river flow in you - Ft Aedan

Sam 9 Mar 2024 - 15:35

river flow in you

Levanah Stark & Aedan Feyrborn

Le calme.
Après l’agitation qui s’était emparé du Salvatore, les cris de panique, les coups de feu, le silence était désormais Roi dans son esprit. La capitaine avait été jeté par-dessus bord par son assaillant, sans même être capable de répliquer convenablement. C’était son défunt mari qui gérait ce genre de choses, la sécurité, le recrutement des gardes, le maniement des armes… Vulnérable, rare femme à la tête d’un navire de cette taille, Levanah était une proie facile.

Allongée sur un sol humide, la belle ne pouvait ni lutter ni bouger, trop faible pour tenter quoi que ce soit. Elle profitait de l’instant qui lui était offert. La quiétude absolue. Progressivement, le bruit des vagues se faufila jusqu’à ses oreilles et de minces rayons de lumière irritaient ses yeux mouillés et ensablés. Levanah Stark était échouée sur l’une des nombreuses plages de Feyr, complètement trempée et transi de froid à cause des températures de l’eau qui l’avait avalé plus tôt. Était-elle morte ? Elle tenta de remuer les jambes et grogna de douleur. Non, elle n’était pas morte. Si c’était le cas, c’était un sacré piège de crever et de souffrir encore !

La voix d’une femme résonnait dans sa tête, sa sauveuse, alors que son visage était totalement flou. Vivre ou mourir, à ce moment-là, le choix était difficile. Le Salvatore se baladait seul, son flanc avait été lacéré à divers endroits par les rochers tranchants de l’île. Ses matelots, où étaient-ils ? Blessés sans doute, noyés peut-être. Non.. par pitié. Allongée, agonisante, Levanah se parlait à elle-même dans ses pensées. Il ne lui restait plus que ça, la folie. Sa cargaison n’était plus, son argent non plus. Un tragique retour à une misérable vie sans le moindre nodos en poche… Une préoccupation qui pouvait attendre car malgré ses longs monologues intérieurs, la Temerienne était salement amochée.

Son arcade était ouverte, recouverte de sable. Ses bras étaient couverts d’entailles, dont une particulièrement laide sur son flanc droit où le tissu était déchiré. Il l’était un peu de partout, un véritable gâchis selon la marchande de tissu. Enfin, ce qu’il restait de la marchande. Avec toute la détermination qui lui restait - c'est-à-dire, très peu -, elle amorça une nouvelle tentative pour se redresser. Sans succès. Son corps restait figé sur le sable humide pendant que l’eau caressait ses jambes de ses vas et vient incessants. De délicates caresses qu’elle ne sentait presque plus à cause du froid. Ses muscles dormaient profondément. Le rouge de ses chairs ouvertes coulait à petites gouttes, comme un long et douloureux supplice balayé par les vagues. Le sel piquait, brûlait là où le sang coulait. Elle bougonnait intérieurement.

Calypso, t’es vraiment une garce. J’ai rien demandé.
Je suis plus sympa que la moyenne et voilà comment je suis remerciée..

Ses pensées devenaient de plus en plus fébriles, la belle s’enfonçait. Plus que de soins, elle avait besoin de chaleur, de recracher toute cette eau saline avalée par maladresse en cherchant à se débattre contre la mer. Quelle naïveté. Prise au dépourvu, elle n’avait même pas eu le temps d’utiliser son don, de se battre, se rebeller, protéger les siens.

Une voix grave interrompit sa conversation délirante avec la déesse. Elle fronça les sourcils, contrariée, car la discussion était sérieuse et Calypso méritait d’être grondée. Lentement, elle ouvrit un oeil, puis deux, aveuglée par la blancheur du ciel. La silhouette d’un homme se dessina près d’elle et ses lèvres s’étirèrent en un sourire. Était-elle bien certaine de ne pas être morte ? La vue était plaisante.

Calypso, pardonne-moi. Je n'ai rien dit.
Tout va bien.

Elle aimait bien les histoires de princes charmants. Manque de bol, ceux qui lui courraient après n’étaient que de vilains pirates balafrés avec des dents en moins qui préféraient son argent plus que ses beaux yeux.

« Pourtant j'ai de jolis yeux. Je ne comprend pas.» pensa-t-elle dans son récit personnel… à voix haute, sans s'en rendre compte.

Elle divaguait, la fièvre grimpait en flèche. Personne ne se baignait à Feyr à cette période.

@Aédan Feyrborn

(c) DΛNDELION

Dim 10 Mar 2024 - 0:00

river flow in you

Levanah Stark & Aedan Feyrborn

La quiétude. Au rythme de ses lentes inspirations Aédan observa son paysage préféré de toute l'île : l'océan. Sans cesse il se rappelait à lui, écho de ses songes, de ses plus sombres desseins. Abîme éternelle de son être tout entier, l'océan était presque sa seule maison, hormis l'île de ses ancêtres qui le protégeait encore un peu de toute la sauvagerie du monde. Main dans les poches, les pieds nus dans le sable, il profitait d'un de ces rares moments de quiétude dont il avait terriblement besoin. Le ciel était clair, laiteux, l'épaisse couche de nuages ne laissait filtrer aucun rayon du soleil. Pourtant, il ne devait pas être encore midi. Le brouillard se levait doucement, révélant au large de Feyr les malheureux navires qui s'étaient engagés tout près de ses côtes abruptes. Il fallait être fou pour affronter les falaises feyriennes en plein brouillard. Aédan en bon enfant de Feyr, avait toujours un pincement au cœur lorsqu'il pensait à ces magnifiques vivenefs se perdre sous les ordres hasardeux de leurs capitaines qui n'étaient pas toujours des plus avertis.

La marée était haute ce matin, l'écume se retirait doucement laissant deviner au large un corps balloté par l'eau froide et capricieuse. Interloqué, Aédan fronça les sourcils. Quelqu'un était-il échoué ? Pas âme qui vive à l'horizon, il était bien le seul ici à pouvoir s'enquérir de la situation. Ce qu'il fit sans se poser plus de question. Les pieds s'enfonçant dans le sable, il atteignit la jeune femme à coup de grandes enjambées avant de poser un genou à terre tout près d'elle. S’assurant rapidement qu'elle respirait, il glissa une main dans son cou. « Vous m'entendez ? » Le pouls n'était pas bien rapide, mais son sourire béat donnait plutôt confiance. A son tour il lui sourit tandis que son état général n'était quant à lui peu engageant.

« Très jolis oui... » dit-il alors qu'elle divaguait un peu. Pas en état de se lever, la belle saignait le long de son flanc droit et était pétrifiée de froid.

Il glissa doucement une main sous sa taille et une autre sous son bras pour la relever et la porter à bout de bras. Elle n'était pas bien lourde. « Comment tu t'es retrouvé ici toi... » Rebroussant chemin il remonta à la maison isolée qu'il habitait lorsqu'il n'était pas en mer. Le vent faisait danser les cheveux d'Aédan, l'air était assez humide et chaud mais la jeune femme tremblait dans ses bras. Ses lèvres se colorant d'une teinte bleutée, elle était frigorifiée. Les yeux à demi clos elle était moins encline à lui faire la conversation. Très vite il atteignit la maison. Il déposa la jeune inconnue sur un lit et la couvrit d'une épaisse couverture avant de s'attaquer à faire un feu...

Elle s'était endormie. Aédan voulu appeler un guérisseur, mais le prochain village était à une bonne heure de marche, l'homme vivait quasiment en autarcie et se contentait de cette douce solitude. Il possédait tout de même deux trois bricoles pour faire quelques soins de base. Alors il posa un bandage sur la blessure au flanc, nettoya les quelques plaies disséminées sur son corps, ainsi que le sable qui agressait son derme. Par moment elle ouvrait les yeux, mais rien qui ne ressemblait vraiment à un éveil de pleine conscience.

Finalement il la laissa se reposer devant le feu, son visage avait déjà reprit une teinte acceptable... Quelques heures s'écoulèrent et le crépuscule commençait déjà à dévorer l'horizon de ses teintes rosées... L'homme était sorti admirer le paysage, sa présence était inutile et il détestait rester enfermé...

