here we go - Safa Carrery

Dim 15 Sep 2024 - 9:50

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here we go

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Quelques jours plus tôt, Eiran était resté bien discret pour prendre le thé en compagnie de ses proches et de Safa. Assez silencieux pour que Malya et Jihane se pointent à sa porte afin de s’assurer que tout allait bien pour lui. Évidemment, il avait acquiescé, refusant de montrer une once de faiblesse dans le programme… et dans sa détermination à ne pas se marier. Pourtant, le cadet Maeda peinait à trouver le sommeil, omnibulé par le voyage d’entrainement à venir, celui durant lequel il deviendrait officiellement le nouveau général de guerre Maeda.. mais pas que.. Le parfum de Safa Carrery était imprégné dans ses pensées, tout comme cette proximité soudaine aux portes du Palais, leurs lèvres si proches, leurs corps à seulement quelques centimètres l’un de l'autre avant qu’elle ne détourne les talons, amusée. Dieu qu’il était faible face à une belle femme ! Plus encore lorsque celle-ci était dotée d’une grande élégance et d’un charme sauvage habilement dissimulé en société.

« Tout va bien ? » lui demanda son plus fidèle garde, Hawk Sven alors qu’il l’aidait à enfiler cette nouvelle tenue, celle du chef, du guerrier, loin des capes et des tenues de réception. Ainsi vêtu, debout face au miroir, Eiran pris pleinement conscience de la gravité de la situation, de la réalité de cette guerre contre l’Onyx, de la complexité des jours à venir. En mer, il serait sans doute contraint d’effectuer des changements au sein des équipages, pour accorder les compétences autant que les caractères. Des matelots incapables de s’entendre dans un lieu si étriqué au milieu de nul part, c’était tout autant de faille dans son armée qu’il ne pouvait pas se permettre et par dessus ça, il avait convié Safa à prendre la mer ainsi que Smoky Brekker à se joindre à l’Obra Dinn à cause de la pénurie de shaman guérisseurs sur l’île du lotus. En cette période d’été, la météo était chaude et clémente, fort heureusement. Pas de tempêtes prévues, même si tout pouvait changer en quelques heures à cause de l’atmosphère trop étouffante.

« J’en sais rien Hawk, j’en sais rien.. » serait-il à la hauteur des attentes de sa famille ? Sa soeur et sa mère l’attendaient sur le péron pour des encouragements pudiques. Des mailles, une place tron fait du cuir le plus solide, des armes et ses bras dévoilés couverts de tatouages, oui, il avait fière allure, mais n’en menait pas large derrière le masque d’un visage calme et sérieux.
A son arrivée sur les quais, les 5 navires de la famille Ducale étaient amarrés les uns à la suite des autres, la plus grande vivenef en bout de ponton. Une horde de matelot composés de 50% d’anciens et d’autant de nouveaux recrutés depuis le grand discours s’activaient. Des caisses d’armes, de nourriture, d’outils et de vêtements.. Des jeunes cuisinières intimidées par cet environnement très masculin même si certaines femmes prendraient des postes de voilières, de guetteuses ou de combattantes…

La traversée du ponton lui parut durer une éternité, mais une fois à bord, le Capitaine retrouva de son aisance ignorant tout ce brouhaha alentour pour dicter les premiers ordres d’une voix puissante. Quelques changements avant le départ, un homme réputé colérique qu’il préférait avoir à l'œil sur le navire le plus proche du sien, un ancien doté d’une patience hors norme qui ferait un merveilleux professeur et enfin, l’ordre attendu par tous : “Levez les voiles ! “

Le vent fit claquer les toiles dans les airs, toutes parées du blason Maeda et son coeur s’agita. Un simple entraînement, mais bientôt une guerre… À son poste, il n’eut pas une seconde de répit pour s’assurer de la présence ou non de la Dame censée voyager à ses côtés et accorda tel un chef d’orchestre les départs et l’ordre de tous les bateaux présents, l’Obra Dinn au centre.

De l’extérieur, c’était sûrement beau à voir..

Après une vingtaine de minutes de discussions et de vérifications, la terre devint plus lointaine, minuscule et le Maeda savoura la beauté de ce paysage qui serait le seul pour les 5 prochains jours : la mer.
En contrebas de son poste, son regard se figea sur une fine silhouette près du bastingage et son coeur manqua le coche, comme un idiot. Le Capitaine céda sa place pour descendre la rejoindre. Safa Carrery.

« Vous êtes donc bel et bien venue. » dit-il dans son dos, ses bottes claquant à chacun de ses pas sur le ponton de bois. « Comment se porte votre estomac ? » demanda t-il en s’approchant, jusqu’à se placer près d’elle.

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Lun 16 Sep 2024 - 11:29

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@Eiran Maeda

Inspiration Outfit

Hors de question de porter une robe, ne serait-ce que pour déambuler sur le bateau. Safa avait été catégorique avec elle-même alors qu’elle contemplait sa tenue dans le miroir avec un œil critique. Cinq jours à bord, cinq journées à devoir lutter contre ses démons pour ne pas voir sa dignité s’envoler, des heures à devoir tenter d’apprivoiser les vagues, si effrayantes, si déstabilisantes, si… incontrôlables… Le défi était à la hauteur des espérances nourries durant ces dernières semaines…

Mais allait-elle réussir à dompter ses angoisses ?

Silencieuse, déterminée, la Carrery avait alors pris la direction tant redoutée, tout en essayant de se conditionner. Le fait d’avoir revu Avitus l’avait galvanisée, toutefois, ses problèmes de mémoire et de fatigue ne l’avaient pas quittée pour autant… Un problème qui commençait à rendre sa vie infernale même si elle avait toujours refusé d'aborder le sujet avec le Maeda qu’elle s'apprêtait à rejoindre… Peut-être aurait-elle l’occasion de lui en parler ? Entre deux malaises teintés de faiblesse, tout était possible, non ?

Quelques bagages légers en main, Safa avait arpenté le pont du navire en essayant de faire preuve de discrétion au cœur de l’effervescence. Hors de question de bénéficier d’un traitement de faveur, le but de l’expérience était l’immersion… Pourtant on vint la saluer, rapidement, bien trop à son goût… Était-ce l’angoisse qui la rendait si peu bavarde et sociable ? Sans aucun doute… Ainsi, elle se dirigea vers un petit coin isolé, puis s’approcha du bastingage pour contempler l’étendue si redoutée qui s’étalait à perte de vue…

Même si elle n’était pas seule, même si elle avait des visages connus à ses côtés, Safa avait bien du mal à se détendre une fois les voiles levées et le bâtiment lancé dans sa course. Alors, elle resta là, à observer l’horizon, inspirant et expirant lentement pour éviter de rendre les fruits qu’elle avait ingurgités au réveil.

