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Twenty years to go || Dante || Flashback

Hundread Maelmuir
Moussaillon à l'abordage !
Hundread Maelmuir
Hopes
Miscéllanées : Twenty years to go || Dante || Flashback StxKp

Âge : 46 ans.
Pronom : Can you be my friend tonight? My day is gone, my body light. Can you take me as I am, a heavy soul, a hopeful man?
Coeur : Will you wander here some day, will you turn up unannouced with some new things you want to say?
Origines : Can you hold me to my word? My nights are cold, my memories blurred.
Clan : Will you laugh when I am slow? Will you get me if you need me, and be fine if you don't?
Sang : Plutôt humain, même s'il adore se déguiser et s'infiltrer.
Pouvoirs : Aucun pouvoir, il est juste sympathique.
Boussole : Sur le pont d'un navire, le toit d'une jolie maison qui ne lui appartient pas, dans des cuisines où on l'a laissé entrer, ou en train de faire du shopping plus ou moins légal.
Aventures : Flashbacks :
Ash, Dante, Velizar
Temps présent :
Cyan, Aes, Cyan, New Calypso Team

Inventaire : *Plume chanteuse
*Montre à gousset
*Eventail
*Bougie

Irl : Pronoms masculins pour un ressenti plus fluide.
DC : Egor Arseniev.
Faceclaim : Fero Janicek.
Crédits : Hermand.
Bones
   
Le canot débarqua à l'aube, dans une atmosphère grise de mauvais augure. Les rameurs furent soulagés de toucher au rivage et de pouvoir faire demi-tour, une fois leur chargement déposé. Cette île ne leur disait rien qui vaille. On a beau savoir qu'il n'y a plus de dragons, difficile de ne pas évoquer les anciennes légendes en voyant surgir des flots ces hauts crocs de pierre éclaboussés d'écume. D'ailleurs, le passager n'était pas plus rassurant. Il n'avait guère parlé au cours de la traversée, à laquelle il ne s'était joint que tardivement, alors que l'on quittait le port. Il avait vaguement fait allusion à une curiosité incompréhensible pour les ressources locales, les arbres à pain ou quelque chose d'approchant, et les avantages qui pourraient en être tirés. Qu'on le largue au passage sur cette île en particulier, avec quelques effets personnels, et il explorerait tranquillement pendant les quelques mois qu'il faudrait au navire pour repasser en sens inverse. C'était un risque énorme à prendre : et si le navire faisait naufrage sur Jupiter Reef tout proche ? Et s'il était empêché par une quelconque tempête de se rapprocher de l'île sur son retour ? Et si Hundread n'était pas au rendez-vous sur la plage, retenu dans les jungles pour une raison ou une autre, et était supposé mort et abandonné là... Et si quelqu'un à bord indiquait sa position à quelque trafiquant, qui passait le capturer, laissant supposer sa mort ? On lui avait bien demandé s'il avait de la famille, des proches qui savaient dans quelle direction il allait. Il avait souri comme si la question lui semblait ridicule. Non, il avait fréquenté deux ans plus tôt une sorte de vieil alchimiste qui lui avait parlé de cette île perdue, et une carte où elle était localisée, et les étoiles pour s'assurer de sa direction. C'était tout. Bah ! Des fous qui se perdaient en mer pour des raisons comprises d'eux seuls, on en avait déjà rencontré et on en rencontrerait d'autres.

Le dernier aperçu de cet oiseau rare fut une silhouette irréelle qui marchait vers l'abri des rochers, traînant le coffre qui abritait de quoi survivre pendant ces quelques mois. Une chemise de toile écrue qui flottait autour de son torse, délacée sur le col pour le laisser profiter de l'air marin, un pantalon noir roulé jusqu'aux genoux et les pieds nus : il avait débarqué en marchant dans les vagues, son coffre sur l'épaule, et ne tenait pas à endommager déjà les bottes qui lui seraient sans doute précieuses, au cours de son séjour. Puis il disparut dans le néant de l'île alors que le navire reprenait le large. Dès lors, n'importe quoi pouvait lui arriver. C'est ce qu'il avait voulu, pour autant qu'il semble vouloir quelque chose. Une ou deux personnes à bord se demandèrent, au cours des jours suivant, ce qu'il était advenu de lui, puis on pensa à autre chose. Il y avait du travail à faire.

Sur l'île Incoln, qui ne portait ce nom que dans le langage des plus érudits, et pour tout autre n'était qu'un rocher sans intérêt, Hundread commençait son exploration. Il avait établi son camp de base dans une caverne à l'écart des flots, et descendait chaque jours dans la jungle de l'intérieur pour tâcher de relever les points de repères mémorisés auprès de son alchimiste. Car ce dernier lui avait surtout confié l'emplacement d'un trésor, bien caché dans sa jeunesse et désormais inaccessible pour ses vieux os. Il autorisait bien sûr l'aventurier à se servir, tant qu'il lui rapportait un certain appareil d'ingénierie conçu par son ancien maître, le légendaire Tchimy Russ, qui l'avait mis à l'abri là-bas en déclarant que l'humanité n'était pas prête. Honnêtement, pour Hundread ça n'avait strictement aucun intérêt. Il ferait sa part du marché si ce n'était pas trop difficile et si ça ne mettait pas sa propre vie trop en danger, mais surtout il allait remplir son coffre de joyaux et de bijoux, et il serait parfaitement heureux... jusqu'à ce que la vie l'oblige, irrémédiablement, à tout revendre pour subsister, ou qu'on lui vole ses affaires. Il ne réfléchissait pas si loin. Il se promenait entre les arbres si hauts que leurs branchages formaient des étages aux différents écosystèmes. Il les escaladait parfois pour obtenir une meilleure vue, rencontrant sur son chemin des créatures qu'il n'avait jamais approchées. Et il suivait petit à petit la piste du trésor, en relisant la carte où quelques indications étaient notées, remplaçant les noms des villes les plus connues par de discrets messages secrets. L'esprit fixé sur son rêve, il remarquait à peine le parfum minéral de l'orage approchant, la mousse gluante sous ses pieds, ou les moustiques.
La solitude n'était vraiment pas un problème.
Dante O'Broin
Moussaillon à l'abordage !
Dante O'Broin
Hopes
Miscéllanées :
Twenty years to go || Dante || Flashback F2877dc1dd828db942cdb3b7e94f91d0346c55d5

« j'en ai poursuivi des fantômes
presque touché leurs ballerines,
ils ont frappé fort dans mon cou
pour que je m'incline »


e s t - c e . q u e . c e . m o n d e . e s t . s é r i e u x ?

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Twenty years to go || Dante || Flashback 2e09817efad42c1d28222eac9c5b7ad09884f578Twenty years to go || Dante || Flashback 3c02a74f358780fac692569750dde3126fc0e441


Âge : vieille âme, cinquante deux ans tassés de galères propres et figurées.
Pronom : de genre masculin, pronoms en conséquence.
Coeur : sûrement qu'il grogne, si on lui demande, qu'il dit que ces choses-là ne sont pas pour lui, et ne l'ont jamais été. par-delà les eaux, cependant, la vérité vogue au gré de ses envies, et s'en vient à l'abordage de ses plages désertes quand son cœur à elle s'ennuie.
Origines : né aux Quatre Vents sur l'île de Jahar, il y crèvera sans doute.
Clan : autrefois propriété et chien de chasse de la famille Vestrit pendant des années, allégeance forcée aux pieds des Ozova.
Sang : Hybride
Irl : Masc. - il/lui
DC : Merle De Borhea
Faceclaim : Toby Stephens
Crédits : ange
Trigger : veines (mention & actions)
Warning : automutilation, autodestruction, dépression, mascu. toxique, esclavagisme, violence physique, traumatisme
Bones
online
   
King Rat
I took your laugh by the collar
and it knew not to swing


✦✦✦

23 AP. BDA ― tw : angoisse, insecte, traumatisme (perte d'un enfant).

Lorsqu'il a ouvert les yeux, ce matin, c'était pour sortir d'un cauchemar. Ce genre de cauchemar trop lucide qui se nourrit des angoisses pour mieux les digérer et les réinjecter directement dans le sang. Ces démons du sommeil qui vous écrasent d'un poids aussi énorme que la culpabilité que vous portez, elle-même source de cette angoisse qui vous empoisonne. La cruelle loi des survivants, de ceux qui cherchent vainement la rédemption, un salut quelconque. Les yeux bleus de Dante se sont ouverts sur le plafond de la cale, ce matin. Il y a vu un insecte ramper, puis a tout de suite poussé un soupir. Pas pour la blatte, non, mais pour les images qui restent à lui hanter le corps et l'esprit. Ça fait pourtant quatre années qu'elles ont disparu : quatre années qu'on essaye de le convaincre qu'il faudrait lâcher l'affaire. Tu la r'trouveras pas mon vieux, ta p'tiote, de ces mots qu'il ne faut pas lui dire trop près, où le coup part tout de suite. Son camarade de beuverie de la veille en a fait les frais, et le Vautre a laissé le soin à ses autres camarades d'aller le chercher à l'eau alors qu'il hurlait entre deux tasses de mer.

Ce n'est pas très reconnaissant, mais si Dante O'Broin était quelqu'un de reconnaissant, ça se saurait.

La traversée s'est faite depuis Jahar directement. En catimini, sans rien en dire à personne, surtout pas à son équipage. Mog, son second sur le Cyclope, n'aurait été en mesure de comprendre son souhait de se rendre seul sur cette île paumée. Mog aurait dit que c'est de la merde, ton idée, et que même si Alma était vivante quelque part, un miroir supposément magique montrant à qui le veut la personne de son choix, ça n'existe que dans les bouquins qu'il lisait à la gosse. Et c'est vrai, il aurait raison Mog, Dante en a pleinement conscience. Pour autant, le Vautre est aveugle, incapable d'accepter depuis quatre ans la plus triste vérité à laquelle un parent puisse faire face. Il y a toujours un espoir, se dit-il. Mais les espoirs, en plus d'être des braises dans la neige à mesure que le temps passe, sont piétinés par ces foutus cauchemars en spirale qu'il n'a de cesse de faire, chaque fois qu'il ferme les yeux. Il lui faut s'assommer avec de quoi se mettre dans le gosier pour qu'il espère trouver un sommeil un tantinet plus calme — et bien sûr, ça ne marche pas. La preuve en est, les visions d'horreur sur sa fille et la sensation d'impuissance sont encore de mise pour cette nuit. En se levant, avec un mal au crâne monstrueux, il se dit qu'il n'a simplement pas assez bu.

Malgré l'incident d'hier soir, le crapaud pipelette à tête blonde qui lui servait de comparse l'a chaleureusement salué. Ce à quoi Dante n'a répondu que par un grognement, et c'est, il faut le reconnaître, déjà beaucoup pour Dante. Faute au soleil, sûrement, qui filtre à travers cette purée de pois infecte, diffuse ses rayons et l'aveugle atrocement alors qu'il vient à peine de sortir de la cale. On l'informe que sa destination se trouve un peu plus loin au Nord, et il acquiesce. C'est rapidement qu'il se joint à l'équipage pour aider à la manœuvre ; on y voit pas à cinq mètres. La zone est dangereuse. Pleine de rochers à bâbord comme à tribord. On ne s'approche pas de ces îles, sur Jahar, elles ont mauvaise réputation. Alors le Vautre a discrètement dégoté un navire de sudistes ignares qui ont pu faire leur beurre dans la bourse de nodos glissée sous le nez du capitaine. L'équipage ne le sait pas, et ce n'est pas son problème à lui.

