It’s so different in my head | ft Merle

Lun 7 Oct 2024 - 20:41

It’s so different in my head

[ L’an 31 _ Litha _ Jour 48 ]

En constatant que ça fait déjà quinze jours depuis la soirée de la lune rouge, tu ressens le besoin de partir loin d’Oshaara. De changer d’air. Tu as pris le temps de te remettre de tes blessures et de tes émotions, mais ce fut plus compliqué que prévu avec tout ce qui s’est passé pendant ces quelques jours. Là, tu as besoin de prendre de la distance avec tout ça, même si tu sais que tu ne devrais plus recroiser la route de ton ex avant un moment. Il est censé avoir pris la mer. Pour de bon, cette fois. Tu l’espères, parce que Kal mérite d’être heureux, mais aussi parce qu’égoïstement, tu as besoin de ne pas le revoir. De plus sentir ton coeur se briser à chaque fois que ton regard croise le sien. Tu l’aimes encore. Si fort. Tu n’arrives pas à te remettre de votre séparation, et les trois fois où tu l’as vu, tu as cru que tu allais craquer, que tu allais lui dire que c’était une belle connerie votre rupture. Heureusement tu as tenu bon. Et maintenant ton esprit est juste épuisé. Tu as besoin de te ressourcer et quoi de mieux que de partir en voyage pour cartographier une nouvelle zone et découvrir ce que le monde a à t’offrir ?

Refusant de t’infliger le voyage en bateau, tu décides d’utiliser une bougie que tu as achetée récemment. Tu n’aimes pas trop dépendre de ce genre d’artefacts, avec ta chance c’est un coup à te retrouver au beau milieu d’un nid de dragons, mais pour le bien de ton estomac, après tout ce que tu lui as infligé ces derniers temps, tu as renoncé à ta résolution et tu t’es procuré la bougie. Avec ton sac sur l’épaule, tu penses fort à ta destination, la ville de Steðiterre que tu n’as encore jamais vue. C’est l’occasion de faire une carte du coin et d’arpenter les rues pour découvrir tout ce qu’elle a à offrir.

Ne connaissant pas la ville, tu as pris une carte, qui traînait chez ton frère, pour essayer de penser à un endroit où atterrir pour éviter de te retrouver chez quelqu’un, mais ta carte est peut-être un peu périmée. Faudrait que tu demandes à Shades depuis quand il l’a, parce que te voilà au beau milieu, non pas d’un nid de dragons, mais d’un enclos à lapins, et non devant la taverne que tu visais. Tu regardes rapidement autour de toi pour voir si tu aperçois quelqu’un qui aurait envie de te pourrir d’avoir osé pénétrer dans l’enclos sans permission, mais à part les lapins qui te fuient, tu es seul. Tu te penches pour tendre ta main au seul animal qui ose t’approcher. Tu souris en l’observant tandis qu’il renifle ta main. Il voit très vite que tu n’as rien à lui donner et s’éloigne pour rejoindre ses compères. Tu décides de te relever et de quitter l’enclos en enjambant habilement la clôture. Heureusement que tu es rétabli. Après l’attaque du dragon, tu n’aurais même pas eu la force de te hisser, tellement les flèches et les coups de la bête t’ont mis à terre.

Tu ne vois toujours personne prêt à t’incendier, tu en profites donc pour sortir ton carnet de ton sac avec un crayon et tu commences à faire plein de petits croquis des lapins qui font leur vie tranquilles. Tu en dessines un qui baille, un autre qui s’étire, un qui sautille, un qui mange, … Bref tu les observes pendant un long moment, ne te lassant pas une seconde du spectacle qu’ils t’offrent. C’est si simple, si pur, même si tu te doutes que leur fin va être tragique. Tu préfères ne pas savoir à quoi ils vont servir, parce que si ça ne tenait qu’à toi, tu aurais ouvert l’enclos et tu les aurais libérés dans l’espoir de leur offrir une chance de survivre plus longtemps. Et encore, avec les loups qui rôdent dans la région, tu es persuadé qu’ils sont plus en sécurité ici que dans la nature.

Une fois l’observation des lapins terminée, tu ouvres une nouvelle page de ton carnet pour commencer à dessiner une carte des alentours. C’est ton point de départ, tu as besoin de tracer ton chemin pour t’y retrouver. Tu notes l’enclos, ainsi que les différents bâtiments que tu vois, avant d’avancer et de continuer à dessiner ce qui t’entoure. Tu t’arrêtes bien quelques fois pour croquer des petits détails qui t’attirent. Ça peut être un mouton qui paresse, d’autres lapins, une plante qui pousse au milieu d’une fissure d’un bâtiment, un objet abandonné qui se fait doucement absorbé par la nature, … Vraiment n’importe quoi, tant que ton regard le capte. Tu adores découvrir ces petits détails, c’est comme un petit jeu pour toi. Et tes carnets en sont remplis, retraçant tes péripéties pendant tes voyages, sans avoir besoin d’écrire quoi que ce soit.

(c) DΛNDELION