I don't ever want to let you down

Ven 4 Oct 2024 - 23:10

Kal & Brekker Family

It's time to begin, isn't it?
I get a little bit bigger but then I'll admit
I'm just the same as I was
Now don't you understand
That I'm never changing who I am

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[An 31, Litha, J 43 – Anhae]

Six ans d’errance, et il avait enfin récupérer un équipage. Et à partir de ce moment, sa vie avait été mise sans dessus dessous. Si Cyan avait été un tant soit peu croyant – oui, même après avoir littéralement entendu les dieux, il doutait toujours, ou en tout cas, il s’en foutait royalement – il se serait dit que vraiment, on lui en voulait, là haut.

Il se souvenait parfaitement avoir mis les pieds sur Temerys il n’y a pas si longtemps. Il y avait retrouvé Gavril. Et à partit de là, tout s’était enchaîné. D’abord, l’annonce des cinglés de l’onyx qui avait buté un des ducs. Ensuite, Gavril était mort en mer. Puis Vadyslas les avait envoyé en mission. Hundread, à qui il s’était attaché très fort, était parti rejoindre les fameux cinglés juste pour le plaisir de manger des cookies – ok, il n’avait peut-être pas tout compris, mais c’était l’idée. Ensuite, il avait du affronter un type chelou qui collectionnait des morceaux humains et ça, c’était vraiment dégueu – sans parler des blessures. Et enfin, alors qu’ils pensaient avoir un tant soit peu la paix, on les avait téléportés dans un labyrinthe, son capitaine et lui. Labyrinthe dans lequel il avait recroisé Kalan qu’il n’avait pas vu depuis six ans et qu’il croyait mort. Labyrinthe dans lequel ils avaient JUSTE dû affronter un dragon. Oh, et, détail sur la cerise à la crème fouettée : après des semaines à rejeter en bloc ce qu’une blonde prétendant être sa sœur lui racontait, il avait décidé de l’écouter et là, coup du sort, d’un coup d’un seul, tous ses souvenirs lui était revenus. Cyan avait un léger doute sur l’origine de cette réapparition, mais ça, c’était une autre histoire pour un autre jour.

De nouveau téléporté, il avait été renvoyé à Anhae. Le pirate était franchement dans un état désastreux mais il avait réussi à rejoindre son navire, au port. Et avec son capitaine, ils avaient pris le temps de se soigner comme ils le pouvaient. A vrai dire, les blessures physiques de Cyan n’étaient pas si catastrophiques que ça. Il avait souffert dans le labyrinthe à cause du lien avec sa binôme qui, elle, avait morflé. Le lien rompu, la jeune femme disparue, c’était beaucoup plus supportable. Enfin jusqu’à un certain point.

Parce que les jours suivants, Cyan avait dû faire face à un mal de crâne de tous les diables. C’était comme si son esprit avait du mal à faire entrer tous les souvenirs qu’on venait de lui réinjecter. Il avait dormi énormément, avait fait quelques malaises – sans même avoir picolé plus que de raison – et avait dû se laisser le temps de la guérison.

Ses frères et sœur. Voilà ce qui lui était revenu, surtout. Fagin. Et la souffrance de les avoir tous perdus. Tous. Cyan était resté enfermé cinq jours dans le bateau à picoler – d’accord, on a menti, il a picolé plus que de raison, mais promis ce n’était pas la source de ses maux de crâne. Il n’avait réussi à émerger que le sixième jour. Le septième, il avait fait un tour en ville. Puis petit à petit, il avait réussi à retrouver ses forces et à être capable de discuter avec Ely pour les futurs plans du Calypso. Seulement, plusieurs matelots manquaient à l’appel, probablement dispersés à cause de la Lune Rouge, ou en train de panser leurs plaies. Alors ils patientaient, ils voulaient récupérer leur équipage en totalité.

Le onzième jour, Kalan débarqua. Cyan et son plus vieil ami passèrent la journée à leurs retrouvailles. Ils avaient grandi ensemble, tout appris côte à côte – il y avait même eu une histoire de jambe perdue, mais c’est un détail – et s’était perdus de vue après le naufrage du Calypso, premier du nom. Cyan l’avait longtemps cru mort, comme les autres, et c’était un plaisir sans nom que de le retrouver. La journée passée sur le pont, il avait enfin osé lui demander – à lui et à personne d’autre – s’il pouvait écrire une lettre à Smoky, sa sœur, de sa part. Il voulait savoir comment elle, et les autres Brekker, allaient, après toutes ces péripéties.

Et puis l’invitation était tombée.

Et puis Cyan s’était fait tout beau – il avait pris un bain, ce qui était un prodigieux effort pour lui – et avait entraîné Kal dans son sillage pour rejoindre sa famille. Hors de question d’y aller seul. Il avait disparu pendant vingt-deux ans et s’ils n’avaient pas trop changés, les assiettes allaient voler dans tous les coins. Il lui fallait un allié – bien que maintenant qu’il savait que Kal se tapait son petit frère, il n’était plus certain d’avoir choisi le bon. Toujours est-il que les deux pirates avaient utilisé une bougie - Cyan avait lancé ce fameux regard à Kal disant Me demande pas d'où ça vient - pour se rendre à Cyrhae. Le pirate était tout aussi pressé d’y arriver que stressé. En vingt ans, il avait changé, et ils lui en voulaient d’être parti, il n’y avait qu’à voir la réaction de Weasel quand il l’avait revu.

Sur la route, traversant la ville, Cyan fit une halte pour voler une bouteille de champagne et s’adressa à Kalan :

- S’ils essaient de me buter, rappelle-leur que tu m’aimes trop pour ça.