@Levanah Stark

(c) DΛNDELION

Dim 10 Mar 2024 - 14:23

river flow in you

Levanah Stark & Aedan Feyrborn

Lentement, Levanah sentit son corps se soulever du sol. Son dos se détacha du sable froid, ses jambes quittèrent les caresses mordantes de son amie la mer et sa tête se posa naturellement contre le torse de celui qui la portait pour capter sa chaleur et s’en imprégner. Un réflexe vital dicté par son subconscient qui continuait de divaguer. Bercée par le balancier des foulées, n’omit aucune objection à se faire transporter par un parfait inconnu, car son sourire s’était éteint, la belle s’engouffrait dans les profondeurs, totalement gelée. Elle cracha l’eau ingurgitée à plusieurs reprises et grimaça sous la douleur. Ses poumons remplis d’eau étaient en colère eux aussi.

Une douce chaleur caressa son échine, réveillant le bout de ses pieds après de longues minutes. La fièvre s’empara d’elle, agita son sommeil de quelques sursauts. Son front perlait à grosse goutte et la Capitaine offrait ses dernières forces de ce combat qui dura presque une journée pleine. Ce ne fut qu’en fin de journée, quand le soleil commença à descendre de son perchoir et que la pièce dans laquelle elle dormait paisiblement devint plus sombre, qu’elle ouvrit enfin les yeux. Son corps se réveillait lentement et ses yeux restèrent un instant figés sur les flammes qui dansaient devant elle. Les couleurs étaient belles, la chaleur agréable, mais… où était elle ?

Lentement, elle glissa son coude sur le côté pour se dresser et râler. « Bordel ! » Ses iris teintés de vert glissaient sur ses flancs et elle grimaça. Un bandage recouvrait ce qu’elle savait être une vilaine plaie compte tenu de la douleur lancinante. Elle soupira, cherchant à remettre de l’ordre dans ses pensées. Que s’était-il passé ? Où était le Salvatore ? Aesira ? Où était-elle ? Tant que question et un mal de tête déjà si grand. Elle se frotta le front et se releva de toute sa hauteur. Vacillante, elle resta immobile un instant tout en admirant..le carnage. Ses bras étaient recouverts de petites plaies, ses pieds nus également et sa splendide tenue confectionnée d’après ses propres croquis étaient en lambeaux. Laborieusement, elle se déplaça un pas après l’autre jusqu’à la porte d’entrée. Accrochée à l’encadrement, les jambes faibles, une silhouette se dessina. Celle d’un homme qui admirait le paysage. Celle d’un homme dont elle se souvenait la voix.

« Comment tu t'es retrouvé ici toi... » Avait–il demandé lorsqu’elle discutait avec elle-même.

Une excellente question… des morceaux de réponses qui s’affichaient par flash dans son esprit.

«Je.. où suis-je ? Qui ..êtes-vous ? » bégaya t elle. Devait-elle dire bonjour ? Passons. Ses yeux étaient tirés de fatigue et son corps meurtris commençait déjà à faiblir. Ses phalanges blanchies tenaient fermement l’encadrement de la porte pour ne pas s’écrouler. Avec la chance qu’elle avait ces dernières années, elle serait guère étonnée d’être chez un psychopathe. Crier ne servirait à rien… le paysage était désertique. Lui, elle, pas l’ombre d’un voisin, ni celle d’une petite bête de compagnie.

Soudain, la soif s’empara brutalement d’elle. Tout ce sel, ces gorgées avalées par mégarde lorsqu’elle avait cherché à respirer entre deux vilaines vagues. Levanah se tourna et, dans sa précipitation, s’écroula lamentablement au sol. Ses genoux heurtèrent le parquet et une nouvelle douleur vint se joindre à toutes les autres. Trop, s’en était trop. Démunie, désarmée, pleine de honte et de désespoir, elle pivota sur les fesses et resta assise au sol, silencieuse. Ses mains griffées caressaient ses rotules rougies. « Aie » dit-elle, avec de longues secondes de retard.

@Aédan Feyrborn

(c) DΛNDELION

Dim 10 Mar 2024 - 15:42

river flow in you

Levanah Stark & Aedan Feyrborn

Le camaïeu de rose et d'orange qui venait colorer l'horizon, donnait une magnifique teinte au ciel de Feyr qui avait surtout tendance à tirer sur le gris. Aédan, contemplatif comme à son habitude, adorait la beauté de ce paysage. Les côtes du sud de Feyr avait sa préférence et c'est pour cela qu'il s'y était établi loin des villages. Une solitude qui lui convenait somme toute assez bien. Wyvern était au port et bénéficiait de quelques réparations avant de reprendre le large d'ici quelques semaines. Le temps pour Aédan de profiter de son éternelle solitude. Passer pour un fou ? Il n'y avait jamais songé, mais à y réfléchir de plus près... La jeune femme aurait tôt fait de vouloir s'enfuir à toutes jambes. Enfin sa santé ne lui permettait rien d'autre que de se reposer bien au chaud et de ne surtout pas bouger. L'homme ne détestait pas les étrangers et encore moins aider des personnes dans le besoin. Un côté altruiste à l'image de sa simplicité loin de la froideur pourtant bien connue des Feyrborn. Sa famille était tellement attachée à son île qu'elle voyait souvent d'un mauvais œil les étrangers qui essayaient de joindre ses côtes sans y avoir été invité.

Le beau brun se demandait d'ailleurs comment la jeune femme avait fait pour atteindre ses côtes... Son navire se serait probablement fracasser sur un rocher. Avec un peu de chance elle voyageait à bord d'une vivenef et ces dernières savaient toutes où elles sont nées... Du mouvement se fit entendre à l'intérieur de la maison, des pas incertains tira Aédan de sa rêverie. Dans l'encadrement de la porte la silhouette gracile de la jeune inconnue se dessina. Le visage encore bien pâle, les lèvres sèches, elle afficha une mine inquiète. Un peu désorienté elle se demandait, à raison, où elle était. Aédan entrouvrit la bouche pour bégayer quelques mots, une réponse qu'il n'avait pas vraiment préparé alors qu'il avait eu le temps de largement y songer...

« Vous êtes chez moi... Je suis Aédan, et... » sans avoir le temps de faire un long discours - ce qu'il ne fait jamais - la jeune femme fut prise d'un léger malaise et son corps s'affaissa sur le sol. D'un mouvement en avant, l'homme tenta de la rattraper en vain.

« Laissez moi vous aider... » d'un regard interrogateur il essaya de capter celui de l'inconnue. Il cherchait une forme d'approbation au geste qu'il s'apprêtait à faire : la prendre à nouveau dans ses bras pour la porte à l'intérieur de la maison. Ce qu'il fit tandis qu'elle ne semblait pas protester, ou du moins n'avait-elle plus la force de le faire.

Constatant que la douce se desséchait, il alla chercher un verre d'eau. Le sel avait la fâcheuse tendance à donner grand soif, et du temps dans l'eau elle semblait y en avoir beaucoup passé. « Qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? » questionna-t-il en lui apportant l'eau. L'air inquiet il se garda, debout près de la cheminée, à bonne distance. Il ne voulait pas envahir son espace vital et passer pour plus étrange qu'il n'avait déjà l'air...

« Les eaux entourant cette île sont dangereuses... »

@Levanah Stark

(c) DΛNDELION

Dim 10 Mar 2024 - 16:47

river flow in you

Levanah Stark & Aedan Feyrborn

Assise en tailleur comme une enfant boudeuse, Levanah regarda l’inconnu avec la honte aux joues. Que devait-il penser d’elle ? Une navigatrice de pacotille incappable d’éviter la roche ? Une petite chose chétive et faible, sans force morale que le monde devait relever pour qu’elle ne tombe pas encore et encore ? Non ! S’il savait… s’il savait tout ce qu’elle avait enduré pour survivre, s’il savait à quel point elle était courageuse et véritable force de la nature du haut de son mètre soixante. Levanah soupira, détestant l’image qu’elle renvoyait à.. Aedan. Il ne ressemblait pas aux autres, à ces vilains pas beaux qui ne cessaient pas de la maltraiter depuis la mort de Vikter Stark. Une femme à la tête d’un vivenef, ça faisait jaser un bon paquet de pirates qui se croyaient tout permis…

La jolie brune aimait les gens, aimait la vie, mais tout était trop dur pour le moment. Elle se sentait projetée dans son passé misérable et ne pouvait pas se permettre le luxe de refuser de l’aide. Un timide sourire étira son visage et lui donna instantanément meilleure mine. Elle écarta son bras opposé à sa blessure au flanc pour qu’il lui prête une épaule à laquelle s’accrocher à nouveau. « Vous faites ça si bien… » dit-elle pour rire un peu, comme si sa chute était parfaitement volontaire pour pouvoir jouer à la princesse en détresse une fois encore, réveillée pour le coup. Ce n’était évidemment pas le cas, mais ça la rendait moins nostalgique, moins triste de son état. « Merci..» murmura t-il.

