There’s nothing to worry about | ft Vesper

Dim 27 Oct 2024 - 15:11

There’s nothing to worry about

[ L’an 31 _ Litha _ jour 51 ]

Ce soir, tu ne sors pas pour le plaisir. Pour une fois, tu as autre chose en tête, même si tu laisserais penser le contraire en te dirigeant vers le port de la ville pour aller découvrir l’Anémone par toi-même. Tu connais déjà ce qui se passe sur le navire, tu as entendu plus d’une connaissance te vanter l’ambiance et les plaisirs qu’on y trouve. Tu étais curieux de voir ça, mais pas au point de t’y rendre vraiment. À une époque tu n’aurais pas hésité à le faire, te fichant des répercussions de tes actions sur ta vie de famille. Seulement, tu n’as plus envie d’aller voir ailleurs. Tu t’autorises juste quelques soirées de temps en temps pour te changer les idées, mais toujours avec modération -du moins comparé à avant.

Alors pourquoi tu te rends sur ce navire ? Parce que tu as appris que tes enfants y sont allés. Mysie et Sindri sont assez grands pour sortir comme ils l’entendent. Ils ont dix-neuf ans. Tu n’as rien à leur dire, surtout pas quand on sait à quel point tu n’en faisais qu’à ta tête au même âge et surtout que tu as fait bien pire. Mais ton instinct paternel te pousse à aller voir si ce navire ne cache pas quelque chose qui pourrait les mettre en danger. Pour ça, tu as choisi un soir où tu étais certain que les jumeaux ne sortiraient pas. Tu n’as pas envie de les croiser sur le navire et de devoir expliquer pourquoi tu t’amuses à les suivre. Ils te reprochent déjà assez souvent de les couver. Est-ce qu’ils préféraient quand tu les fuyais ? Ou est-ce simplement la crise d’adolescence ? À dix-neuf ans, tu en doutes fortement.

Tu montes à bord de l’Anémone, une tenue décontractée sur le dos pour passer inaperçu auprès de ceux qui ignorent ton nom. Tu réussis à trouver une table où t’installer, commandant un verre de vin fruité. Tu n’es pas là pour boire, mais un petit verre ne peut pas faire de mal, si ? De toute façon, c’est trop tard, tu as payé et la boisson se trouve devant toi. Est-ce que tes enfants consomment ça aussi ? Peut-être sont-ils plus intéressés par le rhum. Tu soupçonnes que Mysie aime les boissons fortes, plus que son frère en tout cas. Mais cachottiers comme ils le sont, tu peux très bien te tromper. Si seulement ils voulaient bien échanger un peu plus avec toi, tu ne serais peut-être pas là à vérifier qu’ils ne risquent rien. Tu penses comme ça, mais au fond, tu ne peux pas leur en vouloir. Si tu es plus ouvert et beaucoup moins exigeant que ta mère, tu restes leur père et les enfants ont tendance à se rebeller contre leurs parents, surtout ceux qui partagent tes gênes. Comme on dit si bien, les chiens ne font pas des chats.

Glissant tes cheveux derrière ton oreille droite, tu bois une gorgée de ton vin. Ton regard se promène sur ce qui se passe autour de toi. À première vue, l’ambiance est aussi bonne que ce que tes amis t’ont vendu, tu comprends pourquoi les gens apprécient venir ici. Le vin est bon. Et le spectacle qui s’offre à toi ce soir n’est pas déplaisant. La danseuse est douée, arrivant facilement à captiver le regard de l’assemblée. Tu souris, pour le moment, tes doutes sont apaisés. Pourtant, tu ne peux pas t’empêcher de te demander ce que ce navire peut cacher. Pour le moment, tu ne vois que ce qui est à portée de ton regard, mais derrière les portes et les rideaux, tu ne peux qu’imaginer ce qui se trame derrière.