Un regard lancé sur la boucle d’oreille de son ami, un air coupable, des yeux fuyant, il continua comme si de rien n’était. Arrivé devant la bonne maison, Cyan ouvrit la porte, large sourire au visage :

- Tadaaaaaa. Devinez qui est de retour !

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@Shades B. Brekker @Smoky Brekker @Freyr W. Brekker @Kalan Marsy

Sam 5 Oct 2024 - 16:46

Le temps avance trop vite. Les événements se succèdent sans fin et Kal, ce pauvre Kal, a du mal à reprendre son souffle. Il a eu quelques jours, après sa rupture avec Freyr, pour trouver une direction. Et puis le labyrinthe est venu tout souffler comme un poivrot qui crache sur un chateau de carte. C’est douloureux, c’est compliqué. Incompréhensible. Les dragons existent encore. C’est une information. Est-ce que Kal sait quoi en faire? Absolument pas. Mais ses mains le démangent de trouver de quoi lire, se renseigner, tout pour savoir comment faire face à un dragon, pour la prochaine fois, s’il y en a une. Pour arrêter de rêver des corps sans vie de Cyan et Freyr, au sol, les yeux ouverts sur le vide. Il sait, c’est pas vrai. Il a vu Freyr. Il voit Cyan qui marche devant lui en se dandinant. Il faisait ça avant ou c’est nouveau. Il sait pas, le pirate, ça le fait marrer. Parce que ouais, bien évidemment, avec des bas, y a aussi des hauts.

Haut numéro un. Amélia. Il connait pas son nom de famille, tiens, maintenant qu’il y pense. Mais c’est pas grave. C’est une femme fantastique. Elle est drôle, gentille et généreuse. Kal pense sincèrement qu’ils pourraient être amis si elle arrive à passer outre le fait qu’il est un pirate sanguinaire. Enfin… Ouais, Kal sait qu’il a pas vraiment l’acabit d’un pirate, à part pour la jambe de bois et son amour du rhum. Il est trop gentil, fait confiance trop vite, il est au courant. Mais pour lui la piraterie c’est avant tout la liberté. Et c’est un homme libre, Kalan. La seule attache qu’il avait a trouvé mieux que lui.

Haut numéro deux: Cyan. Son bouchon. Son meilleur partenaire de bêtises et d'aventures. Son frère de la même mer. Cyan. Qu’il a pas vu depuis six ans. Impossible de le penser mort, le bougre est increvable et trouve toujours mille et une façons de se sortir des pires situations. Il lui a sauvé la vie grâce à ça. Et Kal n’a jamais pu l’oublier. N’a jamais cherché à l’oublier. Cyan a toujours été l’un des murs porteurs de sa vie. Le seul, un temps. Un modèle pour Kal aussi. Il a grandi, dans sa tête, il a évolué. Il avait besoin de cette cassure, peut-être. Mais ça ne l’a pas empêché de souffrir du manque d’un âme qui résonne avec la sienne. COMME la sienne. Parce qu’ils sont semblables tous les deux. Autant qu’ils sont différents. Mais c’est tout ça qui fait que Kal aime Cyan comme un frère. Le retrouver sur le New Calypso, en forme, enfin à peu près, c’était franchement chouette. Et il a pris du galon, le bougre! C’est sans parler sur le cap’tain, qu’est devenu cap’tain.

Les gestes libres, Kal accélère le pas, marche aux côté de son ami, lui donne une tape dans le dos qui se veut joyeuse. Il est un peu anxieux, le Kalan. Enfin beaucoup. Déjà il a dû utiliser une bougie, et son regard dubitatif a croiser une première fois celui, suspicieux, de son ami. Ensuite il a eu la bougie dans les mains et clairement il a failli défaillir. C’est flippant d’accord, quand on sait que le même genre d’instrument nous a amené sur une île semi maudite il y a une dizaine de jours à peine. Alors il a prié Kal, fort, de se retrouver au même endroit que Cyan. Et ça a fonctionné. Plutôt cool. Mais il a fait un gros câlin à cette andouille, ensuite, parce que son coeur battait à toute allure et que ses mains tremblaient de peur. Même courageux comme il est, le pirate est pas à l’abri des crises de panique. Heureusement son bouchon l’a laissé faire.

Il a relevé ses cheveux en chignon désordonné, Kal. De jolies mèches lui tombent devant les yeux et sur la nuque et quelques-uns s'emmêlent parfois dans sa boucle d’oreille gauche. Il a l’habitude, c’est pas un problème. Kal sourit doucement à son ami, sa bouteille dans la main.

-Aucune chance que l’un d’eux te touche Bouchon. J’les laisserai pas faire.

Il manque pas le coup d’oeil fugace à son oreille et cette manie de quitter son regard. Il aime pas ça, Kal. Il sait que c’est à cause de sa jambe mais merde, il en a jamais voulu à Cyan. Il est le con qui a décidé que battre un requin c’était une bonne idée. Lui. Pas l’autre pirate. Il aimerait bien que son bouchon le réalise et arrête de s’en vouloir aussi. Au lieu de ça il fait comme six ans auparavant, il tape de sa nouvelle jambe de bois toute lisse, merci cap’tain, sur le sol avant de rejoindre son ami.

Ils s’arrêtent devant une maison dont Cyan ouvre la porte sans toquer, classique Cyan, en criant dans tous les sens. Kal, lui, est un peu resté en arrière. Il est pas du genre à être en dernière ligne mais, là, tout de suite, il a peur. Encore. Depuis certains temps il a l’impression de ne ressentir que ça: la peur. C’est peut-être ce que ça fait de s’arracher le coeur, il sait pas. Il se pose sur le pas de porte derrière son camarade et toque sur le battant.