Est-ce que les psychopathes amadouent leurs victimes en se montrant gentils avant de passer à l’action ? se demanda-t-elle intérieurement les sourcils froncés.

Un très bel homme, de belles manières, pour changer. Levanah s’empara du verre et le vida d’une traite, soulagée. L’eau lui donnait un second souffle, sa bouche était à présent moins sèche. Epuisée, incapable de faire semblant d’aller parfaitement bien, elle s’allongea à nouveau et se tourna légèrement sur le coté pour le regarder. Cette maison semblait reculer de tout, en autarcie, coupée du monde. Pourquoi vouloir prendre autant de distance ? Vivre seul dans un silence permanent était bien trop angoissant pour cette jeune femme à la sociabilité facile. Partout où elle allait, elle se faisait remarquer. Pour ses blagues douteuses, sa voix criarde qui aimait donner des ordres, pour ses éclats de rires incessants. Dans un monde bien terne dans lequel la violence ne cessait de croître avec son amie la méfiance, la capitaine Stark se démarquait.

« J’ai été attaqué. » dit-elle en sentant la morsure de ces mots sur ses lèvres. Prise par surprise, elle n’aurait jamais dû l’être. Un aveu de faiblesse plus douloureux que la plupart des plaies sur son corps.

« Levanah. Je m’appelle Levanah Stark, Capitaine de la guilde. » Par conviction, la jolie brune accordait sa confiance à tout le monde, y compris à ce mystérieux Aedan. « Des pirates ont surgit de nulle part, ils ont profité de la brume et de.. nous rigolions, nous étions distraits. J’ai été jeté à l’eau et .. » Ses yeux s’écarquillèrent comme un poisson chat devant le sens caché de ces mots. « Le Salvatore ! Où est mon navire ? Vous l’avez vu ? Vous devez m’y emmener. Je ne dois pas le laisser seul.» Cette vivenef représentait tout pour elle. Ses premiers voyages en mer, mais plus encore. La délivrance. L’opportunité d’une vie plus noble. La chance de sa vie de ne pas avoir à monnayer son corps pour quelques maudites pièces, de ne plus avoir à voler ou a mendier pour manger, de ne pas jouer les boniches dans l’un des merveilleux palais des familles ducales. Le Salvatore c’était la clé de sa liberté et de son autonomie, son meilleur allié. La Vivenef était endormie, mais elle s’imaginait souvent leurs discussions.

« Je.. vous semblez très solitaire. J’imagine qu’il serait préférable de me ramener sur mon bateau, je vais bien, je peux me débrouiller.» Plus ou moins. Plutôt moins que plus, d’ailleurs. « Vous avez dit que j’avais de beaux yeux. J’ai entendu. C’est gentil. » Elle se tourna, les yeux rivés vers le plafond et le sourire aux lèvres. L’homme était calme, discret, elle rêvait d’imaginer ses joues rougir devant son franc parlé. C’était si plaisant.

@Aédan Feyrborn

(c) DΛNDELION

Mer 13 Mar 2024 - 18:07

river flow in you

Levanah & Aedan

A bonne distance, le loup solitaire portait un regard doux et protecteur sur la jeune femme. Elle avait l'air totalement déboussolée, même si elle ne manquait pas d'humour, l'inconnue ne savait plus à quel saint se vouer. Blessée, meurtrie, la jeune femme acceptait l'aide d'Aédan. Peut-être plus part dépit que réelle envie de se retrouver coincé chez un type inconnu qui aurait pu être un psychopathe. Elle ne le savait pas encore mais par chance elle était tombée sur un mec totalement clean qui n'avait jamais eu de mauvaises intentions envers personne.

Les bras croisés contre sa poitrine, Aédan l'écouta raconter brièvement son histoire. Son cœur se serra lorsqu'elle évoqua l'attaque des pirates qu'elle et son équipage avaient subit au large des côtes ce qui avait provoqué son échouage sur l'île. Son regard se fit franc et profond, conservant son calme, Aédan essaya de faire terre cette flamme qui crépitait au fond de son âme. Rien que le mot pirate éveillait en lui en malaise dangereux. Un mal être qu'il tut car de toute façon il n'était pas du tout le genre à s'emporter.

Puis elle évoqua son navire... Aédan fit non de la tête quand elle demanda s'il l'avait vu.

« Vous devriez vous reposer avant qu'on aille le chercher... » Les lèvres pincées il sentait Levanah assez fébrile prête à bondir sur ses pieds bien que sa santé ne lui permette aucune folie de cet ordre là... Aédan ne douta pas qu'on puisse être autant attachée à son navire. Elle ne précisa pas de qu'elle nature était le Salvatore, mais s'il s'agissait d'une vivenef alors son attachement était d'autant plus légitime. Ces bateaux étaient sacrés d'autant qu'elle parlait à un Feyrborn, il aurait quasiment donné sa vie pour la sienne. Wyvern était comme un membre de sa famille, il avait eu la chance d'assister à son premier éveil et de la posséder. « Si c'est une vivenef... ici elle est chez elle vous savez... Si quelqu'un la trouve il prendra soin d'elle »

Du moins il l'espérait, les pirates qui avaient attaqué auraient probablement chercher à lui voler... Le feyrien ne connaissait pas tous les contours de cette sombre histoire, mais Levanah était salement amochée, laissée quasiment pour morte...

« Je... hm... » il déglutit, les sourcils se fronçant légèrement, presque gêné de la question de la jeune femme sur son mode de vie un peu atypique. « Quand je ne suis pas en mer j'apprécie le calme... » Dehors le crépuscule dévorant un peu plus l'horizon laissait place doucement à la nuit. « Il fait quasiment nuit... je ne pense pas que cela soit une bonne idée... mais je... vous n'êtes pas ma prisonnière. » Des paroles probablement maladroites sortaient de sa bouche, il ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Elle était tout à fait libre de s'en aller, elle pouvait parcourir l'île si elle le désirait même en pleine nuit. Il n’était ni son geôlier, ni son bourreau. Toujours prêt à l'aider il parcourrait Feyr même s'il le fallait pour l'aider à retrouver son navire... Voire les sept mers, ce qui n'était pas impossible si le Salvatore lui avait été volé.

Se mordant l'intérieur des lèvres et voyant sa mine un peu triste, un peu perdue il s'approcha doucement d'elle. Posant un genou à terre il prit une de ses mains et lui dit : « Laissez-moi vous aider... je promets que je ne vous veux pas le moindre mal... » Aédan essaya de se montrer rassurant. Très vite les joues de la jeune femme se réchauffèrent d'une teinte carmine. Elle le remerciait à demi-mots de lui avoir fait un compliment un peu plus tôt ce qui arracha un sourire au Feyrborn. Elle détourna le regard comme gênée par la situation.

Le tempérament vivant de la jeune femme contrastait avec la force calme de Aédan. Il sourit presque amusé des paroles de Levanah. « Je ne dois pas être le premier à vous le dire... » lui dit-il, presque charmeur, mais en relâchant sa main. Il se releva cherchant à deviner l'horizon il fit quelques pas. De sa fenêtre on pouvait voir les vagues écumant la plage sans relâche, la marée était montante. Le vent qui soufflait était quant à lui annonciateur d'une trombe qui ne tarderait pas à rincer le paysage de ses eaux brutales.

« Je ne veux rien imposer... mais... si vous le souhaitez vous pouvez vous reposer ici cette nuit. » De toute évidence, elle n'avait guère le choix d'accepter sa proposition. La nuit tombait et la pluie gagnait l'île. Il reposa un regard bienveillant sur elle. « D'ailleurs votre blessure... » Il n'avait pu faire qu'un pansement sommaire il y a plusieurs heures, pansement qui aurait probablement besoin d'être changé. « Est-ce que... je veux dire... elle devrait être nettoyée. »

@Levanah Stark

(c) DΛNDELION

Dim 17 Mar 2024 - 11:06

river flow in you

Levanah Stark & Aedan Feyrborn

Son coeur se serra dans sa poitrine lorsqu’elle entendit la réponse négative du jeune homme. Le Salvatore était toute sa vie et la nuit n’allait pas tarder à tomber. Son navire était peut-être tout près des rochers pointus de Feyr, cette île aux eaux tumultueuses qui rendait les traversées complexes. Une vague de culpabilité s’empara d’elle avant que la raison ne prenne le dessus. Elle avait mal partout. Chaque centimètre de son corps la faisait souffrir et les ce n’était sans doute que le début. Au Au fils des heures, des hématomes sortaient ici et là sur le teint hâlé de Témérys.