(c) DΛNDELION

Lun 28 Oct 2024 - 22:04

There’s nothing to worry about

ft @Nikolas Maeda

[ L’an 31 _ Litha _ jour 51 ]

La soirée a son habitude s'est installée. Matelot divers et variés passent, franchissent le pont, ils sont chaleureuse clientèle à s'ennivrer. Les fleurs, déjà présentes, certaines bien apprétées, d'autres planquées sous leurs tenues habituelles se mélangent à la peuplade qui s'anime pour les belles femmes, les précieux éphèbes, les charmantes personnes bourgeonnant dans le décor. Sur ce navire, les spectacles ont déjà commencé, la foule s'agglutine autour des tables tandis que d'autres choisissent une fleur ou deux pour former un charnel bouquet. Cependant, toutes les fleurs ne sont pas consommables, toutes les fleurs ne sont pas butinnables, toutes les fleurs ne sont pas achetables. C'est le cas de Datura, habitée par les murmures glissées à l'oreille de l'une de ses fleurs.
Entre plusieurs cabines, elle dépose des chuchotements proche de sa joue, lui demande si tout va bien, si elle veut y retourner, si elle veut faire une pause, ou arrêter pour la soirée. La fleur encore indécise murmure aussi à son oreille, décide de ranger ses pétales et de se reposer pour le reste de la nuitée, de prendre une retraite forcée. Vesper ne lui imposera rien dans l'arrière boutique du navire, passe quelques minutes avec elle, vérifie qu'elle n'est pas blessée, la laissera se reposer. Elle se contente de vérifier que tous le monde est toujours présent, que tous les habitants de l'Anémone ne se fanent. La soirée n'est pourtant pas terminée, si bien que les pétales de Datura finissent par se perdre sur le reste du navire. Cosmos derrière le comptoir continue de s'agiter, papillonne entre chaque verre pour les remplir plus de que de moitié. C'est à côté d'un homme qui n'a consommé qu'un verre de vin fruité que Vesper finit par s'installer. Elle lui offre une oeillade, mais ne reconnaît pas la noblesse derrière ses vêtements. Il n'a l'air que d'un simple citoyen, d'un passant.

- Bonsoir lance-t-elle, une lueur amusée dans le regard. - J’espère que notre vin est à votre goût. Vesper marque une pause, admire le spectacle pendant quelques instants. Ils sont menés par Amarillys, le plus souvent. C'est cette fleur qui dirige la scénographie, à épouser chant et danse, à faire prendre vie aux mélodies. Vesper finit par quitter la petite scène du regard, appuie le sien sur le visage de l'inconnu. - Vous avez l'air de quelqu'un qui préfère les alcools un peu plus corsés. Datura est joueuse, prêhe le faux pour avoir le vrai. En réalité, elle n'en sait rien, mais elle s'amuse avec la clientèle pour pouvoir mieux les conseiller. L'homme n'a l'air de n'avoir rien consommé à part ce seul verre et si elle peut lui proposer nombre de services, nombres d'idées, elle ne s'en gêne jamais.
- Vous êtes ici pour quelque chose de précis, ou peut-être… quelqu’un ? Une fleur vous tente en particulier ? Elle ne sait pas Vesper, tente de le conseiller, car s'il est ici pour le plaisir, il n’en montre rien.

(c) DΛNDELION

Mar 29 Oct 2024 - 19:49

There’s nothing to worry about

ft @Vesper Caliban

Entouré de tout ce beau monde, tu ne prends pourtant pas part aux festivités, observant d’un regard extérieur ce qui se passe autour de toi. Tu n’es pas là pour te fondre dans la foule, pour apprécier les plaisirs à portée de main, non, tu veux juste comprendre ce que tes enfants viennent chercher. Est-ce un simple moment hors du temps, loin des obligations ? Ou est-ce quelque chose de plus interdit ? Pour en découvrir plus, tu sais que tu devrais consommer plus qu’un simple verre de vin aux notes fruitées, mais tu n’as pas envie de donner de ton corps pour voir ce qui se cache derrière les rideaux. Tu trouveras bien une autre solution pour en apprendre plus. Patience.

Ta solitude s’envole lorsqu’une jeune femme vient s’installer à tes côtés. « Bonsoir. » Lances-tu en réponse, un fin sourire sur le bout des lèvres. « Le vin est très bien. » Tu as déjà goûté un vin meilleur, mais tu as aussi connu bien pire. Vraiment pire, mais ce n’était pas la qualité que tu cherchais à l’époque, fuyant le luxe et les responsabilités que ta mère voulait te donner. Tu en as fait des conneries plus jeune, alors tu n’es pas bien placé pour surveiller les jumeaux. Pourtant tu ne peux pas rester les bras croisés quand tu sais qu’ils pourraient se retrouver dans les ennuis jusqu’au cou. Tu as de l’expérience grâce à tes idées à la noix, alors si tu peux leur éviter quelques problèmes, tu es prêt à risquer de t’attirer leur foudre s’ils découvrent ce que tu es en train de faire.