Ce n’était pas si catastrophique pour le moment… La vue était somptueuse… La houle encore bien minime pour l’effrayer. Pourtant quelque chose lui disait que l’excursion n’allait pas être de tout repos… Et plus elle s’éloignait de la terre, son élément, et plus la Shamane avait l’impression de perdre ses repères…

Finalement, plus rien allait à présent.

Cependant avoir d'avoir le temps de céder à la panique, la voix familière d'Eiran Maeda vint la troubler, au point de lui faire oublier un court instant le malaise naissant.

" Vous pensiez sincèrement que j'allais me dérober ? " osa t-elle dire avec une pointe de défi sans quitter le large des yeux par crainte d'avoir le tournis si jamais elle venait à pivoter. "Je pense qu'il serait sage de ne pas aborder mon estomac... pour le moment." confia t-elle finalement en grimaçant, les mains agrippées si fortement au bastingage qu'elles en devenaient pâles. Envolé l'air si assuré et faussement hautain... Elle sombrait lentement au fur et à mesure que la bâtisse glissait sur les mers. "Par la Déesse, je me suis surestimée je crois." chuchota t-elle pour elle-même en fermant les yeux, agacée tant elle refuserait catégoriquement d'abandonner.

Hors de question de perdre. Pas cette fois-ci.

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Mar 17 Sep 2024 - 11:06

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@Safa Carrery

« J’ai douté, je l’avoue. » Pour dire vrai, il avait même espéré qu’elle recule suite à sa discussion avec son ami Nathaniel. Non pas qu’il regrettait son offre, cette idée folle de faire voyager une Dame attachée à la terre pour passer quelques jours en mer, mais par ce qu’une partie de lui redoutait sa présence, ses sourires et tout un tas d’autres choses qui pourraient rendre le voyage plus troublant qu’il ne l’était déjà.

Comme à son habitude, la manoeuvre complexe du départ terminé, le Maeda sortit une cigarette de lotus de sa poche et se décala légèrement pour l’allumer dans le tonneau qui flambait plus loins pour réchauffer les mains détrempées par certaines tâches plus ingrates que d’autres.

« Le lotus calme assurément le mal de mer, si jamais.. » Elle n’en n’était plus à son coup d’essai et la fleur d’osharaa, sagement sélectionnée, pouvait se montrer seulement douce, juste assez pour se détendre. Il tira une première bouffée et souffla les vapeurs dans l’air. Lui aussi était anxieux, pour des raisons différentes.

« Il me tarde de savoir lesquels de mes matelots vont lancer les premières disputes.La vie en communauté dans un espace réduit ne réussit pas à tout le monde. J’espère que ça ne sera pas vous, accrochez à la gorge d’un marin. » dit-il en souriant en coin, pour tenter de détendre l’atmosphère.

« Tout ira bien Safa. Le bordel général m’incombe moi, pas vous. Tâchez de profiter de ce court voyage, vous verrez, il y a de belles expériences à vivre. » Des rencontres, des amitiés, des paysages à couper le souffle et des soirées comme il n’en n’existait dans aucune taverne. « Nous nous relayons jours et nuits pour faire avancer les navires et tester des manœuvres, mais nous prenons les repas ensemble, certains trompent l’ennuis avec des cours de théâtre douteux, de combats, de yoga.. Je ne sais que trop peu de choses de vous pour connaître vos passions, mais peut-être avez-vous des choses à nous apprendre en retour ? Ne ruminez pas votre inquiétude, dupez là en occupant votre temps libre. Ici, vous n’êtes plus une Carrery, seulement Safa. Vous verrez, ça fait du bien. » Il se souvenait encore assez de ses années passées comme simple matelot insouciant avant que sa demi-sœur ne décide de rendre son titre de Capitaine.

« Vous semblez soucieuse. Est-ce uniquement la mer qui trouble vos pensées ? »

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Mer 18 Sep 2024 - 20:48

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@Eiran Maeda

Inspiration Outfit

Il avait douté ?

Safa ne put s'empêcher de lâcher un petit rire satisfait alors qu'elle sentait le mal de mer prendre le dessus. Si elle finissait par succomber à un malaise, elle avait eu moins eu le sentiment d'avoir gagner une petite partie en créant la surprise chez le Maeda...

Elle ne s'était pas dégonflée, certes, mais à quel prix ?

Inspirant et expirant lentement, elle l'écouta parler de ce lotus aux vertus si merveilleuses qu'il était en train de fumer pour faire taire ses propres angoisses... La pression devait peser bien trop lourdement sur les épaules d'Eiran... Aurait-elle pu supporter d'être propulser sur le devant de la scène de l'armée accompagnée par une pléiade de responsabilités sans en avoir eu le goût ou l'intérêt ?

Silencieuse tant ses maux n'étaient rien comparés à ceux de l'homme à ses côtés, elle ferma les yeux, et se concentra sur sa voix. La vie à bord promettait de belles choses, cela ne faisait aucun doute, elle n'avait plus besoin de jouer un rôle, de s'enfermer dans le contrôle, de veiller à son image de demoiselle parfaite...

Elle pouvait être Safa. Seulement Safa.

L'image la fit sourire, et oublier un peu sa condition quelque peu... étrange... jusqu'au moment où Eiran décida de poser une question qui vint la déstabiliser bien plus qu'elle ne l'aurait cru...

Était-ce seulement la mer qui venait accaparer ses pensées ?

Prenant sur elle pour pivoter en douceur et se retrouver enfin nez à nez avec le Maeda, elle se heurta alors à son accoutrement plutôt... agréable à regarder. Clignant des yeux plusieurs fois d'affilée, la Carrery tenta d'articuler des mots pour le complimenter... en vain. Elle était si troublée, et malade à la fois, qu'elle finit par se concentrer de nouveau sur ce qu'elle voulait dire. Ou presque...

"Je... Est-ce que je peux vous parler ? À l'intérieur ? Je..." commença t-elle avant de comprendre qu'elle n'allait pas pouvoir garder sa dignité plus longtemps. Levant un index vers Eiran, les lèvres retroussées, elle chercha du regard un contenant un peu plus loin, consciente qu'elle ne maitrisait pas l'art de rendre son déjeuner la tête par dessus bord. Sans attendre un instant, elle tituba, puis passa la tête au dessus d'un tonneau vide pour aller délester son estomac d'un poids bien trop pesant avec une certaine habilité.

