il verra bien si la jeune femme réagit négativement. Puis la jeune femme piquée de curiosité lui demanda ce qu'il venait faire par ici. « L'aventure ? Le lotus, les jolies filles, les tavernes et le chant... Ma seule raison de vivre ! » s'amusa-t-il. Elle venait d'énumérer à peu près toutes les raisons qui poussent des pirates à venir fréquenter la ville basse mal fréquentée de l'île. Hael ne cherchait qu'à vivre et profiter de la vie surtout, de s'aventurer aussi loin qu'il le puise, de découvrir le monde, de chanter ses poèmes, de gagner - ou de voler - deux trois pièces pour se nourrir un peu.

« Et peut-être que le danger c'est moi ... » ajouta-t-il l'air taquin, le sourire en coin, on ne peut plus théâtral... Après tout elle ne le connaissait pas, il pourrait tout à fait être un sale type, un vilain, un menteur, un voleur. Il n'en avait pas tout à fait l'air, mais le danger se cachait partout, même ici... « Et toi Wyl ? Tu viens d'ici ? »

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“Aw.” Fait Wyl faussement timide quand Hael la couvre de compliments à son tour. La jeune hybride est une jeune femme comme les autres : la caresser dans le sens du poil est un très bon premier pas pour rentrer dans ses bonnes grâces. Mais Hael, avec ses jolis yeux, son sourire éclatant et sa jolie voix, n’avait pas juste franchi un pas, mais plusieurs lieux. Wyl adorait déjà son interlocuteur -probablement tous ces arguments mélangé à l'alcool. Preuve en est : elle rigole à gorge déployée quand il la compare à une sirène. Il y avait plusieurs techniques que Wyl avait développé pour échapper à cette question difficile : et quand elle était ivre, rigoler comme une idiote face à une bonne blague était la meilleure. Ça coupait l’herbe sous le pied, et la question était vite oubliée.

Les yeux s’élargissent, comme son sourire mutin, quand il décrit les raisons palpitantes de sa venue ici. Profiter de tous les plaisirs d’Oshaara, des plus simples aux plus exotiques. Une réponse sans équivoque qui convenait parfaitement à Wyl : si le jeune homme était là pour s’amuser, alors elle avait trouvé ici un parfait chaperon de taverne. “Ooooh.” répond Wyl en agitant ses doigts, comme feignant d’être effrayée par le danger qu’il prétend représenter. “Peut-être que je devrais m’enfuir alors.” Ronronne la native de l’île, avec un sourire et l'œil brillant qui témoigne de son envie de rester. “Qui sait ce que tu pourrais faire d’une pauvre p’tite dame innocente comme moi.” Elle papillonne des yeux, achevant le faux tableau de sainte. Sainte qui picole avec les pirates goguenards de la basse ville.

“Oh moi ? J’en reviens de l’aventure. J’suis en pause bien méritée, chez moi à Oshaara.” Fit-elle en tendant les bras, comme si toute la ville lui appartenait. Et elle connait plusieurs Maeda qui seraient viscéralement contre ce fait. “Mais j’m’ennuie siiii vite à la maison. Parfois j’ai b’soin d’un petit grain de folie, tu vois c’que j’veux dire ? Juste un soir, dans un endroit ou personne me connait, mais que moi j’connais bien.” Elle tapote le coin de son oeil avant de parcourir d’un roulement d’index. La basse ville n’est pas autant son fief que le port, et quand elle doit s’y rendre c’est en cachette de ses proches. Mais elle connait les meilleurs endroits pour s’amuser, et les petits trésors cachés, jalousement gardés par les habitants du coin.

“Dis moiiii Hael. T’as b’soin d’un guide ? J’me sens généreuse ce soir.” Fit-elle en s’accoudant à sa chaise avant de finir sa bière d’un trait. “Allez, un p’tit avant goût de l’hospitalité locale ! Si ça t’dit.”

Wyl est presque en train de sautiller sur sa chaise, l’idée de traîner son ami de la soirée dans les relents de Borhae, pour lui en montrer les perles cachées, la ravie. Peut-être que chez Hael, elle pourrait aussi découvrir des perles.

(c) DΛNDELION

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@Wyl Sinda

Wyl ne semblait pas prendre mal le compliment à propos de sa voix tandis qu’Hael la comparait à celle d’une sirène. Visiblement il n’en saura guère plus ce soir, sur ce qu’elle était ou pas… Il ne s’attarda pas en confidences non plus sur sa vraie nature. Certaines choses devaient être dites avec la plus grande prudence. Ils échangèrent rapidement sur ses raisons de traîner dans ce coin du monde. Franc et entier, il ne se cacha pas d'être ici pour s’amuser, s’envoyer en l’air, chanter, boire. Hael n’avait à peu près aucune limite, sa vie était dénuée de toutes responsabilités. Il n’avait pas vraiment de mission, il était juste un barde fait pour l’oisiveté et non le travail. Bien qu’il faille de temps en temps faire quelques efforts pour gagner quelques nodos à dépenser dans des conneries…

Amusé par ses questions, il lui dit sur le ton de l'humour l'œil taquin, qu’il pourrait être un danger pour elle… Ce à quoi elle répondit en s’agitant, feignant la peur, la surprise. Le barde étouffa un rire, et but une gorgée de sa chope. « C’est à tes risques et périls, au moins je t’aurai prévenue… » le sourcil relevé, l’air joueur. Après tout, on ne savait jamais vraiment sur qui on tombait dans ce coin mal famé d’Oshaara. Il faisait peut-être partie des plus mauvais garçons de Borhae. Ce à quoi elle ne semblait pas du tout croire, et elle n’avait peut-être pas tort… Le barde avait tout sauf l'allure menaçante, il avait un bon gabarit mais son air juvénile et souvent hébété ne donnait que peu de crédit à la théorie de la dangerosité de sa personne.

Il lui demanda en retour si elle venait du coin et apparemment oui… « Oooh oui… je comprends tout à fait. » L’homme s’ennuyait aussi très vite, il vagabondait énormément fuyait ses problèmes mais aussi la vie morose et monotone. Visiblement la jeune femme était comme lui, une âme errante, qui toisait le danger sans réfléchir. C’est alors qu’elle lui fit une proposition qu’il ne pouvait décemment pas refuser : visiter la ville avec elle. Un large sourire écuma ses lippes mutines. Détaillant d’un rapide regard les traots enjoués de la jeune femme, il releva un sourcil et sans mot dire accepta sa proposition. A son tour il termina donc d’une traite la chope de bière et se mit debout sur ses grandes jambes le luth amarré dans son dos. « Allons y ! »

Attrappant la main de la jeune femme, le barde entraina donc sa nouvelle amie à l’extérieur du bar, pénétrant dans une rue bondée de monde. Dans la nuit, la lune et les lanternes éclairaient la ville. Les maisons s'agglutinaient, les pavés irréguliers du sol donnaient un rythme particulier aux pousse-pousses qui embarquaient des personnes richement habillées. L’odeur du lotus les poursuivait jusqu’à l’extérieur des murs de l’auberge. Le smog ne se devinait plus maintenant qu’il faisait nuit noire, la lumière de la lune arrivait par chance encore à percer les défenses de ce brouillard infernal. « Alors que proposes-tu ? » demanda-t-il à la guide du soir. Tout était possible, le monde s’offrait à eux après tout.