Une lueur amusée se glisse dans tes yeux lorsque la jeune femme essaie de deviner tes préférences. Tu sens que ce n’est pas une cliente, qu’elle essaie de te cerner pour mieux te conseiller. Une part de toi a envie de jouer, de tester pour voir à quel point elle arrive à capter ce que les gens désirent. Est-ce qu’elle a fait la même chose avec tes enfants ? Peut-être avec ton fils. Sindri est moins décidé que sa sœur. Mysie a souvent une idée bien arrêtée quand elle se lance dans quelque chose. Mais encore une fois, tu peux très bien te tromper. Les jumeaux ne se sont encore jamais confiés à toi sur ce sujet. « Ne seriez-vous pas en train de me pousser à prendre un verre de rhum ? » Tu pourrais très bien te laisser tenter, parce que ce n’est pas deux verres qui vont te mettre dans le mal, mais tu n’es pas là pour ça.

Tu pourrais être honnête, lui avouer que tu viens juste voir ce qui se passe par ici, car tu ne peux pas t’empêcher d’être inquiet pour tes enfants, mais tu n’as pas encore envie de montrer cette part de toi. Peut-être que ça viendra. « J’ai entendu de très bons échos sur les soirées par ici, je me suis dit qu’il était grand temps d’aller voir par moi-même si la vérité a été embellie ou non. » Aucun mensonge, tes amis t’ont déjà parlé de l’Anémone à plusieurs reprises. « Je peux déjà dire que le spectacle est à la hauteur des rumeurs. » Tu as eu le temps d’admirer la danseuse qui captive les regards de l’assemblée. Sa voix est tout aussi agréable, accompagnant à la perfection la mélodie.

« Je serais curieux de voir ce que vous pouvez me conseiller. » Tu es curieux de voir si la jeune femme va te faire des propositions ou si elle va essayer de te cerner un peu plus. Tu ne lui as donné aucune information particulière sur ce que tu recherches. Tu ne veux rien pour toi. Tu veux juste découvrir ce que tes enfants font, à part boire un verre et profiter des plaisirs offerts sur le navire.

(c) DΛNDELION

Mer 30 Oct 2024 - 10:08

There’s nothing to worry about

ft @Nikolas Maeda

[ L’an 31 _ Litha _ jour 51 ]
Un compliment sur le vin, Vesper fait élargir son sourire, creuse les fossettes parallèlement sur son minois. - Ravie de l'entendre. Le vin est un vin de qualité, il n'est pas une simple piquette car Cosmos sait les sélectionner, cependant il n'est certainement pas le meilleur vin de l'Archipel, ils ont des budgets à respecter. La capitaine veille au grain en ce qui les concerne, à noter la moindre dépense dans des cahiers, à scruter le moindre chiffre invraisemblable pour le discuter : elle sait d'avance si on ne lui dit pas la vérité quand à ses chiffres, éprise de contrôle sur les affaires commerciales de son empire flottant. Elle a un bon nombres de lippes à nourrir, de nombreuses fleurs à sa charge sur qui elle doit veiller et ce jardin est étrangement couteux. Il est plus qu'une simple lubie, elle s'efforce de faire fleurir l'effet utopie.

Attablée à côté de l'homme, elle jette un regard à celui qui prend par le bras Jasmin. La fleur s'enfonce avec l'homme dans l'une des cabines les plus reculées, tandis que l'amusement se lit dans l'œillade à proximité. La maîtresse des lieux se fait prendre à son propre jeu, mais elle ne cherche pas à se faire discrétion, plutôt à pousser délicatement à la consommation. - Moi ? Vous poussez ?... Oh. Ce serait mal me connaître. En effet, c'est Hortensia qui pousse les êtres en dehors du bateau, quand il y a des débordements, pour les vagues nettoient les ouvrages des mauvaises actions. Datura, elle, n'est que vile suggestion, démon qui pousse au vice pour vivre de l'humaine damnation, se satisfait de l'irresponsable déraison. - Non, non. Je suis plus du genre à vous encourager. Cosmos prépare de très bons rhums arrangés. Vous n'allez tout de même pas vous contenter d'un simple verre de vin. Il serait hommage de ne pas faire honneur aux autres alcool proposés, il serait dommage de ne pas céder à la gourmandise promise au buffet, il se serait vain de ne pas se laisser tenter.