-Toctoc. Euh Bonjour. Cyan m’a emmené et comme Smoky l’avait proposé euh…me voilà!

Sam 5 Oct 2024 - 22:37

I don't ever want to let you down

ft Brekker family & Kal

Allongé sur ton lit, tu n’arrives pas à savoir si tu te sens juste vidé de toutes tes émotions ou si tu en veux vraiment à Shades. Il est parti pendant plusieurs mois, sans laisser un seul message et sans envoyer une lettre pour prévenir qu’il ne reviendrait pas avant un moment, que tout allait bien pour lui. Pourtant tu sais que tu ne peux pas lui en vouloir. C’est un Brekker, vous faites tous ça. Vous partez sans prévenir, vous faites votre vie sans vous soucier du reste. Vous êtes des électrons libres ! Alors peut-être que tu es juste épuisé. Faut dire que tu n’as pas totalement respecté le repos dont tu as besoin alors que tu es en pleine convalescence. Smoky t’a soigné après le combat contre le dragon, autant qu’elle le pouvait sur le coup, et tu as pas mal dormi les premiers jours. Mais rester allongé toute la journée ou rester sagement chez toi, ça va bien quelques heures mais pas plus d’une semaine. En plus tu commençais à devenir complètement obsédé par le dragon vu tous les dessins que tu as faits et qui traînent encore un peu partout. Tu as essayé de récupérer ceux que tu avais éparpillés hors de ta chambre, mais tu es persuadé que tu en as oublié encore pas mal. Certains doivent s’être glissés subtilement derrière un meuble ou dans un coin que tu n’as pas pensé à vérifier.

Tu te redresses pour t’installer en tailleur sur ton lit. Ta main se glisse sur ta nuque, là où tu as fait faire ton tout dernier tatouage, un petit dragon noir. Une ombre assez simple qui semble planer sur ta peau. Tu gardes souvent des souvenirs marquants de certains passages de ta vie, gravé sur ton corps pour toujours. Normalement tu prends le temps de réfléchir, mais pas pour celui-là. Tu voulais ce dragon, tu savais déjà comment et où tu le voulais. En plus, tu avais des économies pour un autre tatouage donc tu as juste du piocher dedans et trouver un tatoueur de libre. Tu connais déjà plusieurs personnes de confiance pour tes tatouages dans le coin, alors tu n’as eu aucun mal à en trouver un qui aurait une petite disponibilité pour toi. Tu es quand même un client assez fidèle vu tous tes tatouages.

Tu entends la porte d’entrée qui s’ouvre et des voix qui s'élèvent, sans pour autant distinguer ce qui se dit. Curieux, tu sors de ta chambre pour aller voir. En voyant Cyan débarquer, suivi de Kal, tu te rends compte que tu as totalement oublié cette histoire de repas. Sur le coup, tu restes un instant interdit, à les observer sans un mot, avant de faire demi-tour et de rentrer dans ta chambre. Tu ne fuis pas. Pas vraiment. Ton cerveau a juste décidé de te protéger du choc, de te laisser quelques secondes pour te faire à l’idée que ton frère est là et que ton ex aussi. Tu vas vraiment finir par croire que Calypso te donne tous les occasions possibles pour dire à Kal que votre rupture est la pire des conneries et que tu veux juste continuer de l’aimer. Mais tu sais que ce n’est pas une bonne chose, tu ne dois pas le priver de sa liberté. Il doit être heureux, même si ça signifie ne plus jamais te revoir. Enfin, c'est pas encore gagné, vu comment tu passes ton temps à le croiser, mais ça finira bien par arriver quand il sera en mer. Là, Calypso ne pourra plus le pousser vers toi. Vous allez quand même pas vous croiser tous les trois jours !

« Ah voilà ! » T’exclames-tu en trouvant le dessin que tu voulais, caché sous la tonne de croquis du dragon. Tu gardes en main ta trouvaille avant de retourner auprès de vos invités. Tu sais même pas si Shades s’occupe d’eux, tu es obnubilé par ton idée. Tu t’approches de Cyan avant de placer le dessin juste à côté de son visage. Ton regard alterne entre le visage de ton frère et la feuille avant d’hocher la tête, visiblement satisfait par ce que tu vois. « Ma mémoire est bonne. » Lances-tu finalement après quelques secondes de silence avant de donner ton dessin de Cyan à Cyan justement. Tu voulais juste vérifier que tu avais bien reproduit son portrait même sans l’avoir sous les yeux et surtout en l’ayant juste vu pendant la soirée de la Lune Rouge. Autant dire que tu n’as pas vraiment eu le temps de le détailler vu les dangers qui vous tombaient tout le temps dessus, mais ton esprit a quand même bien retenu ses traits.

Maintenant que tu as fini ta vérification, tu réalises enfin que tu en as totalement oublié les bonnes manières. Enfin, c’est pas comme si Fagin vous les avait apprises quand vous étiez petits. Vous avez du vous débrouiller sur le tas. « Salut. » Souffles-tu, sans trop savoir comment te comporter avec eux. Entre Cyan que tu retrouves après toutes ces années et Kal que tu as juste envie de serrer dans tes bras, ça fait beaucoup à gérer d’un coup. Tu décides de te concentrer sur ton frère revenu d’entre les morts, vu que tu as déjà eu des nouvelles de ton ex deux jours auparavant. « Pas trop dur le retour du labyrinthe ? » Demandes-tu en te rappelant que tu n’as aucune idée de comment ça s’est fini pour lui cette histoire. Tu as terminé dans les choux de ton côté, tu n’as qu’une vision très floue du final du combat, et ce uniquement grâce à ce que Smoky a pu te raconter. Sans elle tu serais encore à te demander comment le dragon a pu vous laisser en vie. C’était quand même très mal parti avant que tu t'évanouisses.