Si l'action aux sons peu agréable ne dura pas plus d'une minute, Safa n'avait plus envie de se relever. Entre la honte et la sensation que ses jambes allaient finir par céder sous son poids, elle resta là, comme une huitre sur un rocher, accrochée à son tonneau.

"Tout va bien..." fit-elle en levant sa main pour mettre son pouce vers le haut, comme pour tenter de rassurer le Maeda. "Je vais bien..."

C'était faux. Et Safa avait envie de s'effondrer face à sa faiblesse qui n'avait pas tardé avant de la mettre à mal.

Finalement, elle regrettait presque de ne pas avoir fumé un peu de lotus et pris quelques herbes bien plus fortes avant de mettre son pied à bord.

OUI/NON:

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Ven 20 Sep 2024 - 17:20

Trop poli ou trop troublé, Eiran ne fit aucun commentaire sur la tenue de la jolie Carrery, mais n’en pensait pas moins. Elle avait fière allure et si l’homme aimait l’élégance d’une jolie robe, le Capitaine, lui, appréciait tout autant les femmes courageuses et travailleuses. Une fois encore, sans même s’en rendre compte, Safa marquait des points.

Les sourcils froncés, interrogateurs, le Maeda sentit un vent de mal l’aise planer entre eux, mais alors qu’il s’apprêtait à questionner la demoiselle, Safa fit volte face pour remplir un tonneau vide de son déjeuner. Fort heureusement caché par la posture incongrue de la nouvelle navigatrice qui lui tournait le dos, il posa sa main sur sa bouche pour ne pas rire aux éclats et fit signe aux curieux amusés un peu plus loin de retourner vaquer à leur occupations pour ne pas la couvrir de gêne.

« Assurément, vous avez l’air très en forme ! » dit-il, l’amusement difficile à camoufler dans sa voix. Ils y étaient tous passés, lui le premier. Le Capitaine se souvenait de ses premiers voyages comme si c’était hier et impossible de mentir, il avait vomit ses tripes à chaques départs et ça, pendant plusieurs mois. « Apportez-lui un linge humide. » murmura t-il à une jeune recrue plus altruiste et inquiète que les autres pour la Carrery. La demoiselle hocha la tête, sourire aux lèvres et déboula en trottinant quelques instants plus tard vers la victime du mal de mer.

A son tour, Eiran s’approcha lentement, bienveillant et souleva son bras pour lui offrir un appui afin qu’elle quitte ce maudit tonneau. « Vous n’avez donc pas menti, vous êtes effectivement bien malade en mer. » dit-il, le regard pétillant de malice. « Tenez vous à mon bras, allons dans ma cabine, il me semble que vous aviez des choses à me dire.. » Safa était joueuse, rarement aussi sérieuse avec lui, quelle idée avait-elle derrière la tête ? Solide escorte, le Maeda aida la demoiselle à marcher droit malgré l’instabilité du sol et la mena jusqu’à ses quartiers privés. Les deux nobles étaient les seuls à jouir d’un espace privé. Les autres matelots eux, devaient se contenter de hamac ou de dortoirs communs avec très très peu d’intimité. La dure loi des titres, en mer ou sur terre, ils restaient privilégiés.

« Installez vous à mon bureau près de la fenêtre. Il serait tout de même regrettable de vomir sur mon parquet. Le vent souffle fort ces derniers jours, vous n’êtes pas au bout de vos peines. » Il s'esclaffa et prit place sur le fauteuil voisin, les jambes tendues et croisées devant lui sur un petit tabouret de bois. « De quoi vouliez-vous me parler ? »

Ven 27 Sep 2024 - 2:22

Here we go

@Eiran Maeda & @Safa Carrery

J’avais tergiversé longtemps avant de monter à bord de ce navire. Je m’étais toujours fait un point d’honneur à ne pas lécher les bottes des nobles et me voilà maintenant vendue à l’un d’entre eux. Enfin… vendue… j’avais accepté le contrat qu’il m’avait vendu. Si mes frères apprenaient ça, j’étais bonne pour des moqueries jusqu’à la fin de ma vie. C’était que de piler sur son honneur que de se vendre ainsi pour ses talents. Je voyais déjà d’ici ce que mon père d’adoption me balancerait au visage, mais bon, la facilité de ce contrat était tout de même alléchante. Tout ce que je me demandais encore, c’était si Eiran espérait qu’avec ce contrat, je cesse de voler ses habitants. J’espérais sincèrement que non parce qu’il allait être atrocement déçu.

Accoudée au bastingage, le regard perdu vers la pointe de terre qui venait de disparaître. C’était toujours étourdissant de voir la terre ferme disparaître ainsi. Par chance, je n’avais pas le mal de mer, ce qui facilitait les déplacements, mais je devais reconnaître que la terre était la seule sécurité que j’avais. Je me rendais compte qu’ici, sur cette vivenef, mes repères n’existaient plus et pire encore, j’étais mélangée à des nobles. De quoi avoir envie de vomir… Je me retournai alors qu’il y en avait un qui balançait ses ordres à tout va contre tous les subalternes qui étaient présents. Un sourire amusé s’étirait sur mes lèvres à en voir un pencher à moitié par-dessus le bord du bateau, me demandant si j’avais le droit de le pousser par-dessus bord celui-là. Après tout, Eiran n’avait mentionné que la Princesse Carrery. L’idée devenait plus que tentante… À garder pour plus tard dans le voyage.

Déjà ennuyée par le manque de stimulation, je lâchai le bastingage pour me faufiler en travers de l'équipe de navigation. Je cherchais une victime, un pauvre matelot que je pourrais prendre d’assaut comme je l’avais fait avec l’un des gardes qui était venu me chercher quelques jours auparavant dans ma maison pour me reconduire jusqu’au palais. J’étais à m’amuser de l’un d’eux quand le bruit courut que la princesse avait eu du mal avec son déjeuner. Je soufflai un rire par mes narines avant de me mettre à la recherche des deux plus grands nobles sur ce navire.