- Oh, vraiment ? Encore une fois, vous me flattez. Ses yeux le scrutent, la châtain penche la tête, une lueur d'amusement bouillonne dans ses iris. - Les rumeurs, vous-dites ? J’espère qu'elles n'ont pas trop exagérées, alors. Autant récupérer les informations qu'elle peut avoir à son propre sujet, autant se délecter des mots qui s'éparpillent dans l'Archipel ou à Oshaara : elle pêche les mots, cherche toujours à démêler le vrai du faux, car elle le sait, l'on peut tout faire chanter aux mots. Belles promesses, atrocités, compliments déguisés, seules comptent les actions en réalité. - Mais dites-moi... c'est vraiment les soirées qui vous ont attiré jusqu’ici, ou avez-vous d'autres intentions en tête ? Elle marque une pause, son sourire s’élargissant, tandis que l'homme demande conseils.

- Ce que j'ai à proposer... L'homme ne cherche pas à s'enticher d'une fleur de joie, il ne cherche pas les jeux de chaire, elle l'a bien compris Datura. Sinon, il aurait probablement déjà cédé, où aurait offert ses œillades à la charmante compagnie qui bourgeonne sur le pont. Il cherche autre chose. S'il avait voulu jouer à des jeux de dés, le jeu du couteau où d'autres jeux pirates, il serait certainement allé dans l'espace dédié, là où les regards se parlent plus que les lèvres. - Et bien... Vous n'avez pas l'air de chercher un homme, une femme ou une personne en particulier, et je suppose que si vous vouliez jouer, vous le feriez déjà. Pourtant quelque chose échappe à la femme, elle ne saurait mettre la main sur cette information, sur l'engrais qui pousse l'homme à venir s'exposer dans le jardin des désirs. - Je peux vous proposer éventuellement d'autres mets...

Sur l'Anémone, il n'y a pas seulement que désir, plaisir, envie que l'on assouvie. Les personnes souvent trop alcoolisées, délaissent contre leur propre plein gré secrets et indésirées communications. Datura rapproche pétales et racines, fait glisser un peu plus son siège à proximité. - Je peux échanger renseignements et indications... Mais c'est à votre guise. Ce n'est qu'une invitation. Puis elle se redresse, s'éloigne doucement, laisse la proposition germer ou mourir à jamais, tandis qu'elle reprend sa position initiale.

(c) DΛNDELION

Mer 30 Oct 2024 - 17:58

There’s nothing to worry about

ft @Vesper Caliban

L’envie d’être raisonnable commence sérieusement à vaciller avec les paroles de la jeune femme. Tu n’es pas du genre à te laisser convaincre si facilement, mais le petit jeu auquel vous jouez t’amuse au point de consentir à consommer un peu plus que ce que tu avais prévu initialement. De toute façon si tu veux comprendre ce qui se passe sur ce navire, tu ne dois pas rester là sans rien dépenser ou tu risques de te faire mettre à la porte. Ou passer par dessus le bord ? Ça semble nettement plus efficace comme solution pour se débarrasser des personnes qui mettent le bazar ou qui espèrent profiter gratuitement. Tu aimerais presque assister à un tel spectacle, tant que ce n’est pas toi qui termine à l’eau. « Dans ce cas, je vais peut-être me laisser tenter par un verre de rhum, pour voir si Cosmos les prépare si bien. » Tu ne dis pas totalement oui, mais tu ne rejettes pas la proposition.