Son problème, c'est quand il descend enfin de la barque qu'on lui a aimablement léguée (il l'a achetée, c'était dans le contrat de base). Parce qu'elle n'a rien d'une île rocheuse, cette île de merde. Il est à peine arrivé qu'il descend sur ce qui s'apparente à un banc de sable, mais le pire, ce sont les arbres qui l'accueillent. Et y en a plein, des cons de conifères. Il jure, les bottes trempées, tractant comme un bœuf de carrière ce qui sera son navire de fortune pour le retour. Il y a plus malin, mais il se flatte déjà d'y avoir pensé. L'île habitée la plus proche, il l'a déjà repérée. Elle est à peu près par là.

Voici donc Sommar, à en juger par les instructions qu'il a proprement notées dans son petit calepin. Instructions obtenues de la meilleure des façons : avec le consentement plein et entier du sachant. Pas même besoin de lui foutre un poing pour le forcer à parler, pas même besoin de d'acheter son honnêteté. L'érudit lui a tout dit bien volontiers, à la suite d'un service rendu, trois fois rien, juste la disparition pleine et entière d'un joaillier rival, rien de bien méchant en somme. Peu importait le Vautre, en vérité, puisque ce qui lui importait, c'était de mettre toutes les chances de son côté pour retrouver ce qu'on lui a volé. Et Sommar, c'est encore sa meilleure chance. Sa meilleure chimère, aussi. Mais à force de trop cauchemarder, il faut aussi parfois s'autoriser à rêver.

C'est au matin qu'il a débarqué, Dante. Il a rôdé à travers les cimes, avec sa peau de bête sur le dos, jusqu'au zénith. Très vite, les moustiques sont venus bourdonner à ses oreilles, et il lui a fallu se claquer la face plus d'une fois pour réussir à en tuer au moins un. C'est qu'il les attire toutes, ces sales bêtes. Dès qu'il y en a une, c'est pour sa pomme — la bonne nouvelle, c'est que là où il y a de la vie, il y a de la nourriture. Il s'est équipé du matériel nécessaire pour chasser, dépecer au besoin, mais s'attendait à devoir chasser des oiseaux ; au détour d'un sous-bois, il a aperçu une famille de chevreuils partir en courant, disparaître dans la brume pour ne laisser plus que le bruit sourd de leur galop faire écho sous la canopée. Il a levé les yeux, Dante, comme s'il avait pu voir les sons des cervidés, puis a buté dans quelque chose : les restes d'un repas abandonné là. S'il est sûr qu'on trouve bien des os dans la nature, les quignons de pain moisi, beaucoup moins. La découverte lui a fait prendre une forte inspiration : il n'est pas expert en moisissure sur pain, mais il reste le fin limier des Vestrit, et assure que ce repas n'a pas plus de quelques jours.

La journée est avancée, le brouillard s'est à peine dissipé et la gueule de bois semble être passée. Au loin, on entend déjà gronder l'orage qui ne dit rien qui vaille. Le Vautre a réajusté sa large peau d'ours noire sur son dos (il paraît que ça lui donne des airs de légende, de loin), et armé son fusil à silex au cas où il lui faudrait l'utiliser en vitesse. Et il a bien fait. Parce qu'il a tout de suite mis en joue cette silhouette qui n'est ni celle d'un chevreuil, ni celle d'un félin, mais bien celle d'un humanoïde, quel qu'il soit. Il croit pourtant confondre chevelure et crinière, de loin, sa vue a baissé depuis le temps. Lui, il s'est immobilisé un instant, le brillant de son canon créé un reflet dans les arbres. Il s'est approché, doucement.
Très doucement.
Hundread Maelmuir
Moussaillon à l'abordage !
Hundread Maelmuir
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Âge : 46 ans.
Pronom : Can you be my friend tonight? My day is gone, my body light. Can you take me as I am, a heavy soul, a hopeful man?
Coeur : Will you wander here some day, will you turn up unannouced with some new things you want to say?
Origines : Can you hold me to my word? My nights are cold, my memories blurred.
Clan : Will you laugh when I am slow? Will you get me if you need me, and be fine if you don't?
Sang : Plutôt humain, même s'il adore se déguiser et s'infiltrer.
Pouvoirs : Aucun pouvoir, il est juste sympathique.
Boussole : Sur le pont d'un navire, le toit d'une jolie maison qui ne lui appartient pas, dans des cuisines où on l'a laissé entrer, ou en train de faire du shopping plus ou moins légal.
Aventures : Flashbacks :
Ash, Dante, Velizar
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Inventaire : *Plume chanteuse
*Montre à gousset
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Irl : Pronoms masculins pour un ressenti plus fluide.
DC : Egor Arseniev.
Faceclaim : Fero Janicek.
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La progression est lente, mais inexorable. Hundread ne brûle pas les étapes. Ce serait tentant, avec toute la carte sous les yeux : essayer de sauter directement à la case finale, en la repérant du haut d'un pic pour s'y précipiter. Mais sur ce terrain escarpé, chaque mouvement a son importance, et s'articule au fil d'une chaîne qui respecte sa propre logique. Et à défaut d'être assez érudit pour déchiffrer cette logique, la reprendre à son compte, Hundread est au moins assez philosophe pour admettre qu'elle lui échappe. Il suit les instructions, c'est presque comme un jeu. Et à chaque nouveau tournant, alors qu'il contemple l'environnement qui l'entoure, le signe suivant prend bientôt sens.

Sa quête l'a ramené au bord de l'eau. Un lac d'eau douce cette fois, où une sorte de long serpent d'eau a disparu en le voyant arrivé, argenté et paisible comme un dieu des courants froids. Sa belle assurance s'est changée en grimace. Il a eu peur de comprendre, mais comment renoncer maintenant ? La carte déposée à ses côtés, sécurisée par une grosse pierre qu'il y a posée pour éviter qu'elle ne s'envole, il est resté un temps à observer ce miroir sombre et tentateur. Juste un léger tremplin immergé, puis un à-pic ténébreux. N'y avait-il pas d'autre voie à suivre ?...

A sa dernière étape, il était descendu dans un gouffre où il avait recueilli deux "yeux" disposés sur un visage paréïdolique sur la paroi, deux lourdes pierres, qui contenaient sans doute du minerai de fer. Il devait maintenant les transporter jusqu'à la prochaine épreuve de cette chasse au trésor... et là, les échanger comme une troisième, placée à la pointe de cette petite avancée rocheuse, mais invisible à ses yeux. Elle était invisible parce qu'elle se trouvait au fond de ces eaux opaques, où il se voyait un peu trop nettement alors qu'il se déshabillait. Le voici maintenant qui entre dans l'eau en frissonnant. Un bon feu sera nécessaire en sortant de là. Mais il est trop curieux de voir à quoi la troisième pierre va ressembler, et ce qu'elle lui apprendra sur la prochaine étape indiquée : une cryptique affaire de clé et de serrure, localisée plus au Nord, à une heure de marche. Tout pourrait aller très vite... Il pourrait en finir avant la nuit, et dormir en paix, soulagé d'avoir survécu à cette partie de son errance, celle qui lui posera sans doute le plus de difficultés.

Seules ses épaules émergent encore, alors qu'une intuition soudaine l'arrête dans son mouvement. Il se sent observé. Le serpent l'attend-il au fond des eaux ? Etrangement, il ne le craint pas. Non, ce qui l'horripile, c'est la sensation de ne pas être seul sur cette île déserte. Et soudain, il repère du coin de l'oeil un éclair qui n'est dû à aucune écaille animale.

Son regard se tourne vers les hauteurs escarpées qui le surplombent, et il dévisage brièvement l'arme qui le menace. Quelqu'un tient cette arme, mais les feuillages obscurcissent encore son apparence. Sans un mot, cherchant à se persuader que ce n'est qu'une illusion d'optique, il reporte son attention sur la surface luisante, et s'y enfonce à pas lents. Ses cheveux semblent s'attacher à ce voile translucide quelques instants après qu'il ait disparu, bouquet d'herbes flottantes aux volutes végétales. Puis il se laisse couler, entraîné par les pierres qu'il serre dans ses mains. Il retient son souffle et ferme ses yeux de toutes ses forces. Son souffle, qui le ramènera vers la surface lorsqu'il aura trouvé son précieux chargement. Enfin, il touche le fond. Une éternité s'est écoulée... Le monde de la surface n'existe plus. Ses oreilles tintent légèrement. Les sons eux-mêmes connaissent une étonnante pénombre. Il serait presque tentant de rester ici, d'explorer ce nouveau monde et de s'y perdre. Mais en lâchant la première pierre, en tâtonnant au long des algues qui semblent lui happer les mains, il rencontre une sphère qui doit être son dû. Il s'en empare, lâche sa seconde ancre, et donne un coup de talon au sol pour remonter.

La panique se déclenche en quelques secondes, sa poitrine lui semble écrasée par une main gigantesque, celle du lac qui le retient. Il ouvre ses lèvres pour chercher un air absent, ouvre les yeux pour s'accrocher à la lumière qui lui tend les bras. La pierre qu'il lève à bout de bras vers cette porte frissonnante lui apparaît tout à coup et un nouveau choc le heurte, une ivresse cette fois : il comprend. Cette sphère, c'est la clef. Elle est marquée de symboles, il suffira de l'adapter à quelque mécanisme afin de former un motif ou un message... enfin, il émerge, s'accroche au rebord, lance sa prise qui roule en direction de la carte, et se hisse à son tour, rejetant dans une toux étranglée l'eau qui s'est frayé un chemin dans sa gorge. C'est fini.
Ah non, pas tout à fait... il y a toujours ce chasseur qui pointait son arme sur lui, c'est vrai. Honnêtement, il l'avait oublié.
Dante O'Broin
Moussaillon à l'abordage !
Dante O'Broin
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« j'en ai poursuivi des fantômes
presque touché leurs ballerines,
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Âge : vieille âme, cinquante deux ans tassés de galères propres et figurées.
Pronom : de genre masculin, pronoms en conséquence.
Coeur : sûrement qu'il grogne, si on lui demande, qu'il dit que ces choses-là ne sont pas pour lui, et ne l'ont jamais été. par-delà les eaux, cependant, la vérité vogue au gré de ses envies, et s'en vient à l'abordage de ses plages désertes quand son cœur à elle s'ennuie.
Origines : né aux Quatre Vents sur l'île de Jahar, il y crèvera sans doute.
Clan : autrefois propriété et chien de chasse de la famille Vestrit pendant des années, allégeance forcée aux pieds des Ozova.
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23 AP. BDA ― tw : araignée (mention).