« Le calme ? Vous appréciez le calme. » dit-elle en se pinçant les lèvres pour ne pas rire. « J’ai peur que vous soyez mal tombé, Aedan. » ni la fatigue, ni la peur, ni la détresse ne parviendrait à la réduire entièrement au silence. La Capitaine Stark savait s’octroyer des pauses silencieuses pour se recentrer sur elle-même, mais le reste du temps, elle était une véritable pipelette, capable d’occuper à elle seule toute l’attention des heures entières. Des morceaux de vies, des ragots, des aventures, des rêves ou des histoires inventées de toutes pièces, les idées ne manquaient pas ! Toutefois, elle était là dans une maison inconnue, propriété d’un inconnu et n’avait pas envie d’avoir d’ennuis.

A genoux près d’elle, il s’empara de ses mains et la demoiselle sentit ses joues se teinter de rose. Des heures entières à essayer de se réchauffer de son naufrage et voilà qu’une simple flatterie parvenait à faire grimper le thermostat de son visage sans qu’elle ne puisse lutter contre. Décidément, le corps humain était parfois très joueur.

« hum.. sans doute le premier avec toutes ses dents. » dit-elle en souriant. Levanah était veuve depuis quelques années et le processus de deuil était long, difficile et douloureux. La jolie brune plaisait et recevait régulièrement des compliments, mais elle n’y prêtait jamais attention.. jamais au point de rougir.

« Je.. je ne veux pas abuser de votre hospitalité. Je n’ai plus rien à vous offrir en échange, mes poches sont vides et j’ai bien peur qu’il n’y ai plus une seule pièce sur le Salvatore. Difficile d’imaginer que des pirates aient laissé traîner quelque chose...Hum.. je n’ai donc… plus rien.» Trop chamboulée par sa chute en mer, elle n’avait pas réellement pris conscience du drame et de ses conséquences jusqu’à ce qu’elle en parle à voix haute. Pas de toit, une île presque inconnue sans la moindre connaissance aimable, plus un seul nodos, une cargaison de vêtements probablement disparus et une vivenef qui flirtait avec la roche. Une belle journée.
« Je.. un bain ? Je sens le poisson. Ou une bassine d’eau propre, ça fera l’affaire. » Presque. Plus l’eau salée que le poisson en vérité, mais sa peau était asséchée autant que sa gorge, sa belle chevelure brune était poisseuse et sa plaie piquait à cause du sel. Sans parler de ses vêtements, déchirés et couverts de sang..

« Je vous paierai pour votre aide Aedan, laissez-moi simplement quelques jours. Je trouverai une solution, je vous le promets.» Comme avant… Lorsqu’elle n’avait rien à se mettre sous la dent, recroquevillée contre Malka à écouter son ventre bavarder avec elle et se tordre de faim… un plongeon brutal dans une vie de misère qu’elle pensait révolue ! Elle trouverait un plan…elle avait toujours réussi à trouver un plan…

@Aédan Feyrborn

(c) DΛNDELION

Dim 17 Mar 2024 - 14:59

river flow in you

Levanah & Aedan

Aédan ne semblait pas être au bout de ses surprise en compagnie de la jeune femme. Absolument le contraire de l'homme, le sourire aux lèvres, une certaine joie de vivre l'animait malgré ce qu'elle venait de vivre. Bavarde, pétillante elle bousculerait probablement les habitudes solitaires du Feyrborn, ce qui ne le dérangeait absolument pas. Il ne recherchait pas la compagnie de personnes encore plus ennuyante que lui bien on contraire. Aédan avait tendance à se penser ennuyer, il ne l'était par chance pas du tout. Très affable il s'intéressait à tout et à tout le monde, mais il restait inévitablement cette force tranquillement, sage... ou moins sage. Cela dépendait probablement des personnes.

Il retint à peine un rire au trait d'humour de la jeune femme à propos de ceux qui tentaient de la courtiser par des courbettes aussi mièvre que la sienne. Mais lui par chance avait encore toutes ses dents et était très loin d'être pénible à regarder. Puis à propos du Salvatore le douce s'emporta, se confondit presque en excuse de ne pouvoir lui rendre immédiatement la pareille. « Je ne vous demande rien... Il m'arrive parfois, de juste... aider. »

Ça pouvait surement paraitre complètement louche, mais les gens altruistes existaient encore. Aédan en faisait partie. Même si les feyriens ne semblaient, de prime abord, pas être des plus accueillants ils n'en étaient pas moins aidants lorsque certains en avaient besoin. Elle en avait besoin. Il était tombée sur elle, à moitié morte sur la plage, comment aurait-il pu la laisser là-bas et pouvoir se regarder dans un miroir après cela ? Comment aurait-il pu ignorer la détresse d'un autre être humain ? Aédan en était parfaitement incapable, mais il existait dans ce monde des individus dangereux qui n'hésitaient pas à basculer par dessus bord d'autres personnes pour voler leurs biens.

Cela lui mettait une boule à l'estomac rien que d'y penser... Sans aucun doute il l'aiderait car c'est le minimum qu'il puisse faire pour elle. Lui avait tout, elle n'avait plus rien.

Un bain ? « Oui... j'ai fait chauffer de l'eau... » tout l'après-midi quasiment. Eau qu'il avait versé petit à petit dans un bain en bois qu'il gardait dans une autre pièce. Monsieur avait de l'hygiène : solitaire mais propre ! Il pointa du menton la pièce ou se trouvait ladite baignoire. Il l'avait fait en pensant qu'elle voudrait probablement se nettoyer, éliminer le sang, la saleté, le sable qui s'était accroché à elle, le sel qui desséchait sa peau.

« Non vous ne me devez absolument rien... » Rien, jamais rien. Personne ne pouvait concevoir que son aide était juste gratuite ?

« Vous voulez de l'aide ? » Pour se laver ? L'information remonta rapidement à son cerveau, il se dit très vite qu'elle pourrait se méprendre sur ses intentions... « Enfin... pas pour vous laver mais pour aller... » là-bas. Oui juste pour y aller. Elle avait tourné de l'oeil quelques minutes plus tôt il ne voulait pas lui laver le dos, enfin... Levanah semblait en mesure de se laver toute seule. « Je devrai pouvoir vous trouver quelques vêtements... » se rattrapa-t-il dans une brève inspiration, vu l'état des lambeaux qui lui couvraient le corps ce ne serait pas une mauvaise idée.

@Levanah Stark

(c) DΛNDELION

Dim 17 Mar 2024 - 16:07

river flow in you

Levanah Stark & Aedan Feyrborn

La demoiselle frissonna à l’idée de pouvoir se plonger dans un bain d’eau chaude. La mer qui l’avait ballottée, bercée, avalée, caressée était d’une extrême froideur et même si le feu de la cheminée était venu à bout de ses tremblements incessants, ses muscles étaient encore crispés et endoloris par cette attaque surprise. Saleté de pirate. Elle faisait peine à voir, elle qui d’ordinaire était si bien apprêtée, toujours parfaitement vêtue pour faire honneur à sa profession n’avait sur le dos que des lambeaux de vêtements déchirés ici et là.

La gêne était palpable et la demoiselle se pinça les lèvres pour ne pas rire. Drôle de situation que celle qui se présentait à elle. Aller se laver chez un parfait inconnu qui ne savait plus comment s’exprimer pour ne pas passer pour un goujat. «Je ne vous prête pas de mauvaises intentions, ça serait bien tordu de votre part de jouer les sauveurs, tout ça pour bain. » Elle lui tendit sa main pour qu’il l’aide à se redresser du moelleux du sofa sur lequel elle s’était allongée. A peine debout, ses jambes se mirent à trembler et sa blessure lui arracha un grognement très peu féminin. Une bête blessée, un truc dans le genre.

S’emparant de l’avant bras du solitaire, elle s’efforça de mettre un pied devant de l’autre pour ne pas s’écrouler à nouveau, ses genoux douloureux se souvenaient encore du manque de confort du parquet au sol, elle n’avait aucune envie de renouveler l’expérience.

« Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer, mais.. je suis une marchande de vêtements. Une créatrice également, à mes heures perdues. » ça ne sautait pas aux yeux. Ses vêtements étaient pleins de sable, devenu aussi rêche que du bois en séchant avec le sel.