Les rumeurs sont toujours à prendre avec des pincettes, mais tu fais confiance à tes amis pour ne pas te raconter des histoires trop enjolivées. Tu as quand même eu plusieurs sons de cloche, te permettant de te faire une rapide idée de l’ambiance sur l’Anémone. Il te manque juste le ressenti de tes enfants. « Qui sait. Les éloges étaient sincères. Tous ceux qui sont venus sont repartis après avoir passé un bon moment. » Et pour le moment, tu comprends ce qui a pu les séduire. Toi-même tu aurais pu te laisser emporter par l’ambiance. Mais comme la jeune femme le suspecte, tu n’es pas là pour profiter des plaisirs ou des jeux, tu es venu pour autre chose. Elle a rapidement compris, même si ce n’est pas très difficile de le comprendre, tu n’accordes aucun intérêt à ce qui se passe autour de toi. Tu observes juste chaque fleur, chaque client, qui s’active devant toi, cherchant des indices pour découvrir quelques secrets cachés qui te permettront de protéger tes enfants ou de te rassurer si jamais il n’y a rien à trouver.

Tu ne réponds rien, laissant planer le suspense encore quelques instants. Tu préfères questionner la jeune femme sur ce qu’elle peut te proposer. Elle met rapidement de côté les plaisirs intimes et les jeux. Tu as déjà repéré l’espace où tu pourrais perdre de l’argent à divers jeux. Tu te demandes si les jumeaux se laissent tenter. Ils sont majeurs, ils font bien ce qu’ils veulent de leur argent, mais s’ils viennent se plaindre qu’ils ont besoin de plus, tu te méfieras. S’ils ont tout perdu à cause des dés ou de la malchance, tu n’iras pas les plaindre. Et surtout, tu refuseras de leur donner plus d’argent de poche. Ils doivent assumer leur choix. Mais peut-être qu’ils ne touchent pas à ça et qu’ils se contentent de boire un verre et de passer un bon moment avec l’une des fleurs. Maintenant tu te demandes s’ils sont comme toi, peu intéressés par le genre de la personne, ou s’ils ont une préférence. Hmmm. Imaginer des hommes tourner autour de tes filles t’agace toujours autant.

Et la proposition tombe. La jeune femme parle d’échanger des renseignements. Là, ça devient enfin intéressant pour toi. Tu ne sais pas si elle tente ça par pur hasard ou si elle commence à se douter que tu es en recherche de quelques informations. Ton sourire s’étire un peu plus, ravi de la tournure que prend la discussion. Tu sens que tu as assez joué, alors tu es prêt à jouer cartes sur table. « Des renseignements, hmm. » Lances-tu, l’air de rien, pourtant tu as déjà mordu à l’hameçon. « Seriez-vous prête à satisfaire la curiosité d’un père qui s’inquiète pour ses enfants ? » Et voilà, la vérité est lancée. Peut-être que la jeune femme te fera comprendre qu’elle a d’autres plantes à cultiver et que tu pourras te débrouiller pour découvrir ce que les jumeaux font. Peut-être qu’elle acceptera de te donner un coup de main pour soulager ton inquiétude.

(c) DΛNDELION

Dim 3 Nov 2024 - 0:36

There’s nothing to worry about

ft @Nikolas Maeda

[ L’an 31 _ Litha _ jour 51 ]
L'art de la capitaine est l'art de convaincre : convaincre les fleurs de venir à ses côtés, dans cet énorme jardin où grandissent les tiges souvent maltraitées par le passé, la société, les familles, ce qu'on a dicté, loin les chaînes dont elles se sont détachées. L'art de convaincre femmes, hommes, personne qu'elle n'est qu'humanité, qu'elle n'est pas bête apprivoisable, capturable, semblable invraisemblable. L'art de de convaindre la clientèle de céder aux achats, aux vices, aux fleurs, aux jeux. L'art de convaincre s'apprend avec les mots, avec le besoin de contrôler l'environnement, avec cette hargne de modeller l'environnement pour qu'il finisse par se conformer aux envies, mais quelque chose finit toujours par s'échapper. Quelques fois, même les fleurs se font la male, quelques fois, même la clientèle sème scandale, dans cette ydille il faut se satisfaire des opportunités, alors quand l'inconnu en face commence à se laisser tenter, Datura tente de tirer un peu plus la tige de son côté : l'alcool et Cosmos devant ses meilleurs alliés. - Allons-y alors. Je pense que vous ne serez pas déçu. Vesper offre des signes de main à Cosmos, mime le chiffre deux à l'aide ses doigts fins, il fronce les sourcils quelques instants, le temps de saisir avant de mimer un air taquin. L'homme commence à s'agiter, prépare les boissons, continue de servir tandis que continue la soirée.