Le fusil a été levé par instinct, sans même réfléchir à l'inclinaison au soleil. Il a visé précisément sur le côté, là où la balle taperait l'eau sans filer se loger dans la silhouette au-dessus de la surface. Et lorsque celle-ci bouge à peine, et qu'il la suit, il se prend le reflet de sa propre arme directement dans la rétine. Il a fallu cligner des yeux plusieurs fois pour chasser cette ombre au centre de sa vision (ça n'a pas fonctionné), et lorsqu'il put enfin viser à nouveau la surface de l'eau, ce qui semble avoir été quelqu'un un jour n'est plus qu'une tête aux pattes d'araignée immenses, longues et tortueuses. Au moment où elle disparaît, le Vautre baisse aussitôt son arme dans un souffle circonspect. Il n'est pas sûr de ce qu'il a vu, ou si la brume n'abriterait pas ce fameux quelque chose que craignent tant les habitants des îles avoisinantes. Depuis son promontoire, il peut observer la surface de l'eau encore agitée de quelques mouvements. Il ne rêve pas, et l'ondine ne ment jamais : il y avait bien quelqu'un, ou quelque chose, dans ce lac. Quelqu'un ou quelque chose qui ne remonte pas immédiatement ; il a plissé les yeux lorsque la surface s'est définitivement aplanie.

D'un bond, il s'est glissé entre les rochers moussus et les troncs renversés. L'humidité ambiante a fait pousser des champignons larges comme sa tête sur toutes les surfaces possibles. Malgré le lit de plantes sauvages et de mauvaises herbes, quelques bâtons craquent sous son poids. Dante s'est immobilisé, un instant, conscient que la discrétion n'a jamais été sa caractéristique principale. Un coup d'œil au lac suffit à le rassurer : personne n'est remonté, en témoigne la vitre toujours lisse de l'eau. Il n'y a que quelques buissons de fougères autour de l'étendue d'eau, mais ça suffira à dissimuler sa grande peau de bête. Aussi, il s'étonne de voir quelques vêtements étalés par terre. Rien qui soit convainquant dans le rôle d'une tenue d'aventurier ; des bottes, plus ou moins usées, et l'attirail de base de n'importe quel marin qui nécessiterait d'être libre de ses mouvements pour manœuvrer sur un bâtiment. Le Vautre n'est pas expert en mode, mais il l'est en pratique. La seule chose dont il peut être sûr, c'est qu'il y a bien quelqu'un au fond de ce lac. Ce dont il n'est pas certain, en revanche, c'est de l'humanité de ce quelque chose. De source sûre, et à force d'expérience : c'est pas parce que t'as deux pattes que t'es forcément humain.

Il a encore des marques de crocs dans le mollet gauche.
Une — jadis — triste inattention.

Il n'a pas eu le temps de tergiverser sur la nature des vêtements étendus par terre ; déjà, un peu plus loin, un orbe trempé jaillit de l'eau. Le Vautre se précipite dans les fourrés, buissons épais, et sa fourrure se prend dans une branche. Heureusement, un coup d'épaule suffit à la faire casser, et au même moment le remoud de l'eau couvre le bruit. Tapis dans l'ombre, il observe. Cette tête de Méduse et ses cheveux de serpents qui ondulent à la surface de l'eau, elle cherche son souffle qu'elle semble avoir perdu ; le soleil est rasant sur les ondes et les vagues et les cimes, fait briller d'une légère dorure les reflets du soleil et la plage rocheuse. Dante cesse de respirer pour ne pas être repéré, et la pointe de son fusil s'est légèrement abaissée lorsque des jambes sont sorties de l'eau, lorsque le corps s'est effondré sur la mousse et les brindilles. Aucune sirène ne peine à rester immergée. Le danger est alors moindre : Dante sait résister à des coups de poings, de lames. Pas aux crocs d'une océanide.

Et ce n'est pas une, mais un, malgré ce qu'induit la longue chevelure noire dégoulinante. Elle rend en cascades au lac ce qu'elle lui a pris ; Dante a plissé les yeux, observant plus en détails l'orbe lumineux entre les mains de l'individu. Si ce qu'il possède est précieux, peu importe, en revanche si c'est magique, la curiosité du Vautre est piquée immédiatement. Dans ses notes, il ne lui semble pas avoir entendu parler d'un quelconque orbe, mais d'une clef permettant l'accès à... À quoi, déjà ?

Il aurait bien sorti son calepin, mais l'heure n'est pas à faire bruisser la moindre fougère.
Parce qu'à quelques mètres à sa gauche, presque dans son angle mort, il entend le craquement aussi lourd que la respiration animale qui le provoque. Pas même besoin de tourner la tête pour savoir de quoi il s'agit ; le roi de la forêt s'avance, truffe à terre puis en l'air, humant brise et brume à la recherche de ce qui peut bien porter cette alléchante odeur. L'animal a les oreilles droites, et la fourrure trempée : il sort de l'eau, lui aussi, visiblement bredouille d'une pêche qui s'est mal passée. Son pelage clair laisse penser qu'il n'est pas endémique, et qu'il a fait de ce territoire le sien. Il avance, lentement, en direction du rivage, et ne semble pas avoir vu le Vautre qui s'est encore arrêté de respirer, écrasé plus que de raison dans sa maigre cachette. Ses doigts qui étaient déjà cramponnés à la crosse ont serré plus encore, au point d'en faire blanchir les jointures, et son cœur bat à tout rompre. Les ours sont des adversaires plus que redoutables dans les forêts des Quatre Vents, il en a déjà fait les frais. Alors, il se dit, en bon clébard opportuniste, que ce maigrichon-là servira de bien belle diversion pour ne pas avoir à affronter l'animal.

Animal qui sort enfin d'entre les cimes, maintenant qu'il a repéré la cible de choix au bord de l'eau.
Mais déjà, une odeur de poudre s'élève, précédée du claquant tonnerre d'une détente pressée.
Par instinct, sans même réfléchir.
Hundread Maelmuir
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Etendu sur la rive, les yeux levés vers le ciel, Hundread regardait les cimes des arbres se balancer au-dessus de lui, en un demi-cercle sombre et apaisant. Il s'était laissé retomber à plat en entendant le coup de feu, un réflexe de faire le mort et de disparaître parmi la bruyère, et il essayait de mettre de l'ordre dans ses idées. Il y avait encore quelques instants, il luttait pour échapper à ces eaux froides où une présence diffuse semblait le rappeler insidieusement, et où jamais il n'oserait ouvrir les yeux. Il respirait maintenant, avalant l'air pour se remettre de son ordalie et rassurer son système choqué. Mais la respiration lourde d'un fauve tranchait dans le silence, beaucoup trop près, mêlée de grondements incertains.

Quelqu'un avait tiré dans la direction de la bête et, touchée quelque part dans son épaisse fourrure ou égratignée par des éclats de la pierre voisine, elle se demandait si c'était cet homme au sol qui l'avait ainsi atteinte, sans bouger, sans même se lever. Les êtres qui se promenaient suffisamment savaient qu'un homme qui levait un bâton dans votre direction pouvait parfois vous tuer. Mais là, c'était plus mystérieux. Renâclant et frappant le sol dans une démonstration d'intimidation, la créature dodelina de la tête mais n'osa ni approcher, ni s'enfuir. Le plongeur avait pu reprendre ses esprits durant ses quelques secondes, et lentement, il se redressa sur le coude pour lui jeter un regard. La distance était vraiment trop réduite à son goût. En mer, il n'avait pas l'occasion d'approcher de tels monstres - la mer avait ses monstres mais c'était différent.

Il n'était pas réellement paralysé, il bougeait lentement mais presque calmement, le regard fixe, comme hypnotisé. Sa main tâtonna auprès de lui pour s'emparer de ses effets, roulés en boule parmi les plantes qui émirent un craquement presque sinistre. Une pudeur inexplicable lui ordonnait de se rhabiller précipitamment. Il ne disposait d'aucun article de vêtement capable de le garantir des griffes interminables. D'ailleurs, il ignorait si même une armure de cuir aurait pu quoi que ce soit face à une attaque de ce chien errant surdimensionné. Non, il voulait juste être correct, parce que contrairement à ses pronostics, cette île était habitée et il n'aurait pas dû se déshabiller si inconsidérément. Il allait peut-être mourir ; ce n'était pas le moment d'infliger un quelconque désagrément à qui que ce soit. Son âme était déjà chargée d'assez de poids.

L'ours le regarda se lever en reculant, et l'imita. Debout, il était titanesque, mais maladroit. Au moins il n'était pas en posture de course. Hundread le regardait toujours avec une fascination morbide. Il se rhabilla sommairement, en se demandant où se trouvait le chasseur. Il lui semblait l'avoir aperçu pas trop loin, mais il aurait dû tourner la tête pour le localiser à nouveau. En ce moment, c'était hors de question, il n'en aurait pas été capable même s'il l'avait voulu. De même pour hausser la voix. Il pouvait reculer lentement jusqu'à l'abri des arbres, mais était-ce vraiment un abri ? La réalisation lui serrait la gorge : seul, il n'aurait eu nulle part où s'abriter. Dans l'eau, peut-être... S'il avait su nager.

A ses pieds, la sphère scintillait, attirant son regard vers la terre. La faiblesse dans ses jambes l'entraînait, et il céda à cet appel silencieux. Il s'inclina et la ramassa. L'ours dut croire qu'il s'emparait d'une arme, car sa mâchoire en forme de piège s'inclina vers l'avant, se dissocia en dévoilant des profondeurs obscures, et émit un grondement rugissant. Hundread n'avait plus qu'une impulsion tout à coup : tourner les talons et partir en courant. C'était une très mauvaise idée, mais il allait finir par craquer, il se connaissait et ses limites approchaient à grands pas. Si près du but... il n'avait pas le droit.

"Aidez-moi, et on partagera le trésor," lança-t-il à tout hasard. Cette phrase n'avait peut-être aucun sens pour celui qui l'entendait... A vrai dire, il ne savait même pas si le chasseur était toujours là.
Dante O'Broin
Moussaillon à l'abordage !
Dante O'Broin
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« j'en ai poursuivi des fantômes
presque touché leurs ballerines,
ils ont frappé fort dans mon cou
pour que je m'incline »


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Âge : vieille âme, cinquante deux ans tassés de galères propres et figurées.
Pronom : de genre masculin, pronoms en conséquence.
Coeur : sûrement qu'il grogne, si on lui demande, qu'il dit que ces choses-là ne sont pas pour lui, et ne l'ont jamais été. par-delà les eaux, cependant, la vérité vogue au gré de ses envies, et s'en vient à l'abordage de ses plages désertes quand son cœur à elle s'ennuie.
Origines : né aux Quatre Vents sur l'île de Jahar, il y crèvera sans doute.
Clan : autrefois propriété et chien de chasse de la famille Vestrit pendant des années, allégeance forcée aux pieds des Ozova.
Sang : Hybride
Irl : Masc. - il/lui
DC : Merle De Borhea
Faceclaim : Toby Stephens
Crédits : ange
Trigger : veines (mention & actions)
Warning : automutilation, autodestruction, dépression, mascu. toxique, esclavagisme, violence physique, traumatisme
Bones
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23 AP. BDA ― tw : blessure sur animal, menace avec arme.