Zigzaguant à travers les hommes au travail, je trouvai mon chemin jusqu’à la cabine où on m’avait mentionné pouvoir les trouver. Je poussai la porte qui les dissimulaient de la vue de tous, arborant mon plus beau sourire et sans aucun doute le plus moqueur de tous. « Bonjouuuuur! J’ai entendu dire qu’on avait tenté de nourrir les poissons de la baie avec de la nourriture humaine! Mais quelle idée fa-bu-leu-se! » D’un mouvement théâtral, je me désignai de toute ma silhouette avec une main. « Votre sauveuse est maintenant arrivée! » Après tout, peut-être pouvais-je soulagée ses haut-le-cœur. C’était une forme de guérison en soi, même si ce n’était pas la forme que je pratiquais le plus. « À moins que vous ne vouliez passer aux choses sérieuses, mais je crains que ce soit peu ragoutant. Vous faites ce que vous voulez hein, vous êtes des adultes! Enfin, je crois. » Je plisse le nez, toujours bien ancrée dans ma comédie puis j’haussai les épaules pour me défaire de mon rôle. Je me tournai vers Eiran avec un air de reproche. « D’ailleurs, c’est bas de votre part de vouloir me faire dormir avec votre équipage qui ronfle et qui pète… J’aurais espéré un peu plus de confort vu le statut que j’ai. » Autant tenté de se péter les bretelles un peu, je doutais que les prochains jours soient les plus palpitants de ma vie.

(c) DΛNDELION

Dim 29 Sep 2024 - 11:14

here we go

@Eiran Maeda & @Smoky Brekker

Inspiration Outfit

Oh, si Safa aimait le contrôle, on pouvait clairement affirmer qu'il avait décidé de la laisser seule, accrochée à son tonneau. Le souffle court, mais l'estomac à vide, la Shamane avait l'impression d'avoir vidé toute son énergie dans son coup d'éclat extrêmement malaisant... Ainsi, face à la honte qui l'entourait, elle restait là, debout, les jambes tremblantes, les yeux fermés, à croire qu'avec le temps, elle finirait par se fondre dans le décor et faire oublier ce moment si désagréable.

Par chance, Eiran Maeda prit les choses en main, et rapidement, la Carrery se retrouva escorté par l'homme lui-même, un tissu frais pour apaiser ses maux jusqu'à la cabine qui déjà, lui donnait l'impression d'être plus en forme. Peut-être était-ce le fait de ne plus avoir l'impression d'être perdue face à l'immensité indomptable qui l'entourait ou juste d'être assise, sa tête couverte du linge mouillé enfouie entre ses mains… Dans tous les cas, Safa avait l’impression d’aller un peu mieux… Même si elle se serait bien passée de l’amusement de celui qui se trouvait à ses côtés.

“Oh… riez donc…” osa t-elle articuler avant de souffler longuement... Ne pas gaspiller son énergie restante pour faire la maline... Aller droit au but au risque de succomber à un. nouveau malaise ou ne plus avoir envie de se confier... “Quelque chose… ne va pas… depuis mon arrivée… à Oshaara… J’oublie… Mon esprit est… mis à mal… Je crois que… quelqu’un…” commença t-elle, lentement tant les mots qui sortaient de sa bouche lui coûtaient, avant d’être interrompue par l’arrivée d’une tierce personne à l’humour plutôt… réconfortant.

Osant pivoter un peu la tête pour observer la nouvelle venue un oeil plissé, la Carrery laissa un fin sourire étirer ses lèvres face aux paroles farfelues qui résonnaient dans la pièce sans aucun filtre.

“Quel gentleman vous faites… Monsieur… C’est une honte…” osa t-elle dire avec sarcasme en s’adressant au Maeda tout en retrouvant son air taquin . “ Pas aussi honteux que… de vomir dans… un tonneau… je vous l’accorde.” chuchota t-elle alors pour elle-même.

Oh, elle n’aurait pas échappé à la réflexion si elle s’était contenté de venir le titiller avec fourberie. Ainsi, elle avait choisi de se couler toute seule en mettant en avant sa fabuleuse démonstration sur le pont. Un moment gênant qui ne serait sans doute pas le dernier, mais qui devenait plutôt surmontable maintenant que son esprit retrouvait un peu de vivacité. Le fait de voir qu’on usait d’un humour qui lui plaisait grandement pour venir piquer gentiment le seul homme dans la pièce était finalement un remède très efficace.

Made by Neon Demon

Mar 1 Oct 2024 - 8:55

La scène valait son pesant d’or et malgré toute sa bonne volonté, Eiran ne put s'empêcher de rire un peu. Une moquerie qui n’en n’était pas vraiment une car il savait à quel point c’était difficile de surmonter un mal de mer. Après une nuit de sommeil à bord, l’estomac de la Carrery finirait pas s’en remettre, par s’habituer au balancier incessant de la Vivenef Maeda. Fort heureusement pour elle, un navire de cette taille n’était pas si atroce, même relativement stable par rapport aux autres.

« Navré. Je suis tout de même persuadé que vous n’auriez pas fait dans la sobriété si les rôles avaient été inversés. » Nul doute que Safa se serait moqué de lui. Les blagues furent de courtes durée et l’homme fronça les sourcils face aux paroles de la jeune femme encore secouée. Il s’empara de son verre, cherchant le sens de ses propos, s’attardant sur le “quelqu’un” qu’elle venait d’évoquer sans finir sa phrase. Naïf ou trop submergé par le travail, il s’était laissé croire que la jolie brune avait passé un agréable séjour à Oshaara, ce qui n’était visiblement pas tout à fait vrai, mais lorsqu’il s’apprêta à poser des questions plus précises au sujet de ce mal d’un genre nouveau, Smoky Brekker fit son apparition. Une entrée théâtrale, à son image, qui le fit soupirer même s’il devait admettre qu’elle était douée pour amuser la galerie. Le sourire qui illumina furtivement le visage Carrery l’empêcha de râler.

« Bonjour Smokky. » dit-il dans une parfaite maîtrise. Une voix calme et conciliante malgré le fait que la jolie blonde ait décidé de débarquer dans sa cabine sans se soucier des protocoles. Avait-elle fait les gros yeux aux gardes postés devant sa porte ? Non, elle avait dû faire pire, se payer leurs têtes ou les menacer, allez savoir. « Fermez la porte derrière vous, s’il vous plaît. » Quelle politesse. Combien de temps durerait encore les vouvoiements formels face à une telle tornade des rues. Bien peu, ça ne faisait aucun doute.

« Pouvez vous aider Safa à se sentir mieux ? Tout en nous épargnant les commentaires désobligeants. » Une mise en garde nécessaire tout droit venu de la bouche d’un homme trop protecteur, qui ne considérait pas la dame Carrery comme n’importe quel navigateur à bord même s’il devait afficher une parfaite neutralité en public. Ici, ils étaient dans sa cabine et il payait bien trop cher la Shaman pour ne pas profiter de ses services.

«Combien de matelots avez-vous déjà traumatisé ? » Demanda t-il, un sourire taquin au bord des lèvres. « Vous êtes sur une Vivenef, pas un palace. Il y a des hamacs à l’arrière si vous préférez dormir à la belle étoile.» Et vous faire rincer en pleine nuit par les vagues trop fortes, pensa t-il, amusé par l’idée de la voir débarquer en colère et humide dès le levé du soleil. Assez joué.

