"Catching up with the past" - Ft. Vælyre

Catching up with the past

Vælyre & Eira

Theme Music Sur l'île de Feyr, là où les vagues caressaient les rivages depuis des temps immémoriaux, Eira avait vu le jour. Les souvenirs de son enfance dans cet endroit, mêlant rêves, joie et soif d'aventures, étaient gravés dans les replis de son esprit. C'était ici que tout avait commencé, mais c'était aussi le lieu où elle avait choisi de s'éloigner, abandonnant tout attachement pour se plonger dans l'art mystique des shamans, sous la tutelle de son mentor à Osharaa. C'était un passé à la fois doux et douloureux, une époque révolue qu'elle ne désirait pas revivre ou du moins trop s’en rappeler. Toutefois, le destin l'avait rappelée sur ces terres où les contrats fleurissaient.

Son espoir premier était d'éviter toute rencontre avec son frère, dont elle n'avait plus de nouvelles depuis des lustres. Elle n'était plus la jeune fille pleine d'innocence d'autrefois, et elle n'avait aucune envie de le confronter à la personne qu'elle était devenue. Sa vie actuelle était trop complexe et dangereuse pour être partagée avec la seule famille qui lui restait. Ce soir-là, un nouveau contrat l'attendait, et elle était déterminée à l'accomplir comme à l’accoutumer. Au cœur de celui-ci en apparence banal, se cachait une complexité subtile et inattendue. Ely Gethin, l'objet de cette mission, n'était pas simplement une cible sans visage, mais un homme dont le passé s'entremêlait intimement avec celui d'Eira. Elle demeurait dans l'ignorance totale, car l'identité de l'homme avait évolué depuis les jours où elle l'avait connu sous le nom de Vælyre Sovevna. Il incarnait une amitié profonde, une figure familière avec laquelle elle avait tissé des liens indélébiles durant les années de son adolescence. Un homme qui avait partagé avec elle des moments de joie et d'amitié, le seul à avoir apporté un éclat d'intérêt dans sa vie souvent sombre et solitaire.

Le crépuscule étendait son voile teinté d'or sur l'île de Feyr, tandis que sa silhouette furtive, se glissait dans les ombres croissantes. Les dernières lueurs du jour s'accrochaient aux contours des bâtiments, la ville se vidait lentement de ses habitants, chacun cherchant refuge derrière des portes closes, à l'abri du mystère qui s'installait. Soudain, un brouillard insidieux monta des recoins obscurs de l'île, enroulant les ruelles et les façades dans un voile spectral. Les bruits de la vie quotidienne se dissipèrent dans l'atmosphère devenant de plus en plus opaque. Alors que la majorité des âmes préféraient la sécurité de leurs foyers, Eira, elle, avançait, se confondant avec l'obscurité grandissante, recherchant sa future victime. Un silence lourd imprégnait l'air tandis qu'elle repérait enfin l'homme dissimulé par le brouillard. Sa silhouette, reconnaissable malgré tout, était trahie par une démarche boiteuse, accentuée par une blessure à la cuisse, c’était bien lui. Aveugle aux liens tissés par le passé, portant le fardeau d'une mission qui allait bien au-delà d'une simple exécution. Les informations émanant du commanditaire ne représentaient qu'une facette de la réalité, évoquant un meurtre commis, un ami trépassé, et une dette de sang exigeant réparation.

Elle surgit de l'ombre, apparaissant brusquement derrière lui. Une dague à la main, elle la pointa habilement sous sa gorge.

"- Un mot et je t’égorge sur le champ."

Consciente des regards indiscrets qui pouvaient les entourer, elle l'entraîna vers une ruelle éloignée, où elle pourrait mener à bien son dessein en toute discrétion. L'ironie grinçante de la situation était palpable : menacer de le tuer alors que c'était son but initial. Une fois dans l'obscurité de la ruelle, elle le projeta violemment contre un mur, la dague toujours menaçante.

"- Tu as le droit à quelques derniers mots avant de mourir."