Le coup est parti tout seul, à l'instinct.
Pourtant, la visée était juste : le plomb est allé se loger dans le gras du ventre et l'épaisse fourrure claire s'est rapidement teintée de sang. Cependant, la Bête n'a pas vacillé, pas même tremblé à l'impact ou déporté son poids du côté intact. Celle dissimulée dans les fourrés, en revanche, a retenu un juron, l'a étouffé entre ses crocs serrés tandis qu'elle s'affaire déjà, aplatie sur le dos, à fourrer de la poudre dans le gosier de son arme. C'est que l'idée de laisser cette espèce de chiffe-molle pudique (qui essaye de négocier ses vêtements avec un ours, il croit rêver) se faire grailler lui paraissait la plus rentable pour récupérer ses affaires, mais Dante sait d'expérience que l'union fait la force. La triste pensée que cet individu, quel qu'il soit, puisse être mieux informé et d'une aide considérable pour retrouver ce fichu miroir magique a changé ses perspectives. C'est le plomb d'un père désespéré, prêt à mettre toutes les chances de son côté et risquer sa vie pour retrouver sa progéniture, qui descend jusqu'au fond du canon.

Un pantalon plus tard, il vise de nouveau la bête.
Mais le rugissement surprend le Vautre qui ne s'attendait pas à voir sa cible se dresser sur ses pattes, encore moins à sentir le sol trembler sous ses pieds lorsque les antérieurs le percutent avec hargne. Visiblement, les ours n'aiment pas les pantalons, au vu de sa façon d'approcher, la tête courbée vers l'avant ; le second coup de tonnerre mange les derniers mots du pudique, fait s'envoler des corneilles non-loin du trio. Et c'est une deuxième tâche rougeoyante qui salit le pelage clair, dans le dos. Bien entendu, ça ne suffit pas à l'arrêter, mais celle-ci a fait vaciller sa gigantesque masse. Comme pris d'un regain de courage, l'allié de circonstance a poussé un cri qui a fait se froncer les sourcils du Vautre. C'est qu'il ne s'y attendait pas, à celle-là. Et il s'est fait plus grand, aussi, à menacer la bête de l'orbe dans sa main. Pauvre fêlé, s'est dit Dante en fourrant plus vite encore la poudre tassée au fond du fusil. La balle chargée ne servira pas pour l'animal qui, visiblement déstabilisé par... Par l'attitude menaçante de sa proie, sans nul doute, a reculé avant de tourner les talons. Des craquements sur la gauche, on entend son galop claudiquant jusqu'à encore quelques mètres, loin d'eux.

C'est ce moment que Dante choisit pour sortir des fourrés.

Il n'a aucune idée de ce qu'est cet orbe aux inscriptions lumineuses, ni de ce qu'il fait, ni de qui est ce grand original aux cheveux dégoulinants d'eau et de brindilles. Ce qu'il sait, en revanche, c'est que le plomb logé dans le canon sera pour lui au moindre faux pas. Sous sa peau d'ours (encore un), le Vautre a tendu les épaules, calé le fusil contre lui. Il vise les deux yeux ouverts lorsqu'il rôde lentement autour de la (nouvelle) cible, le bout du canon braqué dessus. Ils doivent se dépêcher : la bête pourrait revenir.

Pose. Intime-t-il, hochant la tête en direction que ce qu'il tient dans la main. À vrai dire, Dante ne se sent pas particulièrement menacé : quand on pense plus à se rhabiller qu'à se défendre devant un animal sauvage, c'est que l'instinct de préservation est carencé. Dans certains contextes, c'est un réel problème (il pense à ceux qui se jettent à corps perdu dans une bataille perdue d'avance, ce que n'a pas fait l'inconnu, il en conviendra), dans celui-ci, ce sera juste une histoire à raconter s'il sort de cette île en vie. Un mouvement rapide de l'arme pour appuyer sa demande, il vise brièvement le sol. Fais la rouler. Un nouvel ordre ; pas pour la récupérer, mais pour qu'on l'éloigne de son porteur. S'il a plongé à presque en crever pour aller la récupérer, Calypso seule sait ce dont il est capable avec. Qu'est-ce que c'est ?

Il a tourné la tête pour regarder les inscriptions lumineuses, et l'arme s'est un peu abaissée. Il ne va pas le laisser s'en tirer à si bon compte, mais dans son pantalon détrempé et ses bottes à un mètre de lui, l'inconnu encore fébrile de la rencontre ne lui semble pas être une grande menace.
Hundread Maelmuir
Moussaillon à l'abordage !
Hundread Maelmuir
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Âge : 46 ans.
Pronom : Can you be my friend tonight? My day is gone, my body light. Can you take me as I am, a heavy soul, a hopeful man?
Coeur : Will you wander here some day, will you turn up unannouced with some new things you want to say?
Origines : Can you hold me to my word? My nights are cold, my memories blurred.
Clan : Will you laugh when I am slow? Will you get me if you need me, and be fine if you don't?
Sang : Plutôt humain, même s'il adore se déguiser et s'infiltrer.
Pouvoirs : Aucun pouvoir, il est juste sympathique.
Boussole : Sur le pont d'un navire, le toit d'une jolie maison qui ne lui appartient pas, dans des cuisines où on l'a laissé entrer, ou en train de faire du shopping plus ou moins légal.
Aventures : Flashbacks :
Ash, Dante, Velizar
Temps présent :
Cyan, Aes, Cyan, New Calypso Team

Inventaire : *Plume chanteuse
*Montre à gousset
*Eventail
*Bougie

Irl : Pronoms masculins pour un ressenti plus fluide.
DC : Egor Arseniev.
Faceclaim : Fero Janicek.
Crédits : Hermand.
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"Je m'en sortais très bien," remarqua Hundread d'une voix chancelante, ramenant ses cheveux mouillés derrière son oreille pour mieux y voir. Oublié derrière un frêle et dérisoire voile d'amour-propre, son appel au secours d'un peu plus tôt, avant que l'ours tourne les talons - peut-être à cause de cette trace de sang qu'il laissait sur les fougères, peut-être parce qu'ils étaient deux et que ça devenait trop compliqué... oh, rassure-toi, frère roi de la forêt, c'était trop compliqué pour eux aussi. C'est surtout qu'on ne se confond pas en remerciements devant quelqu'un qui vous traite en adversaire. Et Hundread s'exécuta en éloignant de lui l'appareil mystérieux, qu'il ne savait pas encore comment utiliser. Il pouvait faire semblant, cela dit. Si ça pouvait prolonger son existence... Il savait de source sûre qu'un naufragé qui a passé trop de temps sur une île, l'heure du dîner pour les plus impatients, avait des usages divers et variés pour un intrus débarquant tout à coup dans son champ de vision.

Parler avec douceur et sans brusquerie pouvait former une sorte de lien, comme on en tisse avec un ravisseur dans l'espoir qu'il ne nous taillade pas trop le portrait ; mais trop parler était dangereux. Quelque chose dans la tension ambiante lui disait qu'il n'était pas tombé sur un monstre de patience, mis à part dans le domaine de l'affût.

"Je m'appelle Hundread Maelmuir. Et vous ?"

L'amour-propre, c'était juste une manière de vérifier qu'il était encore vivant. En réalité il se moquait grandement de couper le trésor en deux. Un demi-trésor valait mieux que pas de trésor du tout, et l'aventure comme la survie étaient toujours complètes, quel que soit le nombre de participants nécessaires. Il pouvait se la jouer grand mercenaire ombrageux qui ne s'en laisse pas compter, quand ça rassurait les autres ou que ça les rendait conciliants ; là, il ne se voyait pas du tout taper du poing sur la table. Mentir en revanche, il aurait bien voulu. Prétendre que la carte était mémorisée dans sa tête, et que lui seul pouvait reconstituer l'itinéraire. Enfin, il ne savait même pas exactement ce que ce quidam à la gâchette facile pensait de ses histoires de trésors. Et s'il le prenait pour un fou ? De toute façon, il le prendrait pour un mauvais menteur car la carte était étalée à terre, calée par quatre cailloux aux quatre coins, et bien en vue.

"C'est une clef. Je veux dire, la carte qui m'a mené jusqu'ici affirme que je pourrai l'utiliser comme clef à l'étape suivante. C'est le principe de cette quête," ajouta-t-il avec un demi-sourire résigné, "chaque nouvelle découverte me permet d'accéder à la suivante, et il y a encore au moins trois étapes à franchir. Je dis au moins, car la dernière risque d'être particulièrement complexe."

Prudemment, il se rapprocha de la carte pour la prendre à la main et la montrer. Toute son attitude disait : n'ayez pas peur. Il n'était pas le plus habile des communicateurs en termes de relations humaines, il l'avait prouvé plus d'une fois et ses blagues manquées avaient laissé leurs traces ici et là sur son histoire et sur son corps. Mais il avait su démontrer à la bête fauve qu'il n'entendait pas céder le terrain, et il lui semblait maintenant s'engager dans une semblable tentative, envers une bête fauve autrement plus dangereuse, quoique moins lourdement armée... et encore. Mais à celle-là, il pouvait faire entendre raison.

Après tout, mis à part des ordres, ce qu'il avait entendu en premier lieu de la part de cette voix peu amène avait été une question, l'expression d'une curiosité. Sur ce point-là, ils pouvaient se rejoindre. Et puis, s'installer tranquillement auprès d'un feu et éviter de s'enrhumer lui allait aussi : c'était parfait pour discuter en consultant une carte, alors pourquoi s'embarrasser de ce jeu de guerre ? Il ne saurait y avoir de guerre en ces lieux que le monde avait oubliés.
Dante O'Broin
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Âge : vieille âme, cinquante deux ans tassés de galères propres et figurées.
Pronom : de genre masculin, pronoms en conséquence.
Coeur : sûrement qu'il grogne, si on lui demande, qu'il dit que ces choses-là ne sont pas pour lui, et ne l'ont jamais été. par-delà les eaux, cependant, la vérité vogue au gré de ses envies, et s'en vient à l'abordage de ses plages désertes quand son cœur à elle s'ennuie.
Origines : né aux Quatre Vents sur l'île de Jahar, il y crèvera sans doute.
Clan : autrefois propriété et chien de chasse de la famille Vestrit pendant des années, allégeance forcée aux pieds des Ozova.
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23 AP. BDA ― tw : menace avec arme.

Définitivement pas une grande menace.
À faire preuve d'un tel calme et d'une telle douceur, l'individu rappelle à Dante le comportement que ce dernier avait déjà choisi d'adopter devant l'ours : alors que la bête grondait et menaçait, lui s'étirait tout en langueur pour ne pas la brusquer. À bien y regarder, la scène se répète tout bonnement, et l'ironie voudra que Dante porte sur ses épaules la peau d'un ours qu'il n'a même pas lui-même abattu. Alors les épaules se baissent, aussi doucement que la cible se déplace, bientôt le canon ne la vise plus. Les doigts rustres du Vautre restent cependant cramponnés au métal et au bois usé, au cas où une intervention rapide serait nécessaire. Il le regarde se montrer prudent, et il n'y a que deux issues à cette observation : soit c'est un gentil, soit c'est un renard, maître de malice.

