Aitken Matei, child of the storm

BoussoleAitken nait sur Jahar, dans une grande ville. Sa mère est couturière, elle vit de petits contrats et de la générosité du père d'Aitken, un marchand d'une bonne famille dont elle n'est pas l'épouse légitime mais la maitresse. Elle vit de beaux espoirs de voir son bien-aimé tout plaquer pour les choisir, elle et leur fils. Aitken n'est pas l'héritier de son père, il a déjà deux fils légitimes. Pour le petit garçon, tout ça n'a pas d'importance. Ses parents l'aiment et il a l'entière affection de sa mère. Les souvenirs de cette période de sa vie sont vagues mais excellents.

Aitken a presque dix ans. Alors que sa mère est enceinte jusqu'au cou, une terrible nouvelle ébranle leur petite vie : un naufrage a emporté son père adoré et toute sa fortune. Pas que ce naufrage à vrai dire. Il semblerait que d'importantes dettes de jeu avaient déjà mis à mal les revenus de l'homme, laissant moins que rien à ses proches. Son épouse étant d'une autre famille marchande, elle trouve refuge auprès d'eux avec ses fils. La mère d'Aikten n'a malheureusement pas cette chance. Les créanciers lui tombent dessus. L'enfer commence. Les menaces sont nombreuses, l'argent se fait rare. Les jumeaux naissent, ce qui n'aide en rien à améliorer leur train de vie miséreux, bien au contraire.

Jeune adolescent, Aitken traine dans des trucs louches. Il fait des tours de passe passe dans la rue, détrousse quelques passants, picole jeune, apprend à jouer du couteau autant pour se défendre que menacer. Ça lui permet d'aider tant bien que mal sa mère à ne pas sombrer à son tour et à apporter de quoi nourrir les jumeaux sur la table. Malheureusement, il s'attire autant d'ennuis que son père en ne s'accoquinant pas avec les bonnes personnes. Sa vie est en jeu. Sa mère le supplie de disparaitre pour ne pas le perdre également. Elle le préfère au loin et vivant que proche et mort. Il ressemble beaucoup trop à son père maintenant, cela la peine. Il se fait donc engager sur un navire marchand sous un faux nom -Aitken Matei, enchanté !- dès qu'il en a l'occasion.

Simple mousse au début, il a après tout tout à appendre malgré ce qu'il a pu dire comme mensonges pour se faire embaucher. Il a du bol que sa belle gueule l'aide à se faire des alliés sur le Cassidy. Il monte tranquillement les échelons, obtient quelques privilèges de ceux qui savent se faire une place. Il aime bien cette vie finalement. Il envoie un peu d'argent à sa mère quand il le peut, sans avoir de nouvelles en retour, pour rester planqué. C'est lors d'une escale à Jahar justement, où Aitken reste planqué sur le vivenef, qu'on lui apprend le décès de sa mère. Aucune idée de ce que sont devenus les jumeaux, il cherche un peu mais il semblerait que les créanciers de son père et ses propres ennemis soient toujours intéressés à lui mettre le grappin dessus. Sans doute les jumeaux ont-ils fini à l'orphelinat. Il ne peut de toute façon rien faire pour eux. Après ça, la seule personne qu'il ait véritablement aimé étant morte, Aitken considère qu'il est orphelin. Le Cassidy est sa seule maison et l'équipage, sa seule famille.

Evidemment, à bord du Cassidy, Aitken s'est pris d'affection pour Roanoke, quand bien même ont-ils presque quinze ans de différence d'âge, Roanoke étant un enfant quand Aitken a choisi le Cassidy. Il l'a vu grandir, s'affirmer, devenir le marin qu'il est aujourd'hui. Roanoke a su mieux obtenir sa loyauté que Nigel. Lors de la mutinerie, ce débordement de ressentiment que tout le monde à bord ressent plus ou moins intensément, Aitken n'hésite pas un instant à choisir son camp, celui de Roanoke. Les dix années suivantes en valent la peine. Le Sin Slayer est un bon vivenef, ce qu'ils font de leur vie n'amène aucun regret. Sauver des tritons et de sirènes, remettre les marchands à leur place, survivre et vivre au grès du vent et des vagues. Aitken se plait dans cette vie qui n'est pourtant pas facile. Puis il a ses propres démons. Sa mère ne mentait pas quand elle le comparait à son père : Aitken a aussi des problèmes de jeux entre autres dépendances. L'équipage a appris par mauvaise expérience de ne pas le laisser seul lors des escales. Son charme ne l'aide pas toujours à se sortir de ses emmerdes, quand bien en joue-t-il souvent et envers tout le monde, sans distinction. M'enfin, la vie pourrait être pire.