« Avec la longue liste de secrets que vous gardez depuis toutes ces années, j’ose espérer pouvoir vous faire assez confiance pour taire les conversations dans cette cabine. Safa, je vous en prie, poursuivez. Je ne suis pas certain d’avoir tout saisi, vous me parliez de vos trous de mémoire. En avez-vous déjà eu auparavant ? » Le manque de sommeil, l’agitation, le changement d'environnements, tous ces facteurs avaient dû malmener la santé de la jeune femme et le Maeda sentit les remords le gagner. Il lui en demandait peut-être trop, ne la ménageait pas assez depuis son arrivée sur l’île du lotus.

Jeu 3 Oct 2024 - 4:20

Here we go

@Eiran Maeda & @Safa Carrery

Fort satisfaite de mon entrée remarquée, j’étirai un large sourire sur mes lèvres. Mes prunelles passaient de l’un à l’autre dans un amusement non feint. Safa faisait pitié sur sa chaise avec sa serviette et son teint verdâtre. Assurément, le voyage en mer n’était pas pour tout le monde, mais qu’en serait-il si nous venions qu’à avoir du mauvais temps? À mes yeux, elle avait l’apparence même de l’idée que je me faisais des nobles, précieuse à souhait. En même temps, j’avais le beau jeu en ce moment, je pouvais inventer la personnalité que je voulais pour la jolie p’tite dame, j’ignorais tout d’elle. Tout ce que j’espérais c’était qu’elle ne me gâche pas ma joie en me prouvant qu’elle était totalement le contraire de ce que j’imaginais.

Quant à Eiran, il était à peu près fidèle à l’idée que je me faisais de lui pour l’instant. Pour une des rares fois, je m’exécutai quand il me demanda de fermer la porte sur mon passage. C’est simplement parce que ça faisait bien mon bonheur, sinon je l’aurais laissé grande ouverte. Faut croire que je fus prise d’un minimum de compassion pour la damoiselle en détresse. J’inclinai la tête sur le côté alors que je m’étais adossé à la porte, portant sur Safa un regard critique. Je plissai les yeux comme si j’étais en train de faire une analyse approfondie. « Hum, je ne sais pas trop. Les commentaires désobligeants c’est un peu ma marque de commerce, vous vous doutez bien! » Je soufflai un petit rire par le nez, étant mon meilleur public. « Et puis bon, mes pouvoirs ne sont pas si développés et c’est qu’elle est très verte. Je crains que ce ne soit pas très mûr pour la cueillette. » Un air sarcastique s’étira sur mes lèvres alors que je m’approchais finalement de la noble. J’avais été engagée expressément pour ça et j’étais plus qu’apte à régler un petit mal de mer. C’était même mille fois plus simple que de tenter de ressouder des os ensemble.

Je me plantai aux côtés de Safa. « Je peux? » J’avançai une main vers elle, la suspendant dans le vide à mi-chemin vers sa nuque. J’étudiai attentivement son visage et à son autorisation, j’appuyai ma paume contre sa nuque chaude. Alors que je laissais mes pouvoirs agir pour apaiser l’estomac de la noble, mes iris pivotèrent à nouveau vers celui qui m’avait engagé. « Vous voulez vraiment savoir? » J’haussai les sourcils comme une provocation avant de faire mine de réfléchir, mais trop ravie de pouvoir le lui dire, je ne lui laissai pas le temps de se rétracter. « Plusieurs, déjà… J’ai tenté de me faire de nouveaux amis comme celui que je me suis fait quand vous m’avez fait venir au palais. Il me manque d’ailleurs, faudrait que je passe le saluer quand nous rentrerons! » Puis sans pouvoir m’en empêcher, je levai les yeux au ciel faisant mine de m’offusquer, dans la comédie la plus totale. J’aurais clairement dû être dramaturge dans ma vie en fait. « Oh ça va, je suis une invitée de marque moi aussi! Voyez, j’ai de petites mains magiques qui vous sont bien utiles. Pas vrai Madame Carrery? » Oh que oui, je n’allais pas me gêner pour l’impliquer dans mes conneries. Aucune chance qu’ils s’en sauvent.

Pourtant, Eiran attisa ma curiosité, m’obligeant à mimer de me fermer la bouche à clef. Il n’avait pas tort, au nombre de secrets qu’il avait tenté de me soutirer et dont peu avaient été nommés, je ne risquais pas de parler fort, à moins que ça ne vaille son pesant d’or. Après tout, ma loyauté était entièrement achetable. Tout se négociait. Tentant le plus grand calme d’apparence, je posai mes iris contre Safa avec une certaine indiscrétion, empressée d’entendre la suite. Qu’avait-il donc de croustillant à se mettre sous la dent?

(c) DΛNDELION

Ven 4 Oct 2024 - 17:59

here we go

@Eiran Maeda & @Smoky Brekker

Inspiration Outfit

L’échange entre le Maeda et la nouvelle venue qui répondait au prénom de Smoky arrivait à attiser la curiosité de Safa au point de lui faire oublier un court instant sa condition. Ce fut lorsqu’on vint l’approcher avec humour et bienveillance qu’elle sentit de nouveau son estomac se nouer. Ne pipant pas mot, préférant hocher la tête positivement pour que la femme à la chevelure d’or fasse usage de ses dons, elle ferma les yeux, et se laissa faire, tout en essayant de se concentrer pour ne pas perdre pied à nouveau.

Cependant, contre toute attente, la Carrery se sentit… mieux. Pas suffisant pour penser à avaler quelque chose mais bien assez pour réussir à relever la tête et oser quelques regards à chaque coin de la pièce sans avoir envie de sombrer.

“Eh bien… J’ai une dette envers vos petites mains magiques… Je vous remercie… infiniment… ” glissa t-elle avec le sourire à l’attention de celle qui venait de l’aider avant de réussir à se tourner vers le duo, le linge habilement posé contre ses lèvres qui avaient bien besoin d’être humidifiées… “Non… C’est… C’est arrivé peu après mon arrivée….” déplora t-elle, gênée de faire ses aveux tant elle ne souhaitait pas qu’Eiran se sente fautif. “Cela a commencé par… des absences, je me suis retrouvée incapable de me souvenir des fins de soirées… Puis… la fatigue… L’impression de ne jamais être reposée comme si… Je n’allais pas me coucher… J’en ai parlé à Avitus… assez récemment mais depuis…” poursuivit-elle avant de soupirer, agacée…”J’ai trouvé mes chaussures dans un état déplorable au matin, ou mes mains piquées par des ronces que j’aurais manipulées sans en avoir le souvenir… J’ai… aussi eu Nari… Une des domestiques qui m’assure m’avoir croisée dans un des couloirs du Palais en pleine nuit… Et puis…” Elle déglutit, puis ferma les yeux un court instant pour prendre une bonne inspiration. « J’ai parfois l’impression de percevoir une voix… masculine… étrangère… »

Réalité ou bêtise, la Carrery n’arrivait pas à en être sûre, ainsi, il lui était impossible de se sentir à l’aise face à ses confessions et elle s’empressa alors de rajouter quelques mots, honteuse.