« Et vous, que faites-vous de vos journées lorsque vous ne sauvez pas des demoiselles de noyade ? » Elle rêvait de pleurer, de s'effondrer et de laisser sa tristesse lui échapper, mais savait qu’aucune larme ne l’aiderait à revenir en arrière, à riposter, à empêcher le drame de se produire. Rire lui semblait être plus adapté pour ne pas sombrer, pour garder allumée la petite étincelle qui brillait encore en elle. Petite bout de femme d’un mètre soixante, elle n’avait pas l’intention de plier et commençait déjà à réflechir à un plan d’action pour se remettre à flot, pour reprendre la mer et remplir les caisses. Sa magie. Cette magie qu’elle exécrait souvent était tout ce qu’il lui restait, mais pour pouvoir l’utiliser à nouveau, elle devait tenir sur ses deux jambes sans aide. Pas tout de suite, pas ce soir.

A peine eut-elle passée la porte de la salle d’eau, d’une taille moyenne, que la chaleur de la pièce caressa son visage écorché. Elle s’approcha de la baignoire et plongea ses doigts dans le liquide, sourire aux lèvres. Il n’avait pas menti, l’eau était chaude. Les yeux rivés sur ce bain qui semblait délicieux, elle soupira lascivement. Sa dignité était certainement restée dans les vagues ou quelque part sur la plage, mais la jeune femme était incapable de se hisser seule là dedans sans risquer de se cogner le menton contre le bord.

Aedan libéra son bras pour la laisser seule et Levanah de racla la gorge pour l’interpeller.
«Je.. je ne vais pas pouvoir faire tout ça seule.. » Une moue crispée et attendrissante étirait son visage. «Lamentable, n’est-ce pas ? »Son état, sa fragilité, ce manque de forces évident, ses griffures qui lui donnaient l’air d’être guerrières alors qu’elle subissait chacune de ses respirations en silence.

« J’imagine que je ne suis pas la première femme que vous rencontrez. Alors, il va falloir m’aider. Les boutons du haut, s’il vous plaît.» dit-elle en désignant les petites accroches fermées sur sa nuque. Lever les bras si haut ? Plutôt crever dans des vêtements qui sentent le poisson !

«Je déteste ce que je m’apprête à faire. Je vous défend de vous rincer l’oeil ! J’ai juste besoin de grimper dans cette baignoire, c’est clair ? » En se tortillant comme possible, la jeune femme se libéra de l’étreinte désagréable de son pantalon, se couvrant de rose aux joues lorsqu’il termina sa course au sol. La pudeur n’eut pas le temps de l’atteindre qu’elle suffoqua. Ses jambes étaient dans un état pitoyable, lacérées par ce pseudo combat qu’elle venait de perdre, par des branchages perdus en mer, par ce foutu rocher qu’elle avait heurté avant qu’une… putain, une sirène! C’était un sirène qui l’avait sorti de l’eau.. Elle secoua la tête pour chasser les flash de son esprit et revenir à la réalité. Elle, bientôt totalement nue devant un parfait inconnu.

«Drôle de manière de faire connaissance n’est-ce pas ? » dit-elle en éclatant de rire. Ce rire que les gens aimaient tant. Délicate mélodie dans un monde trop rude. Sa tête vint se poser contre l’épaule proche du jeune homme. « C’est ridicule, je suis ridicule… Si vous saviez à quel point je me déteste d’avoir été aussi peu méfiante... Mon équipage... j'espère qu'ils sont vivants... j'espère qu'ils vont bien.. mon navire... »

La victime qui se sentait coupable, un classique.

« Je.. si vous êtes mal à l’aise, vous pouvez partir. Je peux aussi bien me laver avec cette chemise, j’en ferai mon affaire plus tard.»

@Aédan Feyrborn

(c) DΛNDELION

Mar 19 Mar 2024 - 21:16

river flow in you

Levanah & Aedan

Levanah était dans un sale état : physiquement elle peinait totalement à se déplacé, le corps martelé de bleus et autres stigmates, ses habits étaient littéralement des lambeaux, et son esprit était largement préoccupé par le devenir de son navire. Aédan ne lui offrait qu'un toit, et éventuellement un bain... Il ne savait pas si psychologiquement il serait d'une grande aide pour elle. Le Feyrborn était connu pour savoir écouter, peut-être réconforter un peu, mais il ne savait faire guère mieux, guère plus... Néanmoins la jeune femme conservait malgré les épreuves une certaine joie de vivre, elle était tout à fait pétillante, amusante. Tirant quelques sourires à Aédan, il lui proposa de nouveau son aide pour aller jusqu'à ce bain qui l'attendait.

Le marin attrapa la main qu'elle lui tendit, l'aidant à se tirer du sofa bien moelleux qui l'avait recueillie tout l'après-midi. D'un pas mal assuré elle essaya d'avancer, mais s'accrochait à lui comme une moule à son rocher. L'homme était attendri par ses gestes, le son de sa voix qui se serrait dans sa gorge à l'évocation de ses vêtements. Il sentit que pour détourner la conversation, éloigner les larmes, elle s'enquit de lui, de son temps libre.

« Eh bien... comme vous je suis marin, et quand je n’suis pas en mer je me balade sur la plage prêt à sauver les demoiselles en détresse... » répondit-il sur le ton de l'humour. Il espérait la faire sourire spontanément, qu’elle ne cherche plus à camoufler les larmes. Ce n’était qu’à peine faux, il était marin et passait le plus clair de son temps en mer. Et les rares fois où il avait pied à terre ici à Feyr il se reposait, se baladait, mais cela ne durait jamais très longtemps. C’était évidemment bien la première fois qu’il récupérait le corps d’une jeune femme échoué sur une plage.

Arrivé dans la salle où trônait la baignoire qui ressemblait à s’y méprendre à un grand tonneau de bois coupé en deux… Il relâcha sa prise sur la jeune femme qui passa une main délicate sur l’eau chaude contenu dans le bain. Elle était encore à parfaite température et n’attendait qu’elle. Aédan aurait pu faire demi tour pour la laisser tranquillement faire ce qu’elle avait à faire mais celle-ci le retint. Elle se sentait lamentable… L’homme regarda autre part un instant en cherchant ses mots mais elle enchaîna. Il devait l’aider. « Non vous avez de la chance j’ai un peu d’expérience en la matière… » lui répondit-il à propos de sa réflexion concernant le fait qu’il avait déjà probablement rencontré des femmes. Ce qui le fit largement sourire… une expression taquine habillant son visage.

A ses ordres il se plia et passa derrière elle. Du bout des doigts il démit les quelques boutons qui enserraient son col et effleura presque du bout des doigts la naissance de sa nuque. Elle défit ses autres vêtements, Aédan se contenta de reculer d’un pas et de regarder le plafond.

Mais cela ne fut guère suffisant, bien que son pantalon s’échoua au sol, la chemise ne fut pas des plus simples à retirer même sans les boutons…

La jeune femme se tourna vers lui tout en posant sa tête sur son épaule elle se lamenta. La scène était fort cocasse et c’était bien la première fois pour Aédan de se retrouver dans cette situation : une femme à demi nue qui l’implorait de l’aider tout en s’apitoyant sur son sort. Bon certes elle avait de quoi s’apitoyer mais le feyrien se trouvait présentement totalement stupide et ne savait pas vraiment comment agir.

Lev avait le pouvoir de passer du rire aux larmes, des larmes au rire et ne faisait quasiment pas de détour entre les deux. Aédan ne plaçait quasiment pas un mot se contentant d’essayer de l’aider et surtout, malgré la situation, de rester parfaitement cordial. Il était rare pour lui de déshabillé une femme sans espérer quoi que ce soit en retour… il n’espérait évidemment rien d’elle, mais à cette allure il serait bien difficile de faire simplement connaissance…

Lui offrant la possibilité de s’en aller il interrompit les paroles incessantes de Lev : « Non… je ne suis pas mal à l’aise… » Bon peut-être un peu mais la douce était fort charmante il l’avait aidé jusque là et il n’osa guère lui avouer avoir déjà vu un bout de peau en essayant de la soigner un peu plus tôt.

