FB: Who are you ? [Rhyse]

« Cas, tu devrais rester sur le navire cette fois. Ta tête vaut un paquet d’argent sur cette île et tu as été repéré. Laisse nous gérer. »

L’océanide n’avait même pas pris le temps de répondre que ses deux bottes avaient heurté à l’unisson le ponton de bois. Hors de question de se défiler comme un lâche et de se cacher derrière ses hommes pour poser son royal fessier sur une chaise en attendant leur retour. L’homme avait eu vent d’un transfert entre terre et mer. Des océanides parqués dans un sous-sol miteux dans cette partie sombre de l’île du lotus, prêts à rejoindre à navire pour servir d’esclaves, de marchandise ou pour vendre les services de leurs corps aux généreux donateurs. Dégueulasse.

Une mission comme une autre, ni plus dangereuse, ni moins, pas de quoi le faire reculer. Ces dernières semaines avaient été couronnées de succès, mais son nom s’était ensuite répondu comme un feu de paille. Le pirate ne faisait pas dans la dentelle, attaquait principalement la nuit pour utiliser l’obscurité à leur avantage et ne laissait aucun survivant. A ses yeux, les blessés finissaient toujours par guérir et par recommencer de plus belle. Même les plus grandes menaces ne venaient pas à bout de la vermine.

Mais tout ne s’était pas déroulé comme prévu… Par une fuite qu’il espérait extérieur à ses rangs, préférant omettre l’hypothèse d’une taupe parmi les siens, ses cibles avaient été prévenues de son arrivée, de quoi renforcer la sécurité et le nombre d’armes présentes sur place… Des morts en pagaille pour un résultat à peine moyen, seulement quelques océanides avaient finalement pu courir vers l’extérieur et lorsque toute l’attention s’était reportée sur lui, plus rentable encore que les otages déjà présents, il n’avait pas eu bien le choix que de quitter les rangs..

« Putain Casteel ! Barre toi ! » Cette fois, l’homme avait fini par obéir et par se tirer à grandes enjambées, malheureusement suivi par l’un des sales types venu en renfort.. Un duel équitable, presque un peu trop d’ailleurs. Le combat en pleine ruelle avait duré de longues minutes, éprouvant les corps et les esprits, jusqu’à l’épuisement quasi total des deux hommes. Sa dague avait fini par se planter dans les poumons de son adversaire, mais une fois le corps échoué à terre, la réalité de la situation lui avait fait tourner la tête…

✵✵✵ ✵✵✵

|| Et merde.. Ses yeux s’abaissent sur sa jambe droite et une vive douleur remonte le long de sa colonne. S’il est parvenu à faire tomber un corps à terre, la tige de fer que ce connard lui a planter dans la guibole va lui faire voir trente six chandelles. Du fer…
Face à cette blessure, ses dons de cicatrisation sont inutiles et ses hommes ne risquent pas de le trouver de si tôt, ils ont déjà bien à faire plus loin pour sauver leurs vies..

Trainant laborieusement sa pattes folle derrière lui en grimaçant à chaque foulée, il trouve refuge dans un angle plus sombre à quelques mètres et laisse son dos glisser sur la façade avant de s’écrouler à terre. Son souffle s’accélèrent et son coeur bat à pleine vitesse pour lutter contre l’empoisonnement qui se propage dans son sang. D’un geste vif, il arrache la tige et la lance loin de lui avant de comprimer la plaie qui le couvre de rouge.

|| Raaaah!   Un énième grognement de souffrance transperce ses lèvres pincées et lorsqu’il termine son bandage de fortune, les effets sont déjà trop présents. La température grimpe, son front perle de sueur et sa vision devient plus flous. A cet instant, il est plus vulnérable que jamais et pourrait faire le bonheur de n’importe quel chasseur de primes.

Il doit attendre, tenir le coup. Tôt ou tard, ils vont venir le chercher. Ils le font toujours, il ne reste plus qu’à prier pour qu’ils soient les premiers. Ses paupières se ferment et l’homme sombre dans un état secondaire et préoccupant. Casteel Da Neer.  || grrjh.. le râle d’une peine sans fin. Il ouvre les yeux lorsqu’une voix féminine l’interpelle et cligne plusieurs fois les paupières, persuadé d’être en pleine hallucination.

|| Byria ?, le visage de la princesse, de sa sœur décédée s’affiche nettement à lui. Un sourire étire ses lèvres, presque satisfait de délirer ainsi pour profiter de la présence de cette femme qu’il aimait tant…