Je m'appelle Hundread Maelmuir. Ça n'en fait pas un gentil, mais pas un renard non plus. La question ne trouvera pas d'autre réponse que le silence ; le Vautre tourne la tête sur la carte étalée au sol, dénoncée par les coups d'œil furtifs de l'individu qui se l'était coincée sous quatre pierres. Il se pensait définitivement seul sur cette île - ils sont deux, sur ce point. La surprise de l'un est l'étonnement de l'autre. Le Vautre peine à croire qu'on ait pu s'aventurer seul en ces lieux inconnus aussi peu équipé. Il doit bien avoir quelque chose, quelque part, un camp établi, un sac de peaux de bêtes, des rations de survie. Il lui est difficile d'imaginer qu'il ne se soit même pas armé d'une lame en venant explorer ces eaux ; ça n'en fait toujours pas un gentil, mais beaucoup moins un renard.

Une clef. Il a répété ça comme quand on apprend à lire à un enfant. Ou, dans son cas, une bête sauvage. L'arme chargée dans ses mains ne bouge pas, et si le doigt a disparu de la détente, on n'a pas désarmé le chien. Au sens propre comme au figuré. Alors que l'impudique prend bien soin d'étaler tout son plan, se dévoiler plus qu'il ne l'a fait en sortant nu de cette étendue d'eau, carte brandie à la main comme preuve de sa bonne foi, le Vautre observe tour à tour l'orbe, la carte, le sans-chemise, avec une certaine méfiance. Ça turbine, là-haut, ça se voit. Il est bien incapable de cacher ce à quoi il est en train de réfléchir. Mouais.

C'est bien un gentil, c'lui là.

L'arme claque sous son pouce (on a finalement désarmé les deux cabots) et il étire sa grosse masse malhabile pour ramasser cet orbe gravé qui, finalement, ne lui donne plus tant que ça l'impression d'être dangereux. Bien incapable de ressentir s'il y a une quelconque magie en cet objet, il lui semble pourtant capter une vibration contre son torse. La draconite qui compose son pendentif dissimulé sous sa chemise y réagit étrangement, les tremblements sont ceux de la terre lorsque gronde l'orage ou tape un ours. Diffus, presque apaisants.
Finalement, le Vautre s'approche, avec bien moins de délicatesse qu'en a fait preuve celui qu'on doit apparemment appeler Hundread en tentant de l'amadouer. Quelques foulées seulement suffisent à les rapprocher, et il coince son fusil sous son aisselle engoncée sous la fourrure pour se libérer une main, aller chercher ce petit calepin si bien rédigé dans la pochette de sa ceinture.

Dante, finit-il par articuler, ouvrant l'ouvrage. Il a fallu plier une nouvelle fois le dos de la couverture de cuir pour qu'il puisse tenir dans une seule main grossière aux ongles sales ; Dante coince la reliure d'un pouce ferme. Sous leurs yeux, et à côté de cette carte bien mieux faite ― tiens-la droite, faut-il intimer, puisqu'ils ne comprennent rien à rien ces amateurs ―, les petites pages du carnet griffonnées d'un charbon sale et peu précis montrent peu ou prou la même image, à quelques traits prêts. Les cartes n'ont rien à voir. Putain. Jure le Vautre, réalisant qu'ils sont sur la même piste. Il soupire de constater que, malgré tout ce qu'il peut bien penser, il a eu tout à fait le bon instinct de ne pas laisser ce type crever : il a l'air bien plus au fait des étapes précises qu'il faut franchir pour accéder à ce maudit trésor caché que lui. Et bien plus fin, d'ailleurs, Dante n'a absolument pas compris le premier dessin. Pourtant, c'est lui qui l'a fait. Bon. Il a claqué le calepin pour le ranger dans sa poche initiale, puis jette le fusil en bandoulière, doit jouer du coude pour que la lanière de cuir passe l'épaisse fourrure sur son dos.

J'm'en fous du trésor. Tu peux l'garder. Un rapide coup d'œil autour d'eux. Il balaye les cimes et leur brouillard et leurs fougères pour s'assurer qu'ils ne sont pas observés depuis le sous-bois. Le problème, c'est qu'il n'y a rien. Du tout. Pas même un piaf qui piaille sa chansonnette de fin de journée. Soit les tirs ont effrayé la faune, soit c'est une mauvaise nouvelle qui s'apprête à débarouler sur le coin de leur museau. Rhabille-toi, tu vas choper la mort. Il a hoché la tête vers le tas de fringues et les bottes abandonnés. C'est que ses habitudes de vieux paternaliste ont la vie dure avec les drôles d'oiseaux qu'il se coltine sur le Cyclope. Il a vu des capitaines être plus fermes que lui, plus militaires ; lui, il préfère compenser la triste perte de sa progéniture avec des attitudes déplacées de daron grincheux. Ce qu'il est, au final. On s'tire avant que l'ours ne r'vienne.

Déjà, il entame quelques pas dans la direction dans laquelle il allait initialement. Impossible de se souvenir pourquoi il allait par là, mais il trouvera bien une raison en chemin.
Hundread Maelmuir
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"...Je suis rhabillé," marmonna Hundread en baissant les yeux sur sa tenue. Il voulait dire par là qu'il était décent. Et par cette faible protestation, émise tout en ramassant ses nippes à terre pour les remettre lorsqu'il serait sec, ET PAS AVANT, il voulait dire qu'il avait déjà moins peur. Cela tenait à pas grand-chose, mais dans la vie qu'il menait, il fallait prendre des décisions rapides et impulsives.

Aussi rêveur et inconstant, et honnêtement individualiste soit-il en amour, comme bien des douces créatures sur tous les rivages pouvaient s'en plaindre, Hundread pouvait se montrer très différent en amitié. Il pouvait lui suffire de quelques syllabes échangées, d'une ambiance ou d'un geste pour tisser ces pactes informulés qui rendaient la vie plus vivable, au propre comme au figuré. Parfois, regarder le même paysage et lui accorder la même réaction était assez et il s'en tenait dès lors à ce sentiment, aussi inconditionnel et permanent que l'attrait qu'il pouvait éprouver pour un type de nourriture. C'était si simple. Et à propos de cela...

"Attendez."

D'un pas vif, il avait rejoint l'inconnu - non : Dante, un prénom qu'il avait par chance enregistré automatiquement - pour le retenir par l'épaule. Sous sa main, le contact de la fourrure le fit frémir. A peu de choses près, il aurait pu avoir à combattre avec seulement ses mains une créature dotée de la même texture hérissée, et il savait très bien comment ça se serait terminé : pas aussi rapidement qu'il l'aurait souhaité. D'un signe de tête, il indiqua les hauteurs rocheuses qui les surplombaient.

"Je campe à mi-falaise. Venez."

C'était aussi une question de sécurité. Il voyait mal un ours se hisser là-haut, blessé qui plus est, et même s'il essayait ce serait facile de faire jouer la gravité en leur faveur pour s'en débarrasser. Ce serait, en fait, presque une manière sûre et amusante de le chasser. Certes, le sang courrait vite dans leurs veines pendant le temps de l'affaire, mais ensuite ! Il savait cuisiner la viande d'ours. Ce n'était pas aisé de rendre savoureuse cette chair âpre et rêche, et il était fier d'en détenir le secret.

Pour l'heure, son abri ne contenait que quelques maigres récoltes des jours passés, car il disposait encore de biscuits salés apportés du navire, et il était trop distrait par sa quête pour manger autre chose. Mais il avait trouvé des champignons qu'il avait fait sécher, et des tubercules qu'il avait fait cuire, et de ces épines de sapin il avait fait une infusion, et il se sentait déjà là comme chez lui. Pour que cet homme n'ait pas remarqué sa présence plus tôt, il fallait que le sort ait dirigé la fumée de son feu dans les conduits de pierre qui s'infiltraient dans la falaise, et ait recraché le fin filet blanc à hauteur de nuages.

"Vous n'êtes pas si impatient, vous avez bien le temps pour bavarder au coin du feu-" En le disant, il réalisa que ce n'était pas le style de ce bonhomme avare de mots, et il eut un petit rire gêné. A nouveau, il replaça ses cheveux bien qu'ils soient tout sauf une gêne. Parfois, ils étaient juste un poids. "C'est-à-dire, si nous voulons éviter un rhume, un feu est encore le plus indiqué. Et vous pourrez me raconter ce que vous faites ici... puisque vous ne cherchez pas de trésor."

Il n'y habitait pas, tout de même. Soudain, l'idée vint lui tourner en tête que l'une des mentions au coin de la carte signifiait peut-être cela. Un gardien. Est-ce que Dante était le gardien de l'île ? Non, même un alchimiste n'aurait pas su convaincre un homme de rester là toute sa vie en attendant un éventuel passage, et même un vieux fou n'aurait pas eu la cruauté de l'y contraindre... Malgré les récifs voisins et les naufrages fréquents, des navires passaient, quelqu'un l'aurait recueilli. Oh, soudain cette aventure n'avait plus rien de drôle. Il aurait détesté se dire qu'il évoluait dans un terrain de jeu pour lequel une vie avait été sacrifiée.
Dante O'Broin
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23 AP. BDA ― tw : none.

Attendez.
La main à son épaule ne l'a pas stoppé net, puisqu'il s'était déjà arrêté. L'appeler aurait suffi, mais fallait en prime qu'on lui colle une pogne sur la fourrure. Le Vautre a lentement tourné la tête, sans réelle animosité pour autant, parce que l'invitation de ce qui semble devenir son camarade de fortune le surprend bien plus que le courage (la témérité) qu'a celui-ci d'initier ainsi le contact avec un parfait inconnu qui le braquait encore d'une arme il y a une minute. C'est entre l'idiotie et une franchise qui plaît bien au limier : lui non-plus ne s'embarrasse que rarement du respect non-dit de l'espace vital d'autrui, rustre qu'il est. Alors, camper à mi-falaise, ça lui va sur le moment.

Il ne hausse que les épaules pour toute réponse, rend l'orbe à celui qui l'a déniché, puis indique d'un mouvement de nez à l'impudique (définitivement décidé à ne pas se rhabiller, soit, les moustiques iront sur lui au moins) d'ouvrir la marche, lui montrer le chemin. Ainsi soit-il : il ne pense pas, un seul instant, que cet individu puisse être suffisamment sournois, ou même vouloir l'attirer dans quelconque guet-apens. Si le Vautre est d'ordinaire méfiant, il doit bien admettre que tout en cet endroit, des histoires qu'on en raconte à l'ambiance brumeuse qui y règne, le pousse à croire que personne n'aurait assez de temps à perdre pour partir en excursion à plusieurs et en profiter pour agresser un voyageur solitaire. Non, ça lui semble évident, d'autant qu'Hundread n'a appelé personne à l'aide devant l'ours ; personne d'autre que lui.

Vous avez bien le temps pour bavarder au coin du feu, c'est son mutisme et ses monosyllabes qui lui font hausser les sourcils. Même le blanc-bec se rend compte de sa connerie, et lâche de ces petits rires coulés dans le flot desquels on aimerait disparaître. C'est pas qu'il veut pas discuter, le Vautre, c'est que c'est pas son genre — qu'à cela ne tienne. Il ne quitte pas du regard cet énergumène et sa longue chevelure trempée, qui a enfin cessé de lui dégouliner dans la raie, appréhendant déjà la suite. Et vous pourrez me raconter ce que vous faites ici... puisque vous ne cherchez pas de trésor.
T'es bien ambitieux, Chuckles. Y a un monde qui existe, quelque part, où il aurait fait rire le Vautre, celui-là. Pas dans le leur, hélas, pas tout de suite du moins. Mais à la façon qu'a eu Dante de secouer lentement la tête, une pointe d'amusement y brille. Comme une pièce au fond d'un lac translucide. Faudrait se pencher, se pencher loin sous la surface, pour la ramasser. Et le Vautre n'est pas enclin à lui faciliter la tâche, d'une quelconque manière. On va déjà voir la gueule de ton camp.