Sans dire un mot de plus et la fixant dans les yeux pour lui montrer qu’il n’allait nullement s’égarer sur ses courbes délicates… il fit doucement remonter le tissu de sa chemise. Le tissu fin et doux caressait sa peau, glissait dans le moindre effort. Lev fut bien forcée de plier un peu les bras pour laisser glisser les manches. Aédan ne manqua pas cette petite grimace de douleur qui déforma son visage, le marin ralentit donc son geste pour rendre le tout moins douloureux pour elle. Il finit par enlever totalement le vêtement en glissant le col hors de sa jolie petite tête brune.

« Ne laissez pas l’eau refroidir… ce serait dommage de ne pas en profiter » lui dit-il ses prunelles plantées dans les siennes. Elle était totalement nue devant lui… et tenait toujours à peine sur ses jambes. « Venez par là… » Il attrapa ses mains et l’aida à entrer dans l’eau chaude du main. Ses yeux ne s’attardèrent pas sur sa silhouette par respect pour Levanah.

Il aurait pu tourner les talons partir la laisser profiter, mais il eu peur que la jeune femme ressasse, sombre dans la mélancolie. Il y avait de quoi bien sûr mais elle paraissait… fragile. « Est-ce que tu veux que je reste ? » proposa-t-il… le tu glissé entre les lèvres. Ce n’était pas dans la personnalité d’Aédan de garder autant de distance avec les gens… surtout quand il venait de les aider à se déshabiller. Finalement il s'assit par terre le dos contre le bain de sorte qu’il n’ait pas les yeux qui s’égarent. « On retrouva le Savatore, je… t’aiderai. »

@Levanah Stark

(c) DΛNDELION

Jeu 21 Mar 2024 - 21:45

river flow in you

Levanah Stark & Aedan Feyrborn

«Faites vous partie de la Guilde ? Il ne me semble pas vous avoir déjà croisé. » La jeune femme écumait la mer depuis plus de treize ans, mais celle-ci était vaste et ses haltes brèves et éparses, elle sillonnait tout l’Archipel pour vendre ses créations, mais avait bien trop la bougeotte pour rester sur terre plus de quelques jours.

Un sourire timide étira ses lèvres lorsqu’il évoqua ses connaissances en matière de femmes. L’inverse aurait été étonnant, Aedan était un très bel homme, elle ne pouvait nier l’évidence. Cela ne l’empêchait pas de se sentir terriblement gênée, même si la pudeur n’était pas vraiment sa préoccupation principale. Elle avait des problèmes bien plus graves à gérer qu’un peu -beaucoup- de peau dévoilée.

Avec délicatesse, l’homme pivota dans son dos pour la libérer des boutons qui maintenaient le restant de tissu sur son torse. Quelle idée de mettre des attaches à l’arrière ! Elle ne recommencerait plus ça sur de prochaines créations, même si elle espérait ne pas avoir à jouer les demoiselles échouées plus d’une fois dans sa vie. Dans son malheur, Levanah avait eu beaucoup de chance d’être encore en vie, la mer ne faisait pas de cadeaux et accueillait à bras ouverts les naufragés, sans leur laisser beaucoup de chances de survie. Ses doigts effleurèrent sa peau et elle se pinça les lèvres, surprise de la douceur de ses gestes compte tenu de sa carrure. Non, ce n’était absolument pas le moment adéquat pour s’émoustiller d’un contact avec un parfait inconnu !

Aedan la fixa droit dans les yeux, sans dévier le regard un seul instant pour l’aider à retirer son dernier vêtement. Intérieurement, elle pesta contre elle-même de n’avoir point mis de sous-vêtements sous cette chemise, même si cela n’aurait fait qu’ajouter une contrainte supplémentaire. Elle se crispa à plusieurs reprises sous la douleur lancinante de ses côtes sur le point de se teinter de bleu à cause des chocs contre la roche. La situation était pour le moins étrange. Une demoiselle entièrement nue face à un homme totalement vêtu, elle rêvait de pouvoir se terrer dans une petite cachette loin, très loin de là, là où personne ne pourrait la voir dans cet état.

Après une profonde inspiration pour tenter de se détendre, elle s’efforça d’oublier sa nudité et agrippa son bras pour s’en servir comme soutien afin de glisser dans l’eau chaude. Une jambe, puis une seconde, jusqu’à pouvoir s’immerger jusqu’en haut de la poitrine et retrouver un semblant d'intimité. La chaleur picota sa chair déchirée quelques secondes avant de l’envelopper dans une bulle de confort et de bien-être. Petit à petit, ses jambes se délièrent dans la baignoire largement assez spacieuse pour son petit gabarit et la jeune femme plongea intégralement sous le liquide pour rincer ses cheveux. A son retour à la surface, sa nuque trouva rapidement place contre le rebord pour une détente ô combien salvatrice.

«Vous m’avez soigné, n’est-ce pas ? Ma dette s’allonge à vue d’oeil. » Sa plaie était bien trop propre par rapport au reste de sa peau, cela ne pouvait pas être un banal coup de chance. Aedan avait sans doute œuvré durant son sommeil pour éviter l’infection.

«Oui, reste.. »murmura t-elle avec une timidité qui ne ressemblait pas à la Levanah des grands jours. Bavarde, impulsive, grande gueule, elle ne tenait pas en place et n’hésitait pas à se donner en spectacle. La solitude ne l’effrayait pas, mais après cette attaque pirate, elle se sentait plus vulnérable que jamais. Le tutoiement la fit sourire discrètement, ba oui après tout, n’était-elle pas à poil devant lui quelques secondes plus tôt !? La familiarité s’imposait à eux par la force des choses.

« Je savais que cela risquait d’arriver, mais je ne me suis pas préparée convenablement… Mon mari, Vikter Stark est décédé en mer il y a quelques années, la rumeur s’est rapidement répandue et une femme à la tête d’un navire sans un homme à ses côtés, j’étais la proie idéale.. » Triste constat. Elle avait été négligente sur la sécurité du Salvatore et n’avait recruté ni mercenaires, ni véritables combattants aguerri.

« Saleté de pirate ! » dit-elle sans conviction. Elle n’avait rien contre eux en vérité, rien contre ceux qui se tenaient loin d’elle.

«Connais tu du monde qui pourrait prendre en charge mon navire ? Je ne suis pas naïve, il doit être salement amoché lui aussi… Je.. difficile d’imaginer pouvoir obtenir de l’aide à crédit sans connaissance dans les parages.. alors.. puisque la liste de tes services à mon égard ne cesse de s’allonger.. n’hésite pas à faire fonctionner ton réseau. Enfin, tu as l’air très solitaire, peut-être n’as tu pas d’amis » impossible de ne pas rire. La jeune femme se débarrassait des saletés, profitant de ce tête à tête atypique pour détendre l’ambiance.

« Alors, quel effet ça fait de ramener une femme chez soi, de l’accompagner jusqu'au bain et .. de devoir lui tourner le dos ? Tragique destin n’est-ce pas ? » dit en riant de nouveau.

@Aédan Feyrborn

(c) DΛNDELION

Dim 24 Mar 2024 - 14:18

river flow in you

Levanah & Aedan

Assis la le dos contre le demi-tonneau qui servait de baignoire, Aédan veillait à ce que la jeune femme ne rumine pas. Si elle était aussi bavarde que le flot de ses pensées, il était certain qu'elle ne réussirait pas à remonter la pente raide sur laquelle elle était cramponnée en si peu de temps. Aédan avait connu cela lui aussi… Il y a quelques années lorsque son navire fut attaqué par des pirates et que sa mère en paya le prix de sa vie. Sa poitrine se serra légèrement à cette pensée. Il la comprenait, bien qu’il n'ait pas eu le cœur d’en dévoiler plus sur lui. Pas parce qu’il n’avait pas confiance, et qu’il ne la connaissait pas encore très bien… Mais parce qu’il souffrait encore beaucoup trop. Il la comprenait.

« Ta dette est immense… » s’amusa-t-il à lui répondre. Sur le ton de l’humour, ses mots étaient dits sans être pensés. Il n’était pas du genre à réclamer de dette à qui que ce soit. Il aidait et puis c’est tout. Tout au mieux il gagnerait une amitié, tout au pire il aurait aidé quelqu’un et cela lui suffisait.

« Tu n’a rien à te reprocher, » et cela le rendait fou d’entendre qu’une femme n’avait pas sa place à la tête d’un navire. Cela faisait toujours écho à sa mère, à son passé. Pourquoi les hommes de ce monde avaient besoin de montrer autant de cruauté, pourquoi les femmes devraient avoir peur de faire ce qu’elles veulent ? Féministe à ses heures perdues probablement… Aédan avait l’impression de pas être né dans la bonne époque, dans le bon univers. Tout était parfois si dur, si pénible. Et il n’était clairement pas le plus à plaindre quand il écoutait les mots de Lev… Il ne s’en sortait pas si mal.