Son timbre glacial, dépourvu de toute émotion, résonnait subtilement. Aucune faille dans son calme apparent, aucun frémissement ne trahissait l'acte qu'elle s'apprêtait à accomplir. Ces moments, elle les avait vécus tellement de fois qu'elle avait développé une indifférence presque mécanique. Sous le voile nocturne qui dissimulait son visage dans une obscurité profonde, elle demeurait incapable de reconnaître sur le coup son ami d’enfance. Tandis qu'elle tenait l'arme, prête à l'action, elle ignorait encore que son passé ressurgissait devant elle, réapparaissant au moment où elle menaçait de mettre fin à sa vie. Elle offrait à ses cibles une dernière chance de faire entendre leurs mots d'adieu, une trêve éphémère avant le sombre dénouement. C'était une touche "d'humanité" dans l'acte brutal de faucher une vie, à moins que le contrat ne prescrive une exécution sans délai. La mort, pourtant inéluctable, s'accompagnait parfois d'une étrange fausse compassion.

@Vælyre Gethin

(c) DΛNDELION

Catching up with the past

Eira & Vælyre

Theme Music L’étreinte du poison s’en allait tout doucement tandis que la douleur se faisait encore vive. Mais l’hybride n’est point l’homme à se laisser abattre, que nenni. Dès qu’il fut en mesure de se porter sur ses deux pieds, il prit les jambes à son cou. S’éloigner, oui. S’éloigner pour mieux respirer. Le toucher de Malka et de Neeva lui avait été insupportables. Manipulatrices, profitant de la vulnérabilité. Pourraient profiter. De blesser. De tuer. Bien que la guérisseuse ait fait un travail exceptionnel, il ne le niera point, mais les femmes le révulsent toujours autant par ce potentiel énorme de le mettre à genoux, le briser en plus d’un morceau comme ce fut fait jadis. Il pense se protéger, mais il s’agit là d’un abruti fini traumatisé par cette vie qui ne lui aura fait presque aucun cadeau. La petite bambine océanide, Lexa, n’en est pas un non plus, non… Cela ne compte pas… La longue chevelure ondule sous le vent et l’effet rebondissant de cette danse qu’elle effectue en marchant. Cela échappe à l’hybride, cette manie de danser lorsqu’ils marchent ces enfants… ”sors la gamine, Ely… Nous n’avons aucun vêtements d’enfants.” Alors, pourquoi lui s’est il demandé ? Pourquoi ? ”ça te rend l’air plus aimable…” Boutade lancée à la volée, reçu plein cœur pour cet homme qui ne semble pas en avoir… Plus en avoir. Irritable au possible, il avait cependant accepté, l’hybride. Il avait accepté, cédé face à la petite princesse des océans qui ne semble pas tant traumatisée de son séjour chez Revin.

Les petits pieds battent le pavé, la petite main dans la grande et haute paluche d’Ely. “T’as une amoureuse ?” sans filtre, sans prévenir, avec élan. La claque atteint le mâle qui s’étouffe avec sa fumée de cigarette. Pris au dépourvu, il finit par balancer le bâtonnet de lotus pour se concentrer sur cette blague, cette question bien trop déroutante. “Une amoureuse ? Qu’est ce que tu racontes ?” Lexa hausse les épaules et secoue sa tignasse “J’sais pas. T’es un monsieur, t’as peut être une dame” Déstabilisé, il regarde à l’horizon, passe une main derrière sa tête, se grattant l’arrière du crâne quelque peu paumé avant de se renfrogner “J’te trouve bien curieuse” Le petit museau se dresse vers le géant, un sourire. “Oui j’sais, ma maman me le disait souvent” rictus qui s’éteint subitement. L’hybride sait, le sent. La mère n’est pas là, peut être plus là. “Une femme avisée que ta maman” il tente un sourire doux puis arrête sa marche. “Non je n’ai pas d’amoureuse, ce n’est pas dans mes… priorités” pour ne pas dire idées. “J’peux tenir ta main alors ?” De nouveau surpris, Ely ne comprend pas le rapport. Mais on lui a toujours dit qu’il ne fallait pas chercher les discours, les paroles parfois sans queue ni tête d’un enfant. Alors ainsi, ne cherche t’il pas à la contredire. “Pourquoi voudrais tu tenir ma main ?” demande t’il intrigué. “T’as été le premier à me donner la main à moi…” ajoute t’elle en posant son autre main sur son petit corps pour s’auto désigner. “Sécurité.” Le mot était fort et impactant. “Tu te sens en sécurité” ressitue t’il doucement en baissant la tête vers elle. “Mh Mh” acquiesce Lexa avec un mouvement de tête et ce “oui” étouffé entre ses lippes.