« Par la déesse, j’ai l’impression d’entendre les dires d’une folle… » déplora t-elle sincèrement avant de porter un regard à travers la fenêtre, préférant amplement tester ses capacités à observer la mer que de faire face à des regards jugeants visant à la discréditer

Parce qu’il existait, ce mal insidieux qui pouvait autant s’apparenter à une maladie qu’à un manipulateur d’esprit... Peu importait son nom ou son origine… Il existait, et c’était la seule chose dont Safa était sûre.

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Sam 5 Oct 2024 - 11:24

here we go

@Safa Carrery

Le répondant de Smoky Brekker n’avait d’égal que son culot. Ca allait ensemble, un package détonnant et qu’il payait à prix d’or en plus de ça. ll devait bien admettre que sa franchise commençait à lui plaire et que le niveau de son humour était très similaire au sien. A deux, dans une soirée festive, loin de titre de noblesse, nulle doute qu’ils auraient pû s’entendre.

« Au prix où je la paye, croyez moi Safa, vous n’avez aucune dette. » dit-il avant que la jolie blonde n’ait le temps de rebondir. Entendre le mot “dette” dans la bouche d’une noble Carrerry, c’était comme lui fournir une ouverture à la négociation sur un plateau d’argent. Hors de question. La shaman faisait son boulot, voilà tout.

Safa reprit la parole, le laissant abasourdi par son discours. Eiran posa son verre d’alcool, fit signe à Smokky de se servir comme une grande de la bouteille si toutefois elle avait soif et se redressa, les poings serrés.

« Pourquoi ne m’en avez vous pas parlé plus tôt ? » Sa voix était grave, contrariée et involontairement autoritaire. « Je pensais que nous étions parvenu à établir une base de confiance ! Je.. enfin.. vous auriez dû venir dès vos premières impressions !? » Le Maeda était tiraillé par ses propres émotions en conflit. L’idée affreuse qu’il puisse y avoir quelqu’un de mal intentionné au Palais. L’opale noire, en première coupable dans sa tête. Sur son navire peut-être !? Bordel. Et en arrière plan, comme un venin puissant, la peur, la rage. Cette colère sombre qui rendait son visage dur et son regard assassin.. L’idée que quelqu’un s’en soit pris à Safa particulièrement le rendait fou.

« Avez vous un traitement ? Prenez-vous du thé ? Ou peut-être des troubles du sommeil ? Ou une farce des enfants du palais, le lotus infusé donne des états confus. Smoky, avez-vous déjà entendu parler de ce genre de symptômes ? Pourriez vous faire plus que soigner le mal de mer ? Vérifiez son état de santé s’il vous plaît. Ma soeur est malade depuis l’enfance, elle a souvent des pertes de mémoire, cherchez, assurez-vous que Safa ne couve pas un virus latent. »

Il refusait d’admettre sa théorie la plus probante à voix haute. Refusait d’imaginer qu’un magicien de l’opale noire puisse être à bord de l’Obra Dinn, d’un autre navire ou pire encore, au Palais.

« Nous pensons tous à quelque chose d’autre. Mais c’est impossible. Nous avons passé chaque employé, chaque visiteur, chaque matelot au sérum de vérité ! Personne n’y a échappé, pas même moi, c’est pour dire ! »

Maladie ou magie, une chose était certaine, Eiran ne l’aurait jamais trouvé folle et contre toute attente, l’homme était surpris, mais également vexé qu’elle ait pu imaginer cela de lui après les derniers jours qu’ils avaient passés ensemble.

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Jeu 10 Oct 2024 - 4:15

Here we go

@Eiran Maeda & @Safa Carrery

La main toujours appuyée contre la nuque de Safa, j’étais prête à lui répondre quand Eiran me coupa l’herbe sous le pied. Je plissai le nez d’une légère frustration, telle une gamine qui avait perdu son jouet. S'il espérait que je me taise avec si peu... “Ce n’est pas pour autant qu’elle ne peut pas avoir de dettes envers moi. Moi, ça me fait infiniment plaisir qu’elle en ait une!” Toujours sur le ton de la raillerie, je m’assurais simplement que la dame Carrery se sente suffisamment bien avant de relâcher sa nuque. J’aurais toujours l’occasion de soulager son estomac à nouveau s’il venait à vouloir faire de nouvelles vrilles. Et si je pouvais en plus arrondir le petit montant alléchant que me donnait Eiran pour ma présence sur l’Obra Dinn, je ne disais jamais non. Il faudrait être fou pour refuser à vrai dire.

Cependant, l’histoire de la jeune femme me fit froncer les sourcils. Les symptômes s’apparentaient beaucoup à ceux que nous octroyons aux shamans d’Opale Noirs. Du moins, de ce que les gens en racontaient. Je n’avais aucun moyen de vérifier les faits puisque je n’avais jamais été sous le contrôle de l’un d’entre eux et par chance. J’osais même pas imaginer les dégâts que ça pouvait faire. Mes iris pivotèrent sur le maître de ce navire, visiblement contrarié des aveux. À la triste conclusion de Safa, je ne pus retenir ce ricanement qui franchit ma gorge. “Au moins, dites-vous que vous êtes une folle noble. Les conséquences sont moins désastreuses que si c’était quelqu’un d'autre.” Je ne visais qu’à me moquer, même s’il y avait probablement un fond de vérité.

Pourtant, le sérieux revint rapidement sur mon visage, sachant qu’il n’était pas temps aux conneries. La manipulation mentale de Safa restait un sujet sérieux et je pouvais comprendre le caractère inquiétant de la situation. Je me relevai pour pouvoir me prendre un verre, assemblant mes souvenirs alors qu’on me demandait mon avis. “Le lotus donne des états confus, mais davantage euphorisant en règle générale non?” Du moins, c’était ce que j’avais expérimenté après en avoir volé dans les champs et les réserves de certains agriculteurs. Verre en main, je repris doucement ma place auprès de la jeune femme, tapotant le verre du bois de mes doigts. “Et ce que relate Mademoiselle Carrery s’apparente énormément à la magie des Opales Noirs… malheureusement.” Je me doutais fort que ce n’était pas ce qu’il voulait entendre, ce qui me fit mordre dans mes joues, m’attendant presque à un éclat de colère. Et cette fois, sans faire de caprices, je posai à nouveau la main contre Safa, cherchant une façon de l’aider à soulager son esprit, du moins à pouvoir apaiser l’état de choc dans lequel il se trouvait. “Êtes-vous capable de déceler ce que la voix vous dit?”