« Putain de pirates ! » ajouta-t-il. S’ils étaient en train de picoler, pour sûr ils auraient entrechoqué leurs chopes et aurait bu pour sceller cet amer constat.
« Tu es à Feyr ici et … je connais du monde, » lui répondit-il sans lui en dire plus sur qui il était, le nom qu’il portait. Mais à Feyr il y avait toujours des charpentiers passionnés de navigations et de vivenefs, toujours prêts à les bichonner, les entretenir. « Si tu as réussis à échouer ici sans te noyer, c’est que ton navire ne doit pas être loin… Les côtes sont abruptes mais les vents ont dû l'attirer par ici. »

A sa remarque sur sa solitude et le fait qu’il n’est probablement pas d’amis, Aédan étouffa un rire. Elle ne manquait pas d’air. Il passa une main à la surface de l’eau pour éclabousser Levanah. « Je vous trouve bien grossière mademoiselle… »

Puis à nouveau elle le taquina sur le fait qu’il puisse déshabiller une femme sans pouvoir en profiter. Le rose lui monta aux joues. Aédan n’était pas homme à abuser des femmes, ni à se jeter sur la première venue sans se poser de question. Il aimait les femmes, il ne pouvait s’en cacher, il aimait les regarder autant que les toucher. Mais jamais il ne pourrait leur faire du mal, agir sans leur consentement.

« Tragique ? Je ne sais pas… mais si cela ne te suffit guère il suffit de demander… J’ai plein d’autres talents… » Si elle s’amusait à le chercher, elle pourrait bien facilement le trouver. L’homme était joueur et pas difficile à convaincre non plus. Il tourna la tête vers elle, croisant son regard, levant un sourcil. A quoi joues-tu ? Ou à quoi veux-TU jouer ?. N’était-ce qu’une façon pour elle de simplement détendre l’atmosphère, ou cherchait-elle à le provoquer sciemment ? Ils étaient deux adultes en parfait contrôle de tous leurs moyens… Le Feyrborn se mordit la lèvre inférieure en quittant Lev du regard. Elle était amusante, bavarde certes, mais au moins il ne s’ennuyait pas.

Est-ce qu’il pourrait se passer quelque chose entre eux ? Pas impossible, Lev était une belle femme, et à se jouer de provocations avec lui, il pourrait bien se laisser tenter. Il reposa un regard sur elle : « Alors Levanah… es-tu du genre curieuse ? » Une question qui flotta dans l’air, un sourire fort compromis, un regard des plus expressif…

@Levanah Stark

(c) DΛNDELION

Jeu 28 Mar 2024 - 9:32

river flow in you

Levanah Stark & Aedan Feyrborn

« Putain de pirates ! Oui, ça me va ! » traiter ces bourreaux de tous les noms d’oiseaux lui faisait du bien, elle méritait bien ça, de déverser sa haine en injure. Pas très féminin certes, mais la mer était un milieu encore très masculin, alors elle comptait bien s’accorder le droit d’être bourrue.

Une blague en entraînant une autre, sa grossièreté n’échappa pas à sa son sauveur qui l’éclaboussa délicatement. Ah oui ? Quelle idée. Levanah répliqua, plus fort. Un peu trop fort. Sa force lui avait échappé, après tout, elle n’était qu’une pauvre petite chose blessée et lui… un homme trempé par ses bêtises. « Oups, j’ai légèrement exagéré. » dit-elle, la main sur la bouche et le regard faussement innocent pour chasser toute pointe de colère, s’il était contrarié par son geste.

« C’est toi qui à commencé. » A la différence qu’elle était déjà dans l’eau, déjà mouillée. Un léger, très léger détail.

Son excès d’audace fut rapidement calmé. Elle venait de trouver un adversaire à sa taille et le regard charmeur qui se posa sur elle l’a fit instantanément rougir. Ses yeux s’écarquillèrent comme ceux d’un poisson chat et elle s’immergea entièrement pour disparaître sous l’eau et reprendre ses esprits. Cette fois, c’est elle qui avait commencé à le provoquer et bon sang.. qu’il était beau. Avec la fatigue, elle n’avait pas pris le temps de le regarder d’aussi.. près. Lorsqu’elle remonta à la surface, persuadée d’avoir gagné du temps et changé la nature de cette conversation, Aedan répliqua à nouveau.

Était-elle curieuse ? Dieu du ciel ! Elle se racla la gorge.

« Je le suis, mais tu apprendras que je suis également joueuse. Donne moi ta main, l’eau se refroidit » Lui par contre, lui donnait beaucoup trop chaud, elle devait rompre cette proximité et se rappeler à elle-même qu’elle était blessée, confuse, blessée, confuse..

Bordel qu’il est beau !
Putain Levanah, concentre toi. Blessée, confuse, blessée, confuse..

Un sauvetage, une voix suave et rassurante, un bain, voilà de quoi faire d’Aedan un prince tout à fait charmant. Cette fois, elle s’empara de ses doigts pour quitter son bain, affrontant fièrement son regard sans chercher à se cacher. Il se jouait d’elle, elle comptait bien en faire autant. Une jambe après l’autre, elle sortit de la baignoire en s’efforçant de ne pas grimacer. Ses plaies étaient à présent propres et elle ne sentait plus la mer, grande nouvelle !

Levanah passa près de lui pour attraper une serviette, particulièrement près. Elle n’était pas pudique et ne commencerait donc pas à l’être. Dos à lui, elle commença par se sécher les cheveux, lui offrant ainsi tout le loisir de la découvrir.. en détail. La curiosité, un vilain défaut, non ? Peut-être pas..
« Tout va bien ? Je ne t'entend plus ? T’étais pourtant si bavard.. »

Elle se tourna, un large sourire accroché au lèvre. La partie ne faisait que commencer.

« Tu as raison, je vais rester là ce soir. Nous irons chercher le Salvatore demain. Cette plaie me fait affreusement mal.. t’as du vin chez toi j’espère ? » Oui, c’était bien connu que le vin était un médicament contre les contusions, évidemment.

Délicatement, elle daigna enfin s’envelopper dans la serviette.

« Aurais - tu des vêtements à me prêter ? Ou bien peut-être préfères- tu quand je n’en porte pas ? » Elle s’approcha de lui et frappa son épaule « Tu verrais ta tête ! Allez, j’ai soif, trouve nous quelque chose à boire. »

Hilare, elle détacha son regard du sien pour rejoindre la cuisine. Aucun doute, la tentation était bien trop forte dans cette maison isolée, elle avait besoin d’un verre.. ou deux.

« C'est joli chez toi. T'as déjà été marié ? Bordel, dis moi que tu n'es pas encore marié surtout !? Les hommes sont généralement très mauvais pour la décoration et le rangement.. » Sobre, efficace, la pièce était chaleureuse et bien rangé, un homme bien éduqué.

Pieds nus, couverte d'une simple serviette et les cheveux encore humide, elle déambula dans le salon jusqu'à trouver refuge près du feu.

@Aédan Feyrborn

(c) DΛNDELION

river flow in you

Levanah & Aedan

Ce bain fut plutôt rapide, la jeune femme n’était peut-être pas très à l’aise à côté de l’inconnu qu’il était bien qu’elle ne montrait pas sa gêne. Bien au contraire même… Ce qui perturbait quelque peu le Feyrborn fort dérouté pour l’attitude la navigatrice qui lui réclamait déjà sa main pour sortir de l’eau. Il détourna le regard tout en lui offrant donc son aide pour sortir du bain. Il allait se pencher pour attraper la serviette propre posée près de la baignoire. Mais bien vite Levanah s’en empara pour se sécher les cheveux.

Il n’avait pas osé - dans un premier temps - laisser courir ses prunelles sur les lignes délicates de la jeune femme. Mais elle avait un joli sourire, un visage doux et un regard des plus captivants. Cela lui suffisait pour se laisser séduire, il était un homme plutôt facile à attirer… Mais grand dieu qu’il était sage et prudent, il préférait masquer son intérêt, ils ne se connaissaient que depuis quelques heures… Levanah lui faisait désormais dos, donc elle ne pouvait deviner son regard se poser finalement sur la naissance de sa nuque, ses épaules, son dos… Et il s’arrêta là, sortit soudainement de sa légère torpeur par Levanah s’étonnant de ne plus l’entendre s’exprimer, le jugeant plutôt bavard. Aédan étouffa un rire, le rose lui montant discrètement aux joues. « Moi bavard ? » Ce n’était certainement pas le qualificatif qui lui correspondait le mieux. Aédan n’était pas un grand bavard, au contraire, il aimait bien discuter, mais allait en général à l’essentiel, se contentant de peu de mots pour exprimer ses pensées. Il était plutôt celui qui écoutait, celui qui recevait les pensées des autres. L’homme était même plutôt bon dans cet exercice.