Bêtement, le géant sourit avant de s’arrêter et de se baisser à sa hauteur. “Que j’ai une amoureuse ou pas, sens toi libre de me tenir la main si cela te fait te sentir en sécurité.” Il remet en place l’énorme manteau qui lui ferait office de robe ou de couverture sur sa mini carcasse “D’accord ?” Elle acquiesce une nouvelle fois de sa petite moue enfantine avant qu’Ely ne se redresse. Reprenant la marche, ils se dirigent ensemble vers la modiste du coin, une connaissance qui les accueille sur le porche. “Monsieur Gethin, quelle divinité m’emmenez vous là ?” sourit elle en s’inclinant doucement. La petite lui accorde une révérence avant de se présenter. “Je m’appelle Lexa.” Un nouveau sourire presque comblé se dresse sur le visage de la modiste, Sarah. “Une petite que nous avons trouvé entre de mauvaises mains. Nous souhaiterions apaiser ce traumatisme et lui offrir des vêtements dignes de ce nom. Cette redingote ne lui fera guère justice.” expose t’il. “Il est clair que non. Mais t’en fais pas douce Lexa, nous allons te trouver quelques affaires plaisantes et présentables.” La petite océanide redresse ses bras pour que les manches tombent et qu’elle puisse libérer ses mimines. Sarah accueille et materne pour la faire entrer. Un regard vers Ely “Je vous rejoins, je fais juste un tour et j’arrive. Le temps que vous fassiez connaissance et les préparatifs.” Cela ne semble pas déranger l’habilleuse. “ce sera donc entre filles pour l’instant” Il n’entend pas la réponse de la petite qui s’engouffre dans la boutique.

Ely recule alors se laissant envelopper par ce brouillard de fin de journée. Il marche, boite. La douleur le lance, l’humidité, le froid. Il s’adosse à un muret, observe, se rallume une clope, priant pour ne pas s’étouffer une nouvelle fois avec. Il fixe la boutique, reprend sa marche, expire, inspire. Fumée dans la brume. Celle de Feyr était bien plus rassurante que celle outre mer, chez les Vestrit et surtout… Chez lui. Le corps se tend, le derme l’irrite, le coeur bat, se débat. Tout le ramène bien trop vite dans un passé tortueux. Songeur, il n’entend pas la silhouette se faufiler derrière lui. La fraîcheur de la dague le surprend, le sort de sa torpeur. Merde Il est clairement en désavantage. Pris au dépourvu, il n’était pas en mesure de répliquer à l’instant. ... Cette voix… Ce timbre. Serait-ce le jour des surprises ? Il suit celle qui menace de ses mots. C’est piquant. Alors il ne dit mot. Il ne dit rien. Car il analyse, pense, réfléchit, ignore. Et attend. Cette voix est familière. Très. Trop. Mais elle est différente… comme abîmée par le temps. Pendant un instant, il s’inquiète que ce soit un bourreau de sa tante, mais… Elle l’aurait déjà appelé par son véritable nom. La femme l’emmène dans cette ruelle plus que sombre désormais, bouffée par la brume et l’obscurité. Malgré sa vision quelque peu développée, il n’arrive pas à discerner son adversaire. Juste qu’elle est moins grande que lui. Petit gabarit non moins agile. Elle doit être de ces gens qui maîtrisent, Ely en connaît quelques-unes. Mais l’idée ne le frôle à peine, Eira. Il l’ignore encore. Ses pensées le guident mal et sa mémoire est traîtresse. La mercenaire n’était pas allée par quatre chemins, pas de subterfuge, de séduction bidon. Droit au but. L’objectif dans la ligne de mire, pas d’autres issues. Peut être est ce l’heure après tout ? Le choc, le dos contre le mur, réveille sa douleur à l’épaule. Foutre dieu. Il grimace et cela le contient pour le prochain round. La puissance de ce mouvement lui coupe le souffle. Il toussote et c’est la voix éraillée, étouffée et presque méconnaissable qu’il daigne ouvrir sa bouche. “Bien trop aimable, m’dame.” Il marque une pause. “Choisis bien les tiens” Il sort de sa poche une cigarette, l’allume, secoue l’allumette. la flamme faiblarde ne lui donne aucun indice. “Lance toi, Dame. N’fais pas attendre la mort”