(c) DΛNDELION

Jeu 10 Oct 2024 - 3:41

I don't ever want to let you down

@Cyan Brekker, @Freyr W. Brekker @Kalan Marsy, @Shades B. Brekker

Je me sentais toujours comme une demi-loque humaine depuis les festivités de la Lune Rouge. Déjà parce que j’avais un mal de crâne qui lâchait qu’en de rares occasions, mais aussi parce que j’avais tellement usé de mes dons de soins que j’étais simplement épuisée de devoir porter secours à tout le monde que je croisais. Je n’avais jamais été une guérisseuse d’intérêt, le seul que j’avais était pour les nodos que les gens avaient au fond de leur poche. Évidemment, j’en profitais toujours pour faire les poches aux habitants d’Oshaara, mais ils étaient en train de siphonner tout ce que j’avais en termes de capacité à aider. Je n’avais pas été élevée pour ça, j’avais été élevée pour tout prendre et me foutre de tout. Fagin serait bien heureux de voir qu’encore une fois, je n’écoute rien de ses précieux enseignements.

Toujours est-il que j’avais décidé de m’octroyer quelques jours de congés consécutifs. Les demandes étaient encore grandes et pourtant, je préférais de loin faire la sourde oreille. Après tout, l’argent des habitants, c’était par simple loisir que je la prenais, surtout avec le contrat que j’avais signé avec Eiran après Beltane. L’argent n’était plus un problème, grassement payé comme je l’étais. Alors je pouvais grandement me permettre ces quelques petits jours de repos, feindre que j’en avais cruellement besoin comme la bonne aidante que j’étais. Après tout, on dit qu’un soigneur qui est mal, ne peut pas aider les autres, alors autant profiter de cet argument. Ce serait dommage qu’au lieu de réparer une fracture, j’en sois à en créer une autre, pas vrai?

Je m’étais donc rendu un peu plus tôt chez Shades afin de préparer sa maison pour les festivités. Ou plutôt les retrouvailles. Ayant reçu une lettre de plume chanteuse de la part de Kal et Cyan, j’avais fini par répondre aux garçons en assurant que nous prenions du mieux Freyr et moi ainsi que les invités à la maison comme nous en avions rapidement parler dans notre agréable visite du labyrinthe. Et je n’étais pas suffisamment idiote pour inviter Cyan à venir dans ma propre maison pour l’instant. Mon petit doigt me disait qu'il valait mieux ainsi. Je m’étais donc occupé de quelques préparatifs, laissant Freyr divaguer avec ses dessins et ses idées de dragon. Il en était obsédé depuis la Lune Rouge et je voyais bien qu’il n’était pas près de lâcher le morceau de sitôt. Du moins, c’était ce dont j’étais convaincu qu’il en était question, encore une fois.

Je plissai des paupières, à nouveau assaillie par un mal de crâne cuisant qui allait et venait depuis l’affrontement avec le dragon. C’était fort probablement une vilaine commotion qui m’assaillait et dont j’étais incapable de me guérir seule. Je vous jure, c’est la loose ces pouvoirs pour guérir tout le monde, sauf soi-même. C’est tout sauf pratique. Je pouvais aider tout le monde pendant que moi je souffrais en silence. Et manque de chance, les shamans d’Opale Blanche ne couraient pas les rues à ce temps-ci et pour les océanides, ce n’était pas particulièrement facile à détecter s’ils ne voulaient pas être trouvés. Alors j’endurais autant que je pouvais, mais j’en avais définitivement marre.

Trop concentrée sur mon propre mal de tête, je n’entendis pas l’arrivée de nos invités avant que Cyan ne hurle sa présence. Il débarquait comme on imaginait tout bon Brekker le faire, en entrant directement sans toquer et en gueulant sa présence. Freyr débarqua rapidement de sa chambre avec des salutations aussi peu assurées alors que j’étais toujours en retrait. Si d’abord c’était pour plaisanter et tenter de s’amuser, je me rendais bien compte que mon frère n’était peut-être pas vraiment à l’aise avec la présence de ces deux hommes dans sa maison. Mais il était trop tard pour faire marche arrière et surtout, une partie de moi n’avait pas vraiment envie de reculer sur l’invitation. J’avais envie de connaître ce fameux Kal, celui qui m’avait obligé à avoir une conversation sur les relations amoureuses avec Freyr alors que franchement, j’étais la dernière personne à qui il fallait demander des conseils. Je m’avançai à mon tour, un peu en retrait sur mon jeune frère, mais clairement visible par les autres. “Tiens donc, je ne pensais pas que tu pourrais être à l’heure un jour cher Cyan.” La pique était simplement destinée à une blague d’enfant, celle d’un mariage qui n’aurait jamais lieu. Un large sourire moqueur se dessina sur mes lèvres alors que je posais une de mes mains contre mes hanches. "Bonjour Kal."