Alors que je m’affairais et qu’Eiran cherchait un autre coupable, quelque chose qui soit moins douloureux à s’avouer, mes prunelles scrutaient le joli visage de la noble à mes côtés avant de traverser sur l’homme. “Ça reste un élixir… Il doit bien avoir une façon de contourner un liquide pareil. Et si quelqu’un est moindrement déterminé à vous approcher, c’est la chose la plus logique à faire si un tel antidote existe.” Une petite sonnette d’alarme sonna néanmoins dans un coin de ma tête en me demandant si j’allais devoir y passer. Je n’avais pas grand-chose à cacher, mais toujours est-il qu’il y avait quelques informations que je préférais garder pour moi et que j’ignorais jusqu’où s’étendait la liste des gens à tester. “Avez-vous eu tant de nouveaux dans vos rangs ces derniers temps? Peut-être qu’il serait pertinent de commencer par là…”

(c) DΛNDELION

Ven 11 Oct 2024 - 11:09

here we go

@Eiran Maeda & @Smoky Brekker

Inspiration Outfit

Le regret.

Puissant, destructeur, il rongeait les entrailles de Safa avec force face aux mots légitimes du Maeda. Pourquoi ne pas avoir abordé la situation plus tôt ? Pourquoi avoir pensé que cela n’était pas si grave ? A chaque fois qu’elle avait souhaité lui en parler, sa conscience l’avait poussée à rebrousser chemin… Avait-elle été manipulée au point de s’enfermer dans une bulle étrange pour ne pas réussir à s’en sortir ?

Perdue dans ses pensées, attristée par le fait d’avoir mis en colère Eiran qui se mettait à poser une vague de questions en tout genre, Safa restait silencieuse… La mine sombre, elle soupirait, et n’arrivait qu’à réussir à se sentir un peu mieux face aux mots de la belle Smoky. Une noble folle… En temps normal, elle aurait sûrement ri en décidant d’être dans la danse et jouer le jeu de la joute verbale humoristique… Mais le fait de comprendre que son mal pouvait être lié à un intrus faisait monter l’angoisse…

Ainsi, elle finit par passer ses mains sur son visage, puis, dans ses cheveux tressés pour tenter de se sentir… mieux. Reprenant le linge délaissé quelques secondes plus tôt pour jouer avec nerveusement entre ses doigts, elle prit une bonne bouffé d’oxygène avant de tenter de répondre aux questions posées.

“Je suis désolée, les maux me paraissaient futiles… Je ne voulais pas que vous pensiez que je regrettais ma décision….” déplora t-elle avec honte, les yeux levés vers le Maeda. “Je prends seulement des thés infusés avec des plantes… Rien de fou, j’ai préféré éviter le Lotus étant donné que je craignais que cela s’aggrave… Je” Cela ne servait à rien de tenter de fouiller dans sa mémoire… Elle était persuadée qu’elle n’était pas droguée, mais d’un autre côté, elle avait eu de si longues absences que cela pouvait tout changer… “Je ne sais pas ce que dit cette voix… J’ai l’impression qu’elle chuchote… qu’elle m’appelle, qu’elle m’encourage…” répondit-elle cette fois-ci en se tournant vers Smoky. “J’ai pu seulement réussir à en parler à mon Ombre en réalité… du moins qu’en sa présence à mes côtés… Sinon… “ pensa-t-elle à voix haute avant de reporter de nouveau son attention sur Eiran. “J’ai voulu vous le dire, souvent, mais… En plus de ne pas avoir envie de vous déranger… C’était comme si… Inconsciemment, je ne le devais pas… Et à partir du moment où j’ai commencé à me sentir en étant sur l'eau… Ça a changé… ”

Safa ne savait pas si cela avait son importance, pourtant, elle avait comme l’impression que s’il y avait une personne responsable de son état, elle devait se trouver elle-aussi à bord auquel cas elle se serait sentie mieux une fois le pied posé sur le pont et non une fois l’envie de nourrir les poissons bien trop forte… Alors, elle finit par faire un constat des plus graves en chuchotant, le regard perdu dans le vide…

“Cette chose m’a suivie ici… C’est sûr et certain…”

Souillée, elle sentait souillée la Shamane d’Émeraude qui avait décidé de laisser ses terres pour rejoindre Oshaara… Elle s’en voulait presque d’avoir osé penser que tout cela ne serait qu’un défi de plus à relever…

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Ven 11 Oct 2024 - 19:00

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here we go

@Safa Carrery

Eiran affiche un regard dur sur la shamane. Bien sûr, elle essayait de détendre la lourdeur de l’atmosphère mais le Maeda avait le cerveaux en ébullition et n’était pas d’humeur à rire. Il refusait l’idée que l’on ai fait du mal à la Carrery sur sa propre île, pire encore, dans son palais. Le jeune homme lui avait tant de fois répété qu'elle était là-bas chez elle et en sécurité que la réalité qui se dessinait comme une évidence pour le trio lui donnait la nausée.

« Avez-vous entendu parler de cas similaires, Smoky ? »

Loin de lui l’envie d’ajouter “ dans votre monde “, mais l’idée était bien celle-ci. Le peuple était avide de commérages et doué pour ébruiter un tas d’histoires. Eiran prit appui contre le mur, alternant ses regards entre les deux femmes tout en s’efforçant d’afficher un masque de fausse sérénité. Une intrusion de l’opale noire était grave, mais elle l’était encore plus si la taupe se trouvait dans son entourage proche.

« Aucune nouvelle recrue, que de fidèles employés.» siffla t-il en visualisant mentalement les concernés, ceux qui avaient accès aux quartiers privés du grand palais. « La dame de compagnie qui vous a été affectée travaille chez nous depuis 20 ans. »

Safa reprit la parole, mal à l’aise face à lui, face à ses propres sentiments. Plus tard, ils devraient discuter de son silence, du fait qu’elle l’ai pensé capable de juger ses paroles et de lui rire au nez pour un sujet si sérieux.