@Eira Meryld

(c) DΛNDELION

Catching up with the past

Vælyre & Eira

Theme Music Dans la pénombre de la ruelle, le sarcasme de l'homme résonnait comme une provocation, cependant, Eira ne ressentait aucune envie de rire à quoique ce soit ce soir-là.
Cette voix lui était également familière, mais elle ne parvenait pas à la placer. C'était comme une mélodie lointaine, un écho du passé qui résonnait dans son esprit. Elle se demandait si c'était une illusion, un tour de l'esprit ou peut-être même une sorte de magie à l'œuvre. Alors, elle l'ignora, son regard, perçant comme sa lame, traversait le brouillard épais qui enveloppait l'obscurité autour d'eux. Malgré sa petite taille, elle se tenait droite, dégageant une aura de confiance face à cet homme dont la souffrance était palpable à chaque mouvement, à chaque boitement. Elle scrutait chaque mouvement de l'homme, prête à réagir au moindre signe d'hostilité. Elle lui avait offert l'opportunité de prononcer quelques mots avant de rencontrer sa fin, mais au lieu de supplications ou prières habituelles, elle fut étonnée par le calme apparent de son adversaire. Dans cette atmosphère chargée de tension, où le brouillard semblait étouffer jusqu'au moindre son, il n'y avait que ce silence, pesant et ses deux âmes. Nous vivons et nous mourrons tous un jour, indépendamment de notre position dans la société ou de notre héritage culturel.

Son visage, partiellement dissimulé par l'obscurité de la ruelle, demeurait impénétrable, dépourvu de toute émotion apparente. Ses traits, obscurcis par l'ombre, ne laissaient entrevoir aucun indice de sa véritable identité, ni même de son passé d'enfance avec cet homme. Seule sa silhouette élancée trahissait une agilité redoutable, une menace latente prête à se déchaîner à tout moment. En cette soirée chargée d'irritation, Eira refoulait avec peine son énervement, jusqu'alors soigneusement dissimulé. À la vue de sa cigarette allumée, elle sentit une bouffée d'irritation la submerger, presque au point de l'inciter à lui trancher la main sur-le-champ. Cependant, elle réprima son impulsion, refusant de céder à la colère qui grondait en elle.

"- Tu ne crains donc pas la mort…"

Son regard en amande devient plus accusateur, sa dague se rapprochant dangereusement de sa gorge. Ses poings se serrent, mais la lame demeure stable, imperturbable. Elle se penche légèrement vers lui, mais même ainsi, elle ne parvient pas à le reconnaître. C'est comme si son esprit refusait de le voir, englouti par les ténèbres de son passé tourmenté. Elle se sent presque trop indulgente, trop clémente envers ses proies, mais cette fois-ci, elle compte bien leur montrer qu'elle n'est pas celle qu'ils croient. Un coup de poing s'abat brusquement sur son visage, faisant voler sa cigarette de sa bouche. Sec. Précis. Eira fulmine, sa colère se déversant sur elle-même, sur le monde qui l'entoure.

"- Ta vie doit être bien pathétique."

Tout comme la sienne. Pourtant, malgré la fureur qui consume son esprit, une voix douce résonne au fond d'elle, un écho de son passé qui lui rappelle qui elle était autrefois. Mais elle étouffe cette voix, la reléguant au silence alors qu'elle continue son assaut impitoyable.

"-Tu aurais dû accepter ma dernière offre mais étant donné que tu souhaites mourir…"

Son pas est agité, ses mouvements oscillent entre agitation et maîtrise. Pourtant, malgré son habituelle capacité à garder son calme, ce soir-là, elle est agitée, dérangée par les souvenirs de cette île qui affluent, venant perturber sa concentration sur sa mission. Elle fait volte-face, des pensées tumultueuses se bousculant dans son esprit. D'un geste déterminé, elle décoche un coup de pied ferme au ventre de l'homme, comme si elle cherchait à chasser ses pensées envahissantes par la violence de son geste. À moins d'une intervention rapide, l'ami d'enfance d'Eira risquait de périr sous les coups de la tueuse, condamné à une agonie lente et cruelle, une véritable torture. Elle avait laisser sa dague à ses mains et pieds, sans magie, elle voulait sentir chaque coup porté, chaque contact avec la réalité brutale de la violence.

"-Tu vas la sentir dans ce cas, petit à petit…"

@Ely Gethin

(c) DΛNDELION