Mes iris détaillèrent les deux nouveaux venus sans même être discrets. Je m’étonnais encore de voir Cyan tenir droit, sans chanceler, signe qu’il avait probablement trop bu encore. Il pourrait facilement inventer un nouveau parfum intitulé Fond de tonne, mais je doutais qu’il soit très populaire auprès des autres. Je réalisais en même temps que j’étais très heureuse de ne pas avoir donné ma maison comme lieu de rendez-vous. Simplement parce que Cyan ne pourrait pas débarquer à l’improviste chez moi, une nuit où il aurait besoin d’un logement sur l’île. Il viendrait embêter mes autres frères et ça c’était un véritable délice à imaginer. Je me doutais bien qu’il finirait par trouver, mais d’ici là, je me magasinais quelques jours. “Vous ne comptez pas rester dans la porte toute la journée, pas vrai?” Je leur fis signe de s’avancer dans la demeure.

(c) DΛNDELION

Dim 13 Oct 2024 - 22:25

Tu n'es pas dans une bonne période. Tu ne sais pas quoi penser, quoi faire. Quand tu as apprit que Freyr et Smo ont subit des dégâts pendant cette lune maudite qui t'a privé de tes pouvoirs. Mains toi, tu étais en sécurité. Juste coincé dans ton fauteuil sans avoir accès à ta télékinésie, sans pouvoir faire ce pourquoi tu es est doué. Tu as passé une nuit à ressentir une colère, une rage comme tu n'en avais pas ressenti depuis des années.

Cette même colère quand tu t'es retrouvé cloué sans tes jambes, te demandant ce que tu pourrais bien faire maintenant.

Cette nuit, ca a été aussi compliqué.

Mais c'est revenu, et avec eux, les nouvelles.

Freyr et Smoky. Blessés, épuisés. Seuls.

C'était plus possible. Tu n'as pas vraiment demandé la permission, tu l'as annoncé plus qu'autre chose. Tu l'as annoncé et tu es parti.

Tu les as retrouvé vivants mais pas vaillant. Pourtant, à ce stade, ça te suffisait. Tu as un petit peu imposé de garder tout le monde chez toi, pour les aider, pour qu'ils n'aient rien à faire mais que toi, tu puisses évoluer dans cette maison faite pour ta situation. C'est plus facile.

Mais il y a autre chose aussi.

Il y a Cyan.

Le recevoir chez toi ne te met pas à l'aise. Un inconnu avec le visage de ton frère. Kal, ca irait. Parce que le cœur de Freyr lui appartient... Mais ton frère. Tu as l'impression de devoir tout réapprendre, à te faire frère avec un inconnu à un âge où, normalement, tu n'as pas de nouveau frère. Ca ne te plaît pas. Définitivement pas.

Mais il faut passer ce pas et tu as passé la journée dans la cuisine à tente der te calmer les nerfs. Impossible de créer quelques armes pour passer ta colère... Bien qu'il y ai un verre disparu... Maintenant planté dans le mur sous forme d'une étoile magnifiquement mortelle. Heureusement que tu étais seul.

Et tout vole en éclat quand ta porte d'entrée s'ouvre brusquement sur cette voix que tu connais, cette présence que tu aimais. Tu te hérisses.

C'est chez toi, tu as eu bien du mal à te faire cette maison, tu as eu beaucoup de mal à avoir quelque chose à toi. Et comme s'il était venu la semaine dernière, comme Smo, il entre... Juste comme ça.

Le respect, c'était pas un précepte que Fagin vous avait inculqué, tu l'as fait seul et tu appréciais.

Putain, il a disparu pendant tellement d'années ! Et il réapparaît sans une once de gêne.

Ta colère bouillonne dans son sang. Ce n'est pas de sa faute. Et pourtant... Il vous avait oublié. Tu... Putain c'est dur.

Tu entends le pas léger de Freyr qui vient et repart et revient. Smo leur permet d'entrée et tu entends Kalan être la politesse. Il marque des points.

Tes doigts se serrent sur tes roues et tu souffles pour tenter de te calmer. Finalement, enfin, tu quittes la cuisine pour te présenter à ton « grand » frère.

Tes sourcils sont froncés, ton regard hostile. C'est plus fort que toi.

-Enchanté Kalan.

Tu poses le regard au fin fond des prunelles céruléennes qui ont hanté tes nuits pendant cette lourde période de deuil.

-Cyan... Si tu t'appelles encore comme ça.

Tu n'arrives pas à te détendre.

Mar 15 Oct 2024 - 11:14

I don't ever want to let you down

Kal & Brekker Family

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J’les laisserai pas faire, avait dit Kal. Alors le voilà rassuré, le pirate tout courageux d’aller affronter sa famille. Cyan était incapable de savoir pourquoi il se sentait aussi angoissé à l’idée de se retrouver face à eux. C’était probablement cette distance qui s’était établie en plus de vingt ans. Lui, il les avait oubliée à cause de sa commotion, et eux, le croyaient mort. Après quinze ans de vie commune, à se serrer les coudes vaille que vaille et vivre autant d’aventures que de journées catastrophiques tous ensemble, c’était une drôle de façon de se retrouver séparés. Maintenant qu’il avait de nouveau ses souvenirs, Cyan savait, qu’il n’aurait jamais abandonné sa famille. Et encore moins Smoky, avec qui il avait prévu de fuir.

Une fois les deux pieds dans la maison, Cyan afficha un large sourire moqueur à son ami, censé le protéger, qui restait en retrait derrière lui. Et puis ensuite, la vague de Brekker déboula.

- Weasel !

Cyan était maintenant capable de se rappeler des noms, et de chacun de ses frères. Enfin, en tout cas, de ce dont il se souvenait d’eux du haut de ses quinze ans. La plupart étaient encore des gamins, à l’époque, qu’il fallait souvent sortir des emmerdes. Il était d’ailleurs assez étonné de voir qu’ils avaient pu survivre sans lui.