Il quitta la jeune femme du regard, du touché… Elle avait l’air plus dégourdie qu’avant, plus à l’aise, ses membres devaient probablement la faire beaucoup moins souffrir. Enfin… La plaie au flanc n’avait pas encore été nettoyée comme il se devait et le bandage manquait pour assurer la guérison. Il attarda d’ailleurs une œillade à cette vilaine blessure qui était loin d’être guérie.

« Laisse moi refaire ce pansement avant… Et si tu es sage tu aura le droit à du vin… ou de la bière… » lui proposa-t-il dans un demi sourire. La cave devait contenir ce qu’il fallait pour une folle nuit de beuverie. « Enfin dans ton cas je ne sais pas si c’est bien prudent… » s’amusa-t-il. Elle se couvrit finalement de la serviette pour sécher le reste de son corps, à croire qu’elle faisait exprès de prendre autant son temps alors qu’il était juste là.

Levanah lui demanda des vêtements, lui lançant une petite blague au passage à laquelle il ne réagit pas… Du moins elle ne lui laissa pas vraiment le temps de réagir. Un sourire amusé lui pinça les lèvres. Le tempérament de feu de Levanah avait le don de légèrement le bousculer.

Enfin Aédan s’éloigna d’elle pour essayer de trouver quelques vêtements qui pourraient lui convenir. Dans une armoire il n'y avait que des vêtements d’hommes… Malheureusement il était bien trop tard pour quérir sa famille ou bien sa cousine Neïa pour l’aider à trouver de quoi habiller Levanah. Mais ces derniers lui auraient probablement interdit d’accueillir une étrangère seule pour la nuit… Alors il prit une de ses chemises et le plus petit caleçon qu’il avait. Cela lui suffirait bien pour la nuit… et au pire elle se contentera que d’une chemise, ou de rien du tout… C’était elle qui voyait.

Pendant ce temps, la belle inconnue faisait le tour de la maigre propriété qu’il possédait à terre. Simple et efficace c’était ce qui qualifiait le mieux l’endroit où il vivait lorsqu’il n’était pas en mer. Très éloigné du château un peu plus fastueux de sa famille. « Je ne possède aucun vêtement féminin… et par chance non je ne suis pas marié. » Il la taquinait bien sûr, Aédan n’était pas contre le mariage et peut-être que s’il était très amoureux il se laisserait tenter… Mais sa famille était très frileuse aux étrangers… Et puis Aédan n’avait vraiment le souvenir d’avoir été si fortement attaché à quelqu'un un jour.

Il laissa les vêtements sur le canapé et sortit de la maison sans indiquer à la jeune femme où il allait… Une attitude de psychopathe solitaire probablement. Ne se posant pas vraiment la question il alla juste chercher de quoi sustenter la jeune femme. Dans la cave attenante à la maison il y avait de quoi boire et de quoi manger. Son père lui faisait toujours des réserves de nourriture pour qu’il ait de quoi survivre durant ses séjours sur l’île. Il revint avec de la viande séchée, de la bière, du vin, quelques fruits et légumes qu’il mangeait cru… Aédan ne s’amusait pas vraiment à cuisiner, et cela lui convenait parfaitement.

En remettant un pied à l’intérieur il constata que la jeune femme avait au moins revêtu une de ses chemises et que cela lui faisait comme … une robe. Aédan avait une carrure plutôt imposante, à l’opposé de celle de Levanah. Il posa ses provisions sur une table.

« Tu me laisses jeter un œil à cette blessure ? » il planta son regard dans le sien.

@Levanah Stark

(c) DΛNDELION

river flow in you

Levanah Stark & Aedan Feyrborn

Chassez le naturel et il revient au galop. Son corps tout entier était endoloris et courbaturé, mais son sourire et sa gaieté naturelle étaient bel et bien de retour. Après la peur, la colère, la douleur, elle méritait bien de sourire à nouveau, car l’essentiel était là, elle était en vie et son heure n’avait pas sonné.

« Prudent ? C’est indispensable. Un remède efficace contre les maux. » dit-elle malicieuse en fixant du regard son verre vide. Le pauvre homme devait être légèrement décontenancé par son naturel et cette facilité qu’elle avait à bavarder sans cesse, mais il finirait par s’y habituer et n’était pas au bout de ses peines. Un homme séduisant, galant et navigateur sans une bague à son annulaire, étonnant. Sans faire de commentaire sur sa situation personnelle qui ne l’a regardait pas, elle attrapa les vêtements proposés et regarda Aedan s'éclipser à l'extérieur.

Laborieusement, en réduisant autant que possible l’amplitude de ses gestes, la brunette referma soigneusement la chemise qui couvrait l’essentiel de son corps propre. Petit bout de femme d’un mètre soixante, le tissu retombait jusqu’à la moitié de ses cuisses, bien que cela lui soit égal. Après tout, elle venait de se laver devant un parfait inconnu et avait trouvé le moyen de rendre la situation comique et improbable.

Ses prunelles vertes pétillèrent de joie lorsque le grand brun fut de retour les bras chargés. Elle était affamée et assoiffée, mais s’efforça de garder un semblant de bonnes manières en restant à sa place sagement sans se jeter sur le dîner. La brunette avait volontairement évité le sujet de sa blessure pour qu’il passe à autre chose.. sans succès. Elle fronça les sourcils, grimaça en baissant les yeux sur son flanc amoché, désormais recouvert. A cet endroit, sa chaire était à vif et la brûlait constamment, le moindre contact la ferait hurler au moins aussi fort que ces satanés mouettes. « Hum.. si t’insiste..» se résigna-t-elle. « Si tu me fais mal, je te frappe.» Un avertissement, pas une blague.

Levanah s’installa sur le canapé qui l’avait accueilli plus tôt tout en laissant suffisamment d’espace à côté d’elle pour qu’il prenne place. Son courage égaré, elle n’avait pas la force de s’occuper seule de sa plaie et préférait s’en remettre à des mains extérieures aux siennes. « Tu sais soigner ça ? » demanda-t-elle en relevant le tissu de sa chemise jusqu’au dessous de sa poitrine, une moue répugnée sur le visage.

« Je connais assez mal cette île, mais il doit bien y avoir un shaman d’opale qui traîne dans le coin ? » Elle l’espérait. Rester blessée serait trop handicapant pour rejoindre le Salvatore et.. trouver du travail. Depuis plus de 11 ans, la belle n’avait pas quitté la mer et avait monté un empire du vêtement très lucratif, se retrouver sans argent, ni navire était une tragédie à laquelle elle essayait de ne pas penser.

Pour détourner son esprit des soins en approche, sa langue était sa seule alliée. Parler, questionner, découvrir, penser à autre chose qu’au piquant de sa peau. Lorsqu’Aedan approcha sa main, elle s’en empara en vitesse avant qu’il ne l’a touche « Tu fais doucement.. ». Son regard se posa sur ses doigts agrippés aux seins, emmêlés aux siens. Son coeur fit un bond de trop et la ramena à la raison, les joues roses. Elle relâcha le contact, l’air de rien.

La jolie brune n’avait pas croisé de si bel homme depuis longtemps, son humour et sa désinvolture masquaient l’évidence ; elle n’était pas indifférente au charme de son sauveur.

« Parle moi. » elle inspira profondément et cessa enfin de gesticuler pour se laisser faire. «Quel est ton plus beau voyage ? Une anecdote ? Ton île favorite ? » Quelque chose pour la distraire, autre que son regard incroyable qu’elle fuyait volontairement…

« Des légumes crus ? C’est notre repas ? Aedan, tu sors le grand jeu, il ne fallait pas. » dit-elle en riant avant de sentir sa plaie lancinante se réveiller, le contact de ses doigts, sa plaie.. la douceur de ses gestes.. sa plaie..

Le vin n’était peut-être pas utile, elle n’avait déjà plus toute sa tête.

@Aédan Feyrborn

(c) DΛNDELION