Et il est étonné, lorsqu'ils arrivent à bon port, de voir la tenue et le judicieux non-seulement de l'emplacement, mais aussi de la position du feu de bois qui ne fume plus depuis longtemps. De la réserve de branches et de celle d'eau douce, comme si, finalement, l'individu savait un peu c'qu'il faisait. Il n'ira pas dire qu'il l'a mal jugé, ce serait admettre qu'il puisse avoir tort — il trouvera bien quelque chose à redire sur le principe plus tard, il se fait confiance. En attendant, le Vautre a les épaules qui s'affaissent face à la vue des cimes en contrebas, après cette ascension qui s'est avérée plus rude que prévu. La journée a été longue, et il ne se souvient s'être arrêté que quelques fois pour ronger quelques fruits secs et deux ou trois morceaux de viande séchée. Avec le bide de la quarantaine bien entamée qui commence à poindre, il s'était dit que ça ne lui ferait pas de mal de bien manger plus tard, quand il aura été suffisamment carencé en énergie. La perspective de bouffer de l'ours lui avait aussi paru alléchante au moment d'y loger un plomb ou deux, mais pas de trace de l'animal ou de son sang en crapahutant jusque-là. Dommage.

Sa peau de bête soulève poussières et brindilles lorsqu'elle s'étale sur la pierre, tombée des épaules directement. Le grondement que pousse le Vautre lorsqu'il s'étire est semblable à celui de l'animal qu'il avait sur le dos, et on entend même son échine craquer comme du petit bois au foyer. La journée est loin d'être finie : il faut encore se préparer à la suite. Pour lui, ce n'est que la première étape d'un long périple. À en juger par les champignons en train de sécher, et la douceur odeur de sève de pin, ce n'est pas le cas de son acolyte du moment.

D'un petit sac dissimulé sous l'épaisse fourrure, Dante tire quelques cordes. Courtes, étonnamment courtes, et trop fines pour être utilisées sur un être humain. Le fusil est sagement posé à ses côtés tandis qu'il fouille, il finit par le reprendre et le jeter sur son dos, approchant sa masse du maître des lieux, si on peut appeler ça comme ça.
Je vais poser des collets avant qu'il ne fasse nuit. J'ai vu des traces de lapins, dans le bois. Sans ménagement, il agite les petits pièges de corde sous le nez d'Hundread. Tu sais faire ?
Hundread Maelmuir
Moussaillon à l'abordage !
Hundread Maelmuir
Hopes
Miscéllanées : Twenty years to go || Dante || Flashback StxKp

Âge : 46 ans.
Pronom : Can you be my friend tonight? My day is gone, my body light. Can you take me as I am, a heavy soul, a hopeful man?
Coeur : Will you wander here some day, will you turn up unannouced with some new things you want to say?
Origines : Can you hold me to my word? My nights are cold, my memories blurred.
Clan : Will you laugh when I am slow? Will you get me if you need me, and be fine if you don't?
Sang : Plutôt humain, même s'il adore se déguiser et s'infiltrer.
Pouvoirs : Aucun pouvoir, il est juste sympathique.
Boussole : Sur le pont d'un navire, le toit d'une jolie maison qui ne lui appartient pas, dans des cuisines où on l'a laissé entrer, ou en train de faire du shopping plus ou moins légal.
Aventures : Flashbacks :
Ash, Dante, Velizar
Temps présent :
Cyan, Aes, Cyan, New Calypso Team

Inventaire : *Plume chanteuse
*Montre à gousset
*Eventail
*Bougie

Irl : Pronoms masculins pour un ressenti plus fluide.
DC : Egor Arseniev.
Faceclaim : Fero Janicek.
Crédits : Hermand.
Bones
   
"Faire, c'est-à-dire, cuisiner un lapin ?" Pour la première fois, dans la moue du cuisinier il y a quelque chose de boudeur et presque un peu dédaigneux, un soupçon d'amour-propre qu'il ne laissera pas égratigner si facilement. "Tsss. Reposez-vous donc - ça, vous savez faire ?"

Puisque la créature des sous-bois a besoin d'aliments carnés, il s'en charge. A se mouvoir au ralenti en contemplant son environnement comme un gamin évadé par la fenêtre, Hundread n'a pas vraiment l'impression d'avoir abusé de ses forces. Et puisqu'on lui tend de quoi, il n'a qu'à rafler les ficelles avec cette vivacité des voleurs, et filer en direction des garennes. L'autre n'a qu'à profiter du silence monastique de cette sorte de cellule troglodyte, ça lui ressemble bien. Et fouiller dans ses affaires, si ça lui chante. En ce moment Hundread n'a rien à cacher alors autant en profiter. Le connaissant, ça ne durera pas... Et si ça peut rassurer un fauve sur le qui-vive, ça évitera peut-être une nuit de tension et de danger.

En ce moment, la bête la plus dangereuse sur cette île, c'est probablement Dante le Chasseur, et il l'a justement ramenée chez lui parce que c'est ainsi qu'on rend les bêtes moins dangereuses, quand on en a la volonté et la patience. Et puis, un complice qui ne vous réclame pas sa part du trésor, que demander de mieux ? En songeant à cette bonne fortune qui éclipse de loin les autres inconforts de cette rencontre, il se perd dans les broussailles, s'arrête et s'assoit pour réfléchir, s'étend au sol et ferme les yeux. Voyons, s'il était un lapin où passerait-il ? La terre lui parle à voix douce... ça change de l'autre grognon. Peu à peu, l'agitation nerveuse causée par la plongée, l'attaque de l'ours, les coups de feu et la gestion d'un interlocuteur inconnu s'apaise et se dissipe. Un bruit palpite dans l'air non loin de lui, il glisse un regard furtif sous le rideau de ses cils. Un oiseau. Bien sûr, ces îles perdues sont couvertes d'oiseaux, eux et les insectes volants, la principale population des rochers loin de tout rivage. Les visiteurs comme l'ours, ou comme eux, ne sont que des accidents. Ce serait bien pratique, si l'Homme savait voler...

Tous les oiseaux sont curieux de la viande morte : ça se mange, et les parasites qui y fleurissent aussi. A retenir son souffle, il laisse approcher le curieux. Et c'est une sorte de faisan ou de dinde sauvage qu'il rapporte au gîte, lié par les pattes et jeté par-dessus son épaule comme un sac de viande qu'il est, les autres collets brandis dans son poing égratigné par la lutte. Il est fier parce que c'est une surprise. Ce n'est pas facile de se ménager des surprises plaisantes dans un milieu hostile, c'est une forme d'art ou de jeu de hasard. Et puis, c'est mesquin mais peu importe, quand on a son système moral on est mesquin sans un remords... il ne serait pas fâché de remettre un peu à sa place ce chasseur qui le toise de haut. Que diable, ça fait longtemps maintenant, de longues années, que Hundread n'est plus un petit citadin effarouché.

Alors, il veut bien être un peu sous-estimé, parce qu'au fond c'est une supériorité en cas de conflit, et il veut bien laisser Dante penser ce qu'il pense, parce que ça ne le regarde pas. Et il ne va pas proclamer qu'il est un pirate aguerri à quelqu'un dont il ne connaît rien. Mais, mais voilà, il est débrouillard, plus qu'on ne le croirait à simplement l'écouter parler. Et il aimerait que ça se sache.

"Je ne vous demande pas de le plumer," sourit-il avec une certaine espièglerie en se rendant au fond de la grotte. Il y a là un puits de sol argileux dessiné par l'infiltration des pluies. Après avoir ravivé le feu, il enduit la bête de cette pâte collante. Il suffira de laisser sécher la boule de terre à la chaleur des flammes, puis de la glisser comme une pierre sous la braise. D'ailleurs, avec d'autres pierres qui iront réchauffer le thé plus tard. Voilà une bonne soirée qui s'annonce. Il en a presque oublié qu'il ne logeait plus seul. Un mouvement de Dante le fait sursauter, puis le ramène instantanément à sa curiosité de tantôt.

"Alors, qu'est-ce que vous cherchez ? Oh, et je peux vous tutoyer, si ça vous met mal à l'aise. Mais, ce serait dommage, vous voyez, que j'aie déjà repéré votre trésor à vous et que je ne sache pas que ça vous intéresse."

La fraîcheur qui tombe des voûtes caverneuses, et ses cheveux à peu près secs à présent, l'amènent enfin à enrouler autour de ses épaules une couverture à carreaux, qui forme une sorte de cape rustique aux replis grossiers. Voilà, Monsieur est satisfait, Hundread a mis son châle, il n'attrapera pas froid aujourd'hui. C'est sans doute un truc de chasseur, ça... craindre qu'un éternuement intempestif n'alerte la proie, ou ce genre de considération. Diable soit des métiers qui ne laissent rien au hasard !
Dante O'Broin
Moussaillon à l'abordage !
Dante O'Broin
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Miscéllanées :
Twenty years to go || Dante || Flashback F2877dc1dd828db942cdb3b7e94f91d0346c55d5

« j'en ai poursuivi des fantômes
presque touché leurs ballerines,
ils ont frappé fort dans mon cou
pour que je m'incline »


e s t - c e . q u e . c e . m o n d e . e s t . s é r i e u x ?

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Twenty years to go || Dante || Flashback 2e09817efad42c1d28222eac9c5b7ad09884f578Twenty years to go || Dante || Flashback 3c02a74f358780fac692569750dde3126fc0e441


Âge : vieille âme, cinquante deux ans tassés de galères propres et figurées.
Pronom : de genre masculin, pronoms en conséquence.
Coeur : sûrement qu'il grogne, si on lui demande, qu'il dit que ces choses-là ne sont pas pour lui, et ne l'ont jamais été. par-delà les eaux, cependant, la vérité vogue au gré de ses envies, et s'en vient à l'abordage de ses plages désertes quand son cœur à elle s'ennuie.
Origines : né aux Quatre Vents sur l'île de Jahar, il y crèvera sans doute.
Clan : autrefois propriété et chien de chasse de la famille Vestrit pendant des années, allégeance forcée aux pieds des Ozova.
Sang : Hybride
Irl : Masc. - il/lui
DC : Merle De Borhea
Faceclaim : Toby Stephens
Crédits : ange
Trigger : veines (mention & actions)
Warning : automutilation, autodestruction, dépression, mascu. toxique, esclavagisme, violence physique, traumatisme
Bones
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23 AP. BDA ― tw : none.

C'est-à-dire qu'il s'attendait à redescendre accompagné, le Vautre.
Pas se faire évincer par une matrone aux petits soins.