Le sourire imbibé contre les lèvres, elle s'habille d'une certaine satisfaction, aime le jeu qui est en train se dérouler, se nourrit des compliments offerts. - Alors tant mieux. Je suis ravie de l'apprendre. Elle aimerait savoir ce que d'autres peuvent penser de son navire, elle est certaine que l'on y fait de bon marchés, mais elle aimerait connaître aussi ce qu'elle pourrait améliorer. Cela dit, elle ne changera pas de personnel, elle y est devenue probablement trop attachée, regrette encore les départs imprévus des fleurs qui aujourd'hui se montrent introuvables, comme Tournesol, qu'elle n'a plus jamais revu.

A l'autre bout de la table, une autre fleur vient apporter le service à la table, tandis que Cosmos a déjà chiffré les rhums. - Merci. Les verres sont aromatisés avec les fruits de l'île, avec les épices dont disposait Cosmos lorsqu'il est allé au marché. Il les a fait trempé dans la préparation pour que les saveurs simbibent longuement. - A notre rencontre. Que Datura prononce avant d'approcher ses lèvres souriantes du verre pour n'en boire qu'une partie. Il ne faudrait pas qu'elle finisse morte saoule avant la fin des sérénades et cérémonies. - Des renseignements ? Vous savez, rien n'est gratuit sur ce navire... En effet, sur ce navire, rien n'est réellement gratuit, à part les spectacles, mais l'on finit toujours par payer pour une consommation, l'on finit toujours par payer le regard de trop quand se réveillent les frissons, l'on finit toujours par céder aux jeux de cartes ou de dés sur les tables des parieurs, l'on finit toujours par cracher de sa monnaie sur l'Anémone : car c'est un business. Il faut alimenter la réputation de ce navire, de ces fleurs par dizaines, des amusements proposés, des joies et des mets entreposés. Vesper a monté son empire, mais la liberté n'est pas gratuite, il lui faut travailler, comme les autres. Il faut faire des affaires, mais elle a rapidement appris à s'y faire, à se plaire dans le monde commercial maritime. Il faut apprendre à séduire, à manipuler, à tendre des pièges, à rester la monstresse prédatrice bien cachée derrière les sourires commerciaux.

- La curiosité d'un père vous dites ? De quels enfants me parlez-vous ? Vesper ne voit pas car depuis qu'elle est Datura, elle s'entête à ce qu'aucun enfant se caresse la carcasse de ce navire. Elle aime trop les bambins pour ne vouloir les protéger, pense parfois à ceux qu'elle a chérit, ceux à qui elle n'a pas achevé la vie. Elle se demande ce qu'ils sont devenus parfois, sans savoir s'ils vont revenir venger les parents qui ont bousillé la vie de nombreux esclaves, ne se doute pas du sort que leur a réservé l'ainé pour qu'ils ne reviennent se venger. Alors l'oeillade fine, elle jette un coup d'oeil curieux à l'inconnu, car les femmes de ce navire abandonnent leurs marmots ou retournent sur les îles vivrent avec ce dernier. S'il est parent d'un de ses marmots, elle n'a aucune idée de ce qu'ils sont aujourd'hui devenus, ces marmots sans père, délaissés, offerts dans des couvants ou dans des monastères. - En général, je tiens les enfants éloignés de mon navire, vous savez... Sans se douter de la situation, de l'âge des marmots de son nouveau client. Néanmoins, elle admire l'implication du géniteur pour ses enfants, si bien qu'elle ne peut avoir un peu d'empathie vis à vis de la situation.

(c) DΛNDELION

Dim 3 Nov 2024 - 22:19

There’s nothing to worry about

ft @Vesper Caliban

Être raisonnable en soirée c’est souvent un doux rêve, une belle illusion à laquelle tu ne crois plus vraiment, surtout pas en connaissant ton passé de fêtard. Et même si tu ne comptes pas revenir dans un état pitoyable -tu n’as pas envie d’agacer ta femme, tu es prêt à boire un peu, surtout si ça peut te permettre de prolonger ton séjour sur le navire. Tu es censé être un client comme les autres qui vient consommer, que ce soit de l’alcool ou des plaisirs divers et variés. Tu n’es pas là pour profiter sans y laisser quelques nodos. Alors tu acceptes le verre de rhum, un peu curieux de voir à quel point Cosmos s’en sort. Vu ton premier verre, tu sens que tu ne seras pas déçu, comme le dit la jeune femme.