« À bord de ce navire ? Nous n’avons pas assez de sérum pour tester tout le monde. » une denrée de plus en plus rare avec la recrudescence des tests à chaque port. « Je… un remède ? » Les mots avaient mis du temps à grimper dans sa tête, mais une fois arrivé tout en haut, il blêmit. « Est-ce qu’un shaman d’emeraude pourrait créer ce genre de sérum pour contrer la potion de vérité ? » Trop peu nombreux, le maeda n’avait pas la moindre idée de la réponse à cette question, mais son regard tempétueux se fixa sur la Dame Carrery.

« S’il y a un traître à bord, je le trouverai et le tuerai de mes propres mains. » Après une longue torture et un interrogatoire douloureux. « Smoky, je double vos honoraires si vous laissez traîner vos oreilles et assurez dans l’ombre la protection de Safa. Je veux que vous épiez toutes les personnes qui s’approchent ou la regardent de trop prêt, que vous questionnez innocemment les matelots ivre à la prochaine soirée. Je suis trop repérable, personne ne fera rien si je suis dans les parages.»

Putain de merde. Comment débusquer et piéger une opale noire ?

« Nous allons diluer nos fioles de sérum de vérité restante dans la boisson de ce soir. Les effets seront amoindris, mais rendront les matelots bavards. Safa, vous cédez votre cabine à notre shaman qui se plaint des ronflements.. vous dormirez ici. Je prendrai le fauteuil. »

Les deux jeunes femmes allaient découvrir une facette nouvelle du Capitaine : un protecteur acharné.

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Mar 15 Oct 2024 - 4:00

Here we go

@Eiran Maeda & @Safa Carrery

Si seulement il savait à quel point son regard qui visait clairement à me réduire au silence ne fonctionnait pas. Si seulement il savait à quel point je ne m’écraserais pas devant lui. Ma blague était géniale et placée au bon endroit. Bon le bon moment, peut-être pas, mais c’était toujours mieux de tenter une blague que de succomber dans le désespoir du moment non? Ça permettait de changer les idées dans tous les cas. Toujours convaincue d’avoir eu le bon réflexe, je me contentai de retourner un air angélique au capitaine. Ce qu’ils étaient coincés ces nobles… tssss. Je fouillai dans ma mémoire pour tenter de me souvenir de cas similaires à ce que Safa vivait en ce moment. Je pinçai mes lèvres dans une fine ligne, sachant que ma réponse ne plairait pas du tout. “J’en ai entendu parler oui. Beaucoup sont des rumeurs qui se propagent donc déceler le vrai du faux dans ces histoires ce n’est pas évident. Mais des cas semblables à celui de Mademoiselle Carrery ça existe, en effet.” Mon regard s’abaissa contre Safa avec une certaine compassion à son égard. Être manipulé de la sorte, contre volonté, ça devait clairement être horrible. Pire, si comme le suspectait Safa, son assaillant était à bord du navire. Mais ma pitié à son égard s’arrêtait-là, incapable de ressentir davantage pour des gens comme elle, comme eux. Du moins, en les connaissant aussi peu.

“Une personne qui a soudainement tenté de se sentir près de vous alors? Quelqu’un qui dès son entrée à signifier un intérêt particulier envers votre tête?” Mes iris sondèrent le visage orageux d’Eiran. Je n’avais malheureusement que des questions, des idées grotesques de pistes à suivre, mais c’était toujours mieux que rien du tout. Après tout, il était dans l’émotion la plus pure, il faisait une cible de choix pour ceux qui cherchaient à l’atteindre. De mon côté, je pouvais aisément garder la tête froide puisque toute cette histoire ne me concernait pas. Je n’étais là que pour soigner après tout. Wouah… dit comme ça c’était vachement dégradant en fait… J’allais devoir remédier à ma façon de penser! “Vous pourriez peut-être tenter de trouver quelqu’un qui fait de l’hypnose, peut-être avez-vous vu celui qui a manipulé votre esprit et qu’ainsi vous pourrez mettre la main dessus? Du moins, quand nous serons revenus sur la terre ferme et que vous aurez repris des couleurs.” m’adressais-je à Safa. Ça restait une option comme une autre après tout… Peut-être que ça pouvait être efficace tout comme ça pouvait être n’importe quoi… ça dépendait sur qui ils tombaient après tout.

De nouveau mes prunelles s’élevèrent contre le capitaine puis sur la shamane à mes côtés et j’haussai les épaules. Le chamanisme des végétaux m’était totalement inconnu. Du moins, pas dans des connaissances aussi précises. “Ou peut-être une imitation convaincante du sérum? Remplacer des flacons c’est incroyablement facile quand on a les bonnes intentions.” Et là, je parlais en connaissance de cause. J’avais passé ma vie à faire de mauvais coups, à échanger des flacons, à voler ceux qui me faisaient de l'œil. C’était un tour de passe-passe si simple. N’importe qui d’aguerrit pouvait le faire et si en plus les flacons n’étaient pas surveillés à tout moment, c’était encore plus simple.

La surprise marqua rapidement mes traits alors qu’Eiran me demandait de surveiller Safa et de jouer la taupe. Eh… j’allais devoir endosser le rôle de la belette pour vrai? Bon, il n’avait pas tort, personne n’oserait véritablement parler en sa présence, alors que moi je venais d’arriver sur le navire. Mes neurones se mirent automatiquement en marche pour déterminer comment allais-je pouvoir attirer les confidences des matelots, surtout sachant qu’ils étaient presque tous loyaux aux Maeda. Et j’avais aussi envie de me flageller, de lui obéir aussi rapidement, mais sachant que je n’avais rien de mieux à faire. J’allais ouvrir les lèvres quand il décida aussi que j’aurais accès à ma chambre. Ah bah, il m’avait enlevé ce que je voulais marchander. Je ricanai tout en affichant un air victorieux. “Vous voyez, c’était pas si difficile d’accepter de me donner ma cabine. Vous pourrez même profiter de votre nouvelle proximité! Si c’est pas beau tout ça!” Je papillonnai des yeux pour rendre mon commentaire encore plus sarcastique et je me dirigeai vers la bouteille dans laquelle je m’étais servie un peu plus tôt. “Autre chose pour faire plaisir à ses nobles postérieurs?” Je souris en saisissant la bouteille et en me dirigeant vers la porte. “Sur ce, je vais aller travailler! C’est un plaisir de faire affaire avec vous Eiran!” Je soulevai la bouteille en guise de salutations. “Je serai sur le pont si jamais vous avez besoin.” Mon regard les épia tous les deux avant de sourire avec un amusement non feint. “Amusez-vous bien là!” Et je tournai les talons en sautillant presque comme une gamine. Il était temps de me donner quelque chose de pertinent à faire sur ce navire bon sang!

(c) DΛNDELION