Il reste con, la main en suspens quand on fauche les collets. Ses collets. Puis, à voir filer la silhouette entre les roches avec bien plus d'agilité qu'il n'en aura jamais, une vague d'orgueil lui prend le nez comme de la moutarde trop forte sur une tartine de pain frais le ferait. Traquer, chasser, capturer, c'est d'ordinaire ce pour quoi on le paye — il ne fait que renifler l'odeur des sapins et de la brume, face à sa solitude. Pour ce qu'il en sait, cet explorateur du dimanche est un chasseur hors pair qui ramènera de la venaison à en nourrir tout un quartier d'Oshaara. Qu'à cela ne tienne, il a une arme à décharger. Son amour-propre et sa jalousie s'en remettront.

Semble-t-il qu'Hundread l'Aventurier soit plus apte sur terre que dans l'eau : il est victorieux comme un père de cinq enfants lorsqu'il brandit la bête au bout de la ficelle. Ses mains sont blessées, il a des brindilles et des feuilles à l'arrière du crâne, mais le sourire contagieux puisque le Vautre lève une babine à son tour. Il grogne un bien joué, de bonne guerre, reconnaissant enfin quelques qualités à son comparse de fortune qui n'était pas parti gagnant face à l'ours. Enfin, pour ce qu'il en sait, c'est peut-être juste la chance du débutant.

Je ne vous demande pas de le plumer.
Tu m'as pris pour une bonne femme ?
D'où il vient, c'est les bonnes femmes qui plument les faisans ramenés par les hommes.

L'échange s'arrête là, et chacun vaque à ses occupations. À savoir gratter la poudre au fond canon, en ce qui concerne le ronchon. Oh, non, il ne laissera pas une arme chargée à portée de main du premier venu, et si ce premier venu-ci a plus d'inclinaisons pour la papote que la bagarre, la méfiance est de mise en ces contrées inconnues. Il aura bien assez, de toute façon, des lames posées à ses côtés s'il souhaite le second face-à-face avec un ours pour achever sa journée.

Sa masse ramenée près du feu ravivé, avec le soleil qui se cache déjà derrière les cimes, Dante a sorti sa petite poche de tabac dont il fait crisser le contenu entre ses doigts. Il observe, en silence, les faits et gestes de son hôte, minutieux lorsqu'il touche aux flammes et aux pierres (la fumée s'élève vers les hauteurs, et une pointe de nervosité quant aux autres habitants potentiels de cette île l'empêche de penser que c'est une bonne idée), attentif lorsqu'il couvre la bête comme ils le font avec les pommes de terre garnies, là d'où vient le Vautre. Un instant, il ose se demander si celui-ci ne serait pas originaire des Quatre Vents, mais sa pensée crame comme le bout de sa cigarette contre les flammes. Là, il se repose. Là, il sait faire. Alors, qu'est-ce que vous cherchez ? Il a reniflé grossièrement, le nez pris par l'humidité ambiante. Pas une seule seconde de sa journée, il n'a arrêté de penser à la nature de sa présence ici, aux cheveux roux qu'il se projette (il essaye que non, mais en vain) déjà en train de voir dans le reflet de ce foutu miroir magique. Pour mieux fuir sa propre tête, ses yeux se sont aventurés sur le visage d'Hundread, servant de scène à la danse des flammes, et à ses petites rides creusées par ce qui semble avoir été une vie à sourire. Dante en connaît un, comme ça, qui sourit trop pour être honnête. Oh, et je peux vous tutoyer, si ça vous met mal à l'aise.

C'est bon. Sa main a chassé l'air et une volute de fumée avec, comme le font les anciens, mal à l'aise de recevoir l'affection des plus jeunes, mais bien heureux qu'elle leur soit adressée. Qu'il le tutoie. Le Vautre ne comprend, en réalité, même pas pourquoi ça n'a pas été son premier réflexe. Peut-être parce qu'il avait une arme braquée sur le museau, bon. Quelqu'un m'a parlé d'un miroir. À en juger par leur aspect respectif, c'est plutôt à l'aventurier coquet que pourrait revenir ce genre d'artéfact. Coquet, si, si, ça se voit, avec sa petite laine tricotée. Dante, lui, ramène la peau d'ours sur ses genoux. Qui s'rait magique. Et qui pourrait... Il hésite, sur la fin. Parce que le dire à voix haute lui fait prendre conscience à quel point l'idée est ridicule. Et c'est aussi lui avouer une douleur qu'il ne souhaitait pas partager. Pas avec cet individu, du moins. ... Montrer quelqu'un. Qui n'est pas là. C'est déjà trop en dire à son goût, mais l'odeur alléchante du faisan sous les braises achève de le convaincre qu'il peut bien se révéler un peu, cette fois, en guise de reconnaissance. Pour ce qu'il en sait, une fois qu'ils auront quitté cet endroit, il ne reverra plus jamais ce minois trop rieur pour sa propre survie. Un peu de fumée passe ses lèvres. C'sont des légendes, je sais bien. S'il s'avère qu'y a bien un miroir sur c'te foutue île, et qu'il est pas magique, j'te le laisserai aussi. J'suis pas là pour piller.

Ce n'est pas une accusation, Dante ne veut pas passer pour ce qu'il n'est pas. Faisant fit de cette maladresse, sa masse s'étire jusqu'au sac où logeaient les collets pour en tirer une petite bouteille de verre emmitouflée dans sa fourrure. La dévisser échappe une odeur de fruits fermentés, de la prune sans doute, et une petite gorgée dégouline dans son gosier. La brûlure lui rappelle que de la bouche à l'estomac, tout est relié. Une grimace, et il finit par la tendre au frileux enroulé dans son châle de bonne dame.
Tiens. Ça te réchauffera. Il pointe sa propre tempe, en revanche. T'as une brindille, là. Il ne s'était pas embarrassé de le lui dire jusqu'à présent. C'est chose faite.
Hundread Maelmuir
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Pronom : Can you be my friend tonight? My day is gone, my body light. Can you take me as I am, a heavy soul, a hopeful man?
Coeur : Will you wander here some day, will you turn up unannouced with some new things you want to say?
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Sang : Plutôt humain, même s'il adore se déguiser et s'infiltrer.
Pouvoirs : Aucun pouvoir, il est juste sympathique.
Boussole : Sur le pont d'un navire, le toit d'une jolie maison qui ne lui appartient pas, dans des cuisines où on l'a laissé entrer, ou en train de faire du shopping plus ou moins légal.
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Hundread faillit avoir une réaction de badinerie insensible : eh bien, un miroir qui montre les gens qui sont là serait plus utile. Mais au dernier moment il tint sa langue. Il avait l'impression de comprendre à demi-mot. Lui aussi, il y avait une absente qu'il aurait pu voir dans un tel miroir - il ne savait pas précisément si il l'aurait voulu, cependant - il avait eu si peur de la voir au fond de ce lac... Garder les yeux résolument fermés était sa stratégie dans ces moments incertains, et ça lui avait à peu près réussi jusqu'à maintenant, ou alors d'autres lui avaient sauvé la mise à chaque fois. C'était bien aimable à eux.

"Je dois être couvert de brindilles," remarqua-t-il en haussant une épaule, après un temps de silence. "Mais j'ai eu mon content d'ablutions pour aujourd'hui."

Ecouter une légende inconnue, même lacunaire et austère comme un sermon, relier les points dans sa tête comme autant d'étoiles et s'imaginer toute une constellation, c'était sa bouteille à lui pour les longues soirées froides au coin du feu. Il n'aurait même pas eu besoin de l'alcool mais il l'accepta avec un petit signe de tête, comme preuve de bonne volonté.
Cet homme avait vraiment eu peur de lui au début et il ne voulait pas que ce soit encore le cas. S'il avait été moins préoccupé par son opinion, il aurait minaudé un peu, réclamé qu'il lui retire lui-même la brindille introuvable, ce genre de choses... mais ce soir, ça ne semblait pas intéressant, ça l'aurait même gêné.

"Je m'en sors bien avec cette carte," reprit-il après une hésitation. Il peut bien tenter le tutoiement, ils verront l'un comme l'autre s'ils trouvent ça trop bizarre. "Reste là si tu veux, demain, j'irai en reconnaissance et si je trouve le miroir facilement, je te le ramène. Sinon, on montera une expédition ensemble." Il n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui le poussait à faire cette proposition. Dante avait l'air... "Tu as l'air épuisé." Il avait l'air malheureux. Mais ce n'était pas le genre de chose qu'il pouvait dire à voix haute.

Cette absence arrivait donc à miner même une telle force de la nature ? Et Hundread savait parfaitement que le temps n'adoucirait rien. Il ne ferait que présenter la douce et trompeuse illusion de nouvelles drogues, de nouvelles habitudes, capables de cacher la plaie. Et ce ne serait qu'un mensonge, que le vent levé aurait tôt fait de balayer. Il espérait que ce qu'il ressentait n'était pas de la pitié, car il détestait ça et quelque chose lui chuchotait que Dante l'aurait détesté aussi.

Et voilà le silence qui retombe. Ce n'est pas une chape de plomb en ce moment, c'est une observation prudente, à la fois de son vis-à-vis et de toute la situation qui les entoure. Le parfum sucré de la boisson forte se mêle à la fumée diffuse de la chair qui grille, de la surface qui frit doucement dans sa propre graisse fondue, de son sang qui se fait sauce frémissante, à petit feu. Une recette lui traverse l'esprit. Bah, plus tard. S'il se met à imposer à Dante son amour de la cuisine et des expérimentations partagées, il va vraiment le faire fuir à la nage, miroir ou pas miroir. Déjà que, c'est assez clair à présent... lui, il est là pour piller. C'est un peu le sens de sa vie.

Attendant patiemment que la cuisson se termine, il déplie la carte pour se plonger dans sa lecture. C'est le genre d'objet qu'il peut regarder pendant des heures sans se lasser, en laissant courir son esprit qu'on a pu qualifier de paresseux. Il ne dort pas, il rêve. A quoi bon expliquer cette nuance ? Ce qui lui fait froncer les sourcils, c'est la logistique. S'il comprend bien les symboles, il va devoir passer par une sorte de tunnel, comme pour braquer un établissement bancaire... et ça semble vraiment escarpé, accidenté, labyrinthique même. Motivé par la perspective d'un trésor, il le fera, ce n'est pas un problème. Le retour en revanche risque d'être plus compliqué avec les bras chargés. Et ce coffre doit être assez volumineux. Le miroir se trouve-t-il à l'intérieur ou à côté ? Faudra-t-il renoncer à une arme pour s'emparer des deux objets ? Ha, il verra bien sur place, mais ça ne fait pas de mal d'imaginer un peu. Et puis, enfin, il décide que le repas est prêt et retourne jouer avec les braises.