Après avoir mentionné quelques rumeurs positives que tu as pu entendre sur l’Anémone, vos verres arrivent enfin. Le service est rapide, encore un point qui fait honneur aux échos de tes amis. Tu attrapes ton verre, sentant déjà l’odeur des épices venir chatouiller ton nez. Pas déplaisant, penses-tu, en offrant un sourire à la jeune femme. « À notre rencontre. » Tu répètes les mêmes mots avant de venir boire une gorgée de ta boisson. Le rhum efface les dernières traces du vin fruité que tu viens de boire, laissant ainsi place aux épices et aux fruits qui aromatisent l’alcool. Ok. Tu reconnais que Cosmos s’en sort pas si mal. Le rhum n’est peut-être pas d’exception, mais ainsi aromatisé, même le plus basique serait sublimé.

Tu jettes un coup d’oeil au barman, avant de reporter ton attention sur la jeune femme qui te rappelle que rien n’est gratuit. Tu souris un peu plus, amusé. « L’idée de vous voler ne m’effleurerait même pas l’esprit. Je n’ai pas envie de finir par dessus le bord. » Tu te dis que ça doit arriver de temps en temps, quand les clients dépassent les bornes. Un petit plongeon dans l’eau aide souvent à rafraîchir les idées et à calmer les ardeurs. Mais, c’est comme finir en vrac, ce n’est pas dans tes projets pour la soirée. Tu es juste venu chercher des informations sur ce que viennent faire tes enfants, tu es donc prêt à payer, sauf si tu sens que la jeune femme compte t’embobiner pour protéger la vie privée de ses clients. Après tout, qui te dit qu’elle voudra vraiment te donner des informations sur les jumeaux, simplement parce que tu prétends être inquiet pour eux ?

Un rire franc franchit tes lèvres. La jeune femme pense que tu parles d’enfants trop jeunes pour venir sur le navire alors que tes jumeaux ont déjà dix-neuf ans. Déjà. C’est fou comme le temps passe vite. Tu les revois encore, haut comme trois pommes, à te supplier de relire pour la cinquantième fois leur histoire préférée du moment. Ça te manque, et si maintenant ils n’ont plus besoin de toi pour ces petites choses, tu comptes toujours t’assurer qu’ils ne risquent rien. Que ce soit eux ou Jezabell. C’est ta femme qui l’a adoptée, mais tu la considères comme ta propre fille depuis plusieurs années maintenant.

Le quiproquo t’amuse grandement. Et si ça te titille de le faire durer un peu, tu te décides à dire la vérité. « Mes enfants ont bientôt la vingtaine. » Dans une petite année. Tu n’as pas trop envie de penser à ça, déjà que tu as du mal à les voir comme des adultes parfois, alors qu’à leur âge tu étais marié depuis trois ans et que tu donnais naissance à tes premiers enfants. Premiers et derniers. Vous n’avez jamais réessayé d’avoir des enfants, sûrement parce que tu n’étais pas prêt à assumer tout ça à l’époque. « Ils ont parfaitement l’âge de venir ici. Mais je n’y peux rien, je m’inquiète pour eux. » Tu hausses les épaules, n’ayant pas la moindre honte à assumer ton côté papa poule. Tu l’as longtemps évité, mais maintenant tu l’acceptes, au grand dam de tes enfants.

Tu bois une longue gorgée de ton rhum avant de reprendre la parole. « Si je vous dis que ce sont des jumeaux, est-ce que ça vous rappelle des clients ? » Tu te dis que des jumeaux qui viennent ensemble, ça ne doit pas courir les rues. Surtout avec ta fille Mysie qui a une personnalité assez forte. Tu es persuadé qu’elle s’est faite rapidement remarquer, comme tu aurais pu le faire à son âge.

(c) DΛNDELION