- Ah bah nan, commenta-t-il alors que le fameux Weasel avait disparu.

C’est Smoky ensuite qui vint les accueillir, Cyan fit mine de regarder une montre dans sa poche, qui n’existait pas :

- Et ouais mon lapin, j’ai acquis en maturité. Que veux-tu. Les responsabilités, tout ça tout ça. Je t’ai dit que j’étais maître d’équipage ?

A elle et à une centaine d’autres personnes, oui !

Weasel revint et le compara à un bout de papier. Sur le coup, il n’y comprit rien, mais ensuite, il se souvint :

- Oh, tu dessines toujours ?

Il se tourna alors pour voir le fameux portrait qu’on lui tendait :

- Wow, j’suis sacrément beau gosse quand même, non ? Dit-il en se tournant vers Kal et en lui tendant le portrait probablement trop près du nez pour qu’il le voit réellement.

Puis en voyant la tension entre Kal et Freyr, Cyan esquissa le plus narquois des sourires dont il était capable :

- Heureusement que j’ai apporté du champagne pour détendre tout le monde. Avec toute cette glace, il sera bien frais.

A l’invitation de Smoky, il s’avança et posa la bouteille sur la table. C’est à ce moment précis qu’il croisa le regard de…

- Shades ?

Cyan avait mis quelques minutes à le reconnaître. Il le jaugea du regard :

- Putain mais qu’est-ce qu’il t’es arrivé ?!

Quand il avait quitté ses frères et sœur, tout le monde marchait sur deux jambes, autant qu’il pouvait s’en souvenir. Son enthousiasme baissa d’un cran, en se rendant compte qu’il avait vraiment loupé plein de choses et, surtout, qu’il avait dû leur arriver à eux aussi, un tas de malheurs. Il se mordit la joue à la question :

- Ouais Cyan, toujours. C’est-à-dire qu’on m’a foutu un bracelet avec mon nom dessus, pour pas que j’oublie.

Cette gourmette, qui reprenait tout son sens aujourd’hui. Fagin. Cyan plissa le nez, ce serait d’autres retrouvailles, pour un autre jour…

Il s’assit nonchalamment sur une chaise :

- Alors, racontez-moi tout. Qu’est-ce que vous devenez ? J’ai bien compris que mon lapin avait passé vingt ans à pleurer ma perte mais vous, les gars, vous avez fait quoi de votre vie ?

La tension était là, mais il n’allait pas la laisser l’éloigner de nouveau de sa famille, tant pis, il allait l’affronter. Malgré tout, son regard glissa vers la porte et les fenêtres. Il y avait bien assez d’issues de secours dans le cas où ça deviendrait trop ingérable.

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@Shades B. Brekker @Smoky Brekker @Freyr W. Brekker @Kalan Marsy

Mer 23 Oct 2024 - 17:51

Appuyé sur le chambranle de la porte d’entrée, Kalan n’ose pas intégrer l’intérieur de la demeure. C’est pas chez lui et même si c’est chez un Brekker, il se voit mal faire comme Cyan et débouler à son aise. Freyr les a vu et a fait demi tour et Kal a beau se dire que c’était normal, ça fait un peu mal au coeur mine de rien. Peut-être que, finalement, il a mal lu dans ses yeux étoilés, quand il est parti, l’autre soir. Il sait plus trop quoi penser, Kal, à vrai dire. Il essaie de se relever, de construire une vie ou quand il le voit, Freyr Brekker ne lui court pas dans les bras. C’est difficile, mine de rien, mais ça sert à rien de bouder ou de pleurer dans son coin. Et puis, ça lui ressemble pas, à Kal. Surtout depuis qu’il a retrouvé sa moitié pour faire des bêtises. A peine envolé, le petit poussin revient se poser à côté d’eux et compare un de ses dessins de Cyan à l’original. Et le sourire énamouré et heureux, presque fier, qui joue sur les lèvres de Kal le fait sans son consentement. Mais c’est pas grave, son trésor est si mignon. Enfin il n’est plus sien.

Pas le temps de vraiment y penser que Kal baisse les yeux sur un homme dans un fauteuil, les jambes pliées et immobiles. Pas la peine de savoir compter pour comprendre qu’il fait face à un confrère de jambes en moins que la vie a touché bien plus que lui. Parce qu’est ce qu’il y a de pire que d’avoir ses jambes bel et bien là mais de ne pas pouvoir s’en servir. Le pirate lui offre un sourire, pas très certain parce que mince, il a l’impression de se faire poignarder par ce regard de colère noire. Shades. Il a déjà vu son portrait dans les carnets de Freyr. Il sait très bien quelle importance à l’homme pour l’artiste, à quel point il l’estime et aussi à quel point il lui a manqué ces derniers temps. Mais Kal n’en dit rien. Il avance d’un pas, ferme doucement la porte derrière lui avant de lui tendre la main.

-Ravi de faire ta connaissance ailleurs que sur un dessin. Kalan.

Il n’a pas le temps de se reposer que déjà Smoky se moque d’eux et Cyan pose des questions idiotes. Dites donc, ça devait être quelque chose, de vivre avec eux tous, quand ils étaient enfants. Il voit leurs individualités qui se frottent les unes aux autres et provoquent un milier d’étincelles. Kal est certain que s’il en parlait à Freyr, il serait déjà en train d’attraper un carnet pour croquer son idée. A la place il reste silencieux et l’image passe, fugace, disparait. Avant que quelque chose vienne gratter aux confins de sa conscience. Comme une douleur étrange qui n’est pas la sienne. Kal fronce les sourcils, tourne la tête vers Cyan. Non. Freyr? Non plus. C’est en cherchant les longs cheveux blonds de la seule femme présente que ça le frappe, le mal de crâne. Il soupire, se frotte les mains contre son pantalon avant de s’approcher doucement de la dame.