"On a le temps : personne ne passera me chercher avant la prochaine lune."
Dante O'Broin
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Pronom : de genre masculin, pronoms en conséquence.
Coeur : sûrement qu'il grogne, si on lui demande, qu'il dit que ces choses-là ne sont pas pour lui, et ne l'ont jamais été. par-delà les eaux, cependant, la vérité vogue au gré de ses envies, et s'en vient à l'abordage de ses plages désertes quand son cœur à elle s'ennuie.
Origines : né aux Quatre Vents sur l'île de Jahar, il y crèvera sans doute.
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À ses lippes grognantes, la cigarette fume encore son odeur âcre de fleurs qui n'en sont pas, et son épaisse fumée blanche disparaît en volutes dans la chaleur des flammes. Il y a comme une sorte de quiétude à être là, chacun de son côté du foyer. Un ours et un cerf qui cohabitent sous les étoiles naissantes au-dessus d'eux, s'épient parfois du coin de l'œil pour s'assurer que personne ne compte se déclarer la guerre, ou fuir. Ainsi, ils paissent dans un calme relatif, confortable par convenance, un accord de principe, une alliance tacite. Sinon, on montera une expédition ensemble. Plus si tacite. Le feu crépite devant eux, et une braise vient faire griller quelques poils noirs que Dante tapote gentiment pour l'éteindre, avant de soupirer sa fumée par le nez. Tu as l'air épuisé. Il a froncé les sourcils, sans regarder l'Aventurier délétère, trop prêt à s'engager dans la recherche d'un artéfact qui pourrait si bien être un objet décoratif que rien du tout. Qu'est-ce qui peut bien le motiver, celui-là ? Un instant, le Vautre a l'air pensif, à regarder les flammes danser sous ses yeux.

Un coup de deux doigts en direction du frileux, dans les airs, pour récupérer la bouteille.
Je viendrai. Comment ne pas faire autrement, alors que la sensation d'urgence, celle qui porte et pousse à aller de l'avant, commence à se tarir ? Chaque seconde qui passe éloigne Dante de la rouquine qu'il appelle encore sa fille. Non, non. Épuisé ou pas, il lui faut continuer. Parce que depuis quelque temps, depuis une belle année même, il a l'impression que sa vie n'est plus en jeu. De pouvoir respirer à nouveau sans que le poids de la perte ne pèse sur ses poumons, de pouvoir s'endormir sans que les rêves ne soient ternis par cette absence si incertaine. Et c'est insupportable.
La gorgée, cette fois-ci, n'est plus seulement pour se réchauffer.

Le bruissement de la carte le fait se tendre un peu en direction des flammes, par curiosité, voir ce qu'il peut bien attraper par-dessus. Les dessins sont clairs, propres et jolis. Ceux de son carnet n'ont d'élégant que les cursives habituées et fines, derniers indices de l'éducation précieuse qu'a eu le privilège de recevoir le Vautre dans ses premières années. Avant tout ça, avant, il y a longtemps. Tous les autres dessins ont été tracés grossièrement, et le charbon a ce problème d'être une plaie à maintenir en l'état sur le papier. Il voudrait comparer leurs différents plans un peu mieux que tout à l'heure, mais sa ceinture a été abandonnée près du fusil et des autres armes, là où il a décidé qu'il irait se coucher, à l'abri du vent. Trop loin pour que sa carcasse lasse ne trouve l'énergie de l'atteindre — et il faut dire que l'odeur de chair grillée commence à l'endormir, l'envelopper de paresse. Une berceuse olfactive, il sent qu'il va s'écrouler aussitôt la panse pleine. Peut-être que l'eau-de-vie n'y est pas pour rien.

Il ne s'était pas rendu compte du silence autour d'eux, pas jusqu'à ce qu'Hundread ne le brise, parle par-dessus le crépitement des braises. Il en extirpe le faisan, et Dante gigote imperceptiblement sous sa peau de bête, impatient mais poli malgré tout ; son estomac gronde, et ce n'est pas la première fois depuis qu'ils se sont posés autour du feu. Si le silence lui plaisait, il se sent quand même affublé d'une sorte d'obligation à faire la conversation, puisque son vis-à-vis a été tant enclin à parler toute la soirée. Le Vautre lui doit bien ça. Il n'a pas eu de mal à le faire sur le navire qui l'a amené ici ; il n'aura pas de mal avec la seule autre âme qui vive, surtout maintenant qu'il n'a plus tant envie que ça de lui loger un plomb entre les deux yeux.

Tu comptes rester ici aussi longtemps ? S'étonne-t-il, s'autorisant à quitter les plumes carbonisées au profit du minois peut-être plus éteint que tout à l'heure malgré les flammes qui y dansent toujours. Faut croire que la journée a été longue pour tout le monde. D'autres personnes savent que t'es là ?

C'est que, jusqu'à présent, les méthodes d'explorations employées lui ont paru... Exotiques. Insolites. Marginales. Il en a d'autres, des comme ça, mais ça résume assez bien sa première impression. À mesure que le temps en la compagnie de l'autre s'écoule, Dante semble prendre conscience qu'il n'est pas inexpérimenté comme il l'avait cru, mais qu'il fait les choses autrement. Comme cette volaille, parfaitement cuite sous les braises. Le Vautre n'a sûrement jamais eu l'occasion d'essayer cette méthode, ou du moins ne se souvient pas l'avoir fait. Tout comme hurler face à un ours ; la légende raconte que ça fonctionne bien contre les prédateurs un peu trop belliqueux. Lui préfère quand même croire en la poudre et le plomb qu'en sa propre voix.
Hundread Maelmuir
Moussaillon à l'abordage !
Hundread Maelmuir
Hopes
Miscéllanées : Twenty years to go || Dante || Flashback StxKp

Âge : 46 ans.
Pronom : Can you be my friend tonight? My day is gone, my body light. Can you take me as I am, a heavy soul, a hopeful man?
Coeur : Will you wander here some day, will you turn up unannouced with some new things you want to say?
Origines : Can you hold me to my word? My nights are cold, my memories blurred.
Clan : Will you laugh when I am slow? Will you get me if you need me, and be fine if you don't?
Sang : Plutôt humain, même s'il adore se déguiser et s'infiltrer.
Pouvoirs : Aucun pouvoir, il est juste sympathique.
Boussole : Sur le pont d'un navire, le toit d'une jolie maison qui ne lui appartient pas, dans des cuisines où on l'a laissé entrer, ou en train de faire du shopping plus ou moins légal.
Aventures : Flashbacks :
Ash, Dante, Velizar
Temps présent :
Cyan, Aes, Cyan, New Calypso Team

Inventaire : *Plume chanteuse
*Montre à gousset
*Eventail
*Bougie

Irl : Pronoms masculins pour un ressenti plus fluide.
DC : Egor Arseniev.
Faceclaim : Fero Janicek.
Crédits : Hermand.
Bones
   

"Mes amis et moi, on ne se tient pas vraiment à l'oeil. Mais je pourrais rester un moment, au pire. Je ne m'ennuie pas," objecta simplement Hundread. Concentré sur sa manoeuvre de désossage, il ne se sentait pas observé. Il aurait pu rester un bon moment sur cette île parce qu'il la dévorait. Un plat à la fois, une nouvelle chair sous sa dent, une nouvelle combinaison, une invention née de la contrainte et du manque de ressources... il avait là un terrain de jeu plus vaste et passionnant que ne l'aurait été n'importe quelle bibliothèque bien garnie. Sans parler de ce qui pouvait se fumer ou se consommer d'autres manières tout aussi festives, effectivement. Il se pencherait plus avant sur cette question quand les stratégies de pillage seraient bien rodées ; il y avait tout de même certaines choses qui étaient sacrées, dans la vie.

"Fais attention, c'est salissant. Bon appétit !"

Il ne disposait que d'une écuelle, la sienne. Recevoir du monde n'avait pas fait partie de ses priorités en préparant ses bagages. Mais l'argile qui s'était arrondie autour de l'oiseau et durcie au feu offrait quelques fragments assez creux pour accueillir quelques pièces de viande. Le passage au feu lui apparaissait toujours comme une forme de purification pour les aliments, davantage encore que l'eau claire. Par courtoisie, il tendit l'écuelle au chasseur et se servit pour sa part de ces tessons improvisés. Dans l'un d'eux, il disposa quelques tranches de champignons séchés sur le fond de graisse animale et remit le tout sur les flammes. Il aurait pu faire plus élaboré mais tant pis, ce serait plus approprié pour le festin de la victoire, n'est-ce pas ?

"Un peu rustique," remarqua-t-il après quelques bouchées réconfortantes. Il n'aurait pas su dire s'il s'en excusait ou s'en amusait, ou si c'était juste l'alcool qui parlait par sa bouche. Comme s'il n'avait pas déjà la langue assez déliée au naturel... "Alors c'est dit : demain, il faut trouver le rocher en forme de dent, et là, on comprendra comment utiliser la clef. Je suis vraiment content que tu sois là," ajouta-t-il en continuant son manège - détachant des pièces de viande, plaçant une sur deux dans l'écuelle de son voisin et l'autre dans son propre plat irrégulier, piquant une lamelle de champignon grésillante et reproduisant le manège, sans un coup d'oeil en biais pour jauger d'une quelconque réaction. "Je m'en serais sorti tout seul, bien sûr ! Mais tu es de bonne compagnie."

Il faut croire qu'ils étaient tous deux affamés car le volatile, comme son accompagnement frugal, disparut en quelques minutes, ne laissant que des reliefs brisés. Hundread se leva pour les porter au-dehors, à l'endroit où il avait tué l'animal. Il faisait déjà très sombre. Mais il préférait en user ainsi tant qu'il était en territoire sauvage. L'odeur de la mort le gênait dans son sommeil déjà bien peuplé de cette sinistre camarde, et attirait des créatures qui, elles, pouvaient constituer une bien réelle menace. Ils n'avaient vraiment pas besoin de ça cette nuit.

A son retour, il se sentit brusquement usé et alla se blottir dans un recoin de la roche, en marmonnant quelque chose d'indistinct. Cette anxiété qui vous maintient à cran, tous les sens en alerte, lorsque vous dormez dans un endroit peu sûr, s'était évanouie et le laissait effondré comme une méduse sur la plage. Il jeta sa couverture sur quelques bruyères qu'il avait alignées pour se former un matelas, s'y effondra et ramena sa tête devant son museau pour ne plus voir les braises mourantes. Le reste attendrait. Ah oui, son couteau, celui qui avait découpé la viande devait encore traîner auprès du feu où il avait passé et repassé la lame, avec l'illusion de la nettoyer à blanc... il n'aurait pas besoin de son couteau cette nuit. Tout allait bien. Du moins, il se devait d'y croire au moins en surface, pour montrer l'exemple.

Une angoisse insidieuse s'infiltra dans ses veines dès qu'il se laissa emporter dans le sommeil, son pouls descendu à un faible rythme à peine perceptible. Peut-être son corps craignait-il simplement qu'il ne prenne froid, et tentait-il de le ranimer ? Ces latitudes n'étaient pas faites pour lui, enfant du soleil. Mais il avait ce sentiment d'être observé, et par une présence malveillante, bien réelle, toute proche, menaçante, murmurante... Il voyait presque se dessiner ses traits- mais non, ce ne pouvait être qu'un rêve, ou quelque spectre d'un naufragé mort ici longtemps auparavant, venu lui reprocher l'insouciance avec laquelle il avait envisagé de partager son sort. Un tremblement le parcourut et il chassa d'un geste aveugle cette impression pesante, comme si elle voletait autour de son visage. Il ne rencontra rien sous sa main, que l'angoisse, d'autant plus palpable qu'elle se dérobait. Etait-il éveillé ou endormi à présent ? Il ne savait plus. Perdu, à la dérive. Il se maudissait. Pourquoi fallait-il toujours qu'il parte ainsi, qu'il plonge ainsi dans le vide où de telles terreurs l'attendaient ?
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