- Tu as mal à la tête. SI tu me permets?

Et sans attendre, Kal pose doucement ses mains sur les tempes de la jeune femme, se concentre et chercher à faire partir le mal. Il n’est pas hyper doué pour ça, Kal, il est seulement presque au stade 4 de ses pouvoirs, mais il se débrouille et pour un mal de tête, il devrait suffire.

Ven 25 Oct 2024 - 19:22

I don't ever want to let you down

ft @Smoky Brekker @Cyan Brekker
@Shades B. Brekker @Kalan Marsy

Perdu dans ta bulle, tu n’as pas entendu que Cyan a utilisé ton ancien prénom, celui que tu as abandonné en quittant ta vie, en fuyant Fagin. C’est normal qu’il ne sache pas qui tu es maintenant, ça s’est passé presque dix ans après sa disparition, quand il était censé être mort. Tu avais dix-huit quand tu as pris ton indépendance et que tu as commencé à vivre de ton art. Avant de partir, tu avais tâté le terrain, vendant quelques cartes et certaines de tes œuvres. Tu voulais être sûr de pouvoir survivre avant de te lancer dans ta nouvelle vie.

Après un saut dans ta chambre, tu ramènes le dessin que tu as fait de Cyan, le seul parmi tous les croquis du dragon. Tu le compares avec l’original avant de le lui donner, satisfait du rendu. « J’en ai même fait mon métier. » Réponds-tu pour informer ton frère que tu n’as pas seulement continué ton loisir, tu l’as même transformé en ta source de revenus la plus fiable.

Tu remarques le sourire de Kal face à ton dessin de Cyan. Ça te rassure, vous n’allez pas vous comporter comme au labyrinthe, submergés par la peine et la douleur. Tu espères même que ton ex osera continuer à t’appeler « poussin » comme il a dit qu’il allait le faire deux jours plus tôt. Tu ne dis rien, te concentrant sur le plus âgé qui fait une remarque sur l’ambiance. « Depuis quand on boit du champagne chez les Brekker ? » Tu jettes un coup d’oeil à la bouteille que Cyan a forcément volée au passage, tu t’attendais plus à du rhum qu’à du champagne. « Tu veux nous faire croire que tu as changé à ce point ? »

Quand tu vois à quel point Shades est énervé, tu as soudainement envie que Ronan débarque et te kidnappe loin de tout ça pour te protéger de la tempête qui peut éclater à tout moment. Si on oublie Moon, les aînés de la fratrie sont enfin réunis, après plus de vingt ans. Tu n’as jamais été aussi proche de Cyan que eux l’ont été. Tu ne peux pas en vouloir à Shades d’être en colère. Contrairement à Smoky qui a déjà eu plusieurs contacts avec Cyan, c’est la première fois qu'il le voit après toutes ces années, après qu’il ait décidé de fuir avec votre soeur sans vous en parler, en vous abandonnant derrière avec Fagin. Toi, tu étais vraiment jeune à l’époque alors tu n’as pas vraiment ressenti de colère envers Cyan ou Smoky. Mais Shades, qui était plus proche peut l’avoir vécu comme ça et tu comprendrais qu’il soit énervé de faire face à celui qui a laissé tomber sa fratrie et qui revient après tout ce temps. Est-ce que Shades a vraiment passé toutes ces années à en vouloir à Cyan ? Tu avoues n’avoir jamais cherché à questionner tes aînés sur la mort de votre frère. Enfin mort, disparition serait le mot juste vu qu’il se tient maintenant devant vous.

Tu prends place sur une chaise à ton tour, essayant de ne pas céder à l’envie de te faire la malle. Kal est en train de soigner Smoky, une chance qu’il puisse soulager un peu ses douleurs. Et pour éviter de laisser place à la tempête, tu te décides à répondre à Cyan qui vous interroge sur ce que vous devenez. « J’ai fait plein de tatouages ! » Tu as déjà dit que tu vivais de ton art, alors tu n’as pas besoin de le préciser à nouveau, tu préfères donc montrer quelques uns de tes tatouages en remontant tes manches ou en essayant de tirer sur ton col pour laisser entrevoir celui sur ton épaule gauche. Tu en as un peu partout maintenant, mais tu n’as pas envie de te foutre à poil. Kal est celui qui les a tous vu, excepté le petit dragon sur ta nuque. Quoi que Smoky a pu en voir une bonne partie quand vous étiez au spa quelques jours plus tôt.

Tu as vraiment le don de parler de tout et n’importe quoi plutôt que de l’essentiel. C’était pourtant l’occasion de dire à Cyan que tu as abandonné le nom de Weasel. Mais non, comme toujours, tu pars dans tous les sens. « Et je pense que je peux me vanter d’avoir eu la relation qui a duré le plus longtemps parmi toute notre fratrie. » Tu jettes un coup d’oeil vers Kal, puisque c’est de votre relation dont tu parles, avant de regarder Cyan, une pointe de malice au fond de ton regard. « Enfin peut-être la seconde plus longue, si on oublie ton amour pour l’alcool. »

(c) DΛNDELION

Mar 12 Nov 2024 - 2:00

I don't ever want to let you down

@Cyan Brekker, @Freyr W. Brekker @Kalan Marsy, @Shades B. Brekker

Cette rencontre était définitivement ce qu’il y avait de mieux. Si j’avais renseigné Cyan sur notre famille, je ne lui avais pas tout dit. J’avais omis que Freyr avait changé de nom depuis, que Shades était maintenant en fauteuil roulant depuis des années et sans doute un tas d’autres choses pertinentes qu’il lui aurait fallu pour éviter les faux pas. Mais malheureusement pour notre aîné, je préférais de loin le voir sauter à pied joint dans les emmerdes que de l’aider de prime abord. C’était un spectacle beaucoup trop délicieux pour ne pas avoir envie de le savourer. Et soyons honnêtes, il aurait fait la même chose à ma place.

Le Weasel bien sentit me fit pincer fortement les lèvres pour m’empêcher d’éclater de rire. Si j’avais espéré que Freyr le rembarre direct, je crois que le fait qu’il quitte presque aussi rapidement qu’il était arrivé était encore mieux. Je lâchai sur Cyan un regard découragé de l’entendre se vanter à nouveau d’être maître d’équipage. « Dommage, j’aurais parié que tu aurais été renvoyé. » Parce que les derniers souvenirs que j’avais de lui c’était son état d’ébriété. Peut-être n’était-il pas ainsi tous les jours, mais vu les effluves d’alcool qu’il avait dégagé à chaque rencontre… Mes sourcils se froncèrent quand il se souvient que Weasel dessinait dans le temps. Ce n’était pas quelque chose que j’avais mentionné pourtant dans nos échanges. Mais rapidement, je levai les yeux au ciel devant son comportement prétentieux, tout en m’abstenant de commentaire, mis à part le ricanement qu’il m’arracha devant le comportement des deux amoureux… ou plutôt ex amoureux. Un plan diabolique que d’inviter tout le monde pour cette réunion, j’étais sacrément fière de moi. Je passai à côté de Shades pour aller dans la cuisine, posant une main contre son épaule. « Hey ça ira? » Ce n’était pas d’avance s’il fallait commencer à le surveiller pour qu’il ne détruise pas sa propre maison… Nous y étions à l’intérieur après tout.

C’est dans la cuisine que je tiquai de nouveau alors que Cyan avait exactement le bon prénom sur la bonne personne. Ce n’était pas comme si j’avais eu des portraits de famille à lui envoyer. C’était trop de coïncidences pour que ça fonctionne. Je fis volte-face pour l’observer, les sourcils froncés. « Tu te souviens? » Je pris place en m’asseyant directement sur un comptoir, trop bien élevée pour véritablement prendre une chaise. J’étais à la fois curieuse et perturbée de constater qu’il semblait recouvrer ses souvenirs… À moins que ce ne soit que des recherches qu’il a mené en arrière-plan? « Affectueusement… va chier Cyan. » marmonnais-je alors qu’il pensait vraiment que j’avais passé vingt ans de ma vie à le pleurer comme une grosse madeleine. Mon regard préférait s’attarder du côté de Kalan qui s’approche avec son aura bienfaitrice. Est-ce qu’il savait à quel point il allait se faire manger tout cru s’il restait aussi gentil parmi eux? Tiens, ça serait peut-être drôle finalement. Pourtant l’idée même qu’il pose ses paluches contre moi me fit incliner la tête. « Tu as tes certifications d’un bon guérisseur? » le taquinais-je avant de lui faire un signe de main vague pour l’encourager à m’aider. S’il pouvait m’enlever ce fichu mal de crâne qui me pourrissait la vie depuis trop longtemps, ce serait déjà bien. Et ce qui était bien c’était qu’il ne pourrait pas me demander de le payer, je le recevais déjà pour les festivités… dans la maison de mon frère.

Ricanant, la tête entre les mains de Kal, mes iris se posèrent sur mon plus jeune frère. « On boit du champagne depuis que Cyan croit qu’on est devenu fancy dans la vie. Gâche pas mon rêve d’être une grande dame un jour. Je lui implante cette idée depuis qu’on est gamin! » Parce que dans différents vols, il m’était arrivé de prendre des vêtements et à jouer les femmes hautaines, sans jamais réussir à convaincre un seul de mes frères… J’espérais bien leur faire entendre raison un jour! Mais assurément, l’un des problèmes que nous aurons sera Shades et sa colère permanente. Allait-il pouvoir la surmonter? Il agissait comme si Cyan avait volontairement quitté le nid sans personne et qu’il était resté loin par choix… Pour lui avoir vu la tête quelques mois auparavant, je pouvais attester du contraire… mais ce serait sympathique de voir Cyan se démerder avec cette histoire. Peut-être que s’il était gentil, je l’aiderais à comprendre nos frères, vingt ans plus tard. Franchement, quand je pense que Freyr croyait que c’était une mauvaise idée, moi j’étais persuadée que c’était la meilleure et on me donnait raison!

Un rire m’échappa de nouveau et je secouai la tête. « Une relation que tu n’as parlé à personne ou enfin qu’on en a un peu entendu parler sans jamais le voir ce mystérieux jeune homme! C’était bas ça Freyr! Comme si tu avais honte de nous! » Je lui tirai la langue avant de lui tirer un sourire carnassier et de me retourner vers ce pauvre Kal. « D’ailleurs, Weasy chéri m’a mis au défi de te poser des questions embarrassantes et son premier choix est de te demander quelle position vous préfériez au lit? » J’affichai l’air le plus innocent du monde, reprenant pile poil la question suggérée par mon cadet alors que nous nous trouvions dans le spa. « Je trouvais ça très intrusif, mais il a insisté. » Parce qu’il valait d’autant mieux se foutre dans la merde jusqu’au cou.

(c